~Ava Potter~

La Bataille de Poudlard (partie 6)

Point de Vue d'Harry.

L'air était froid, presque immobile.
Chaque pas que je faisais résonnait dans le silence.
Derrière moi, Poudlard brûlait encore. Le ciel rougeoyait des flammes et des sorts.
J'aurais voulu me retourner une dernière fois... voir Ava.
Mais je savais qu'elle était restée. Elle défendait la Grande Salle, avec Neville, Luna et les survivants. Elle soignait les blessés, protégeait ceux qui ne pouvaient plus se battre.
Et moi, j'allais mourir.

J'avançais, la baguette dans une main, la Pierre de Résurrection dans l'autre.
Elle était lourde, comme si elle contenait toutes les âmes perdues de cette nuit.

Je la tournai trois fois dans ma main.

Ils apparurent.

Mes parents. Des amis. Tous baignés d'une lumière pâle.
Leur regard me transperçait de tendresse et de tristesse.

— « Tu es si brave, Harry », murmura ma mère.
— « Nous sommes là », dit James, son père, sa voix grave et chaude.
— « Jusqu'à la fin », ajouta Cédric.

Je hochai la tête.
La peur n'avait pas disparu.
Mais elle ne me paralysait plus.

Je rangeai la pierre dans ma poche et continuai à marcher.
Les arbres semblaient se refermer autour de moi, comme une cathédrale vivante.
Et puis je les vis.

Les Mangemorts formaient un cercle.
Leurs masques argentés luisaient dans la lumière verte de leurs baguettes.
Au centre, Voldemort.

Son visage était plus pâle que jamais, presque translucide.
Ses yeux rouges s'illuminèrent quand il me vit approcher.
Un sourire étira ses lèvres fines.

— « Le garçon qui a survécu... vient à moi de son plein gré. »

Je ne répondis pas.
Je m'arrêtai à quelques mètres de lui.

— « Tu crois encore que tu peux me vaincre, Potter ? Tu crois que ton sacrifice aura un sens ? »

Je le regardai droit dans les yeux.
— « Je ne suis pas venu pour te vaincre. Je suis venu pour en finir. »

Il leva sa baguette.
Je fermai les yeux.

Et la lumière verte jaillit.

Entre-deux

Il n'y avait plus de son.
Plus de douleur.
Seulement le silence.

J'ouvris les yeux.
J'étais couché sur le sol d'un lieu étrange, baigné d'une lumière blanche et douce.
Un hall infini, immaculé.

Et Dumbledore se tenait là, debout, souriant comme toujours.

— « Harry, mon garçon... tu es venu plus loin que je ne l'espérais. »
Je restai silencieux un moment, la gorge serrée.

— « Est-ce que je suis mort ? »
— « En partie, oui », répondit-il calmement. « Mais tu as le choix. Tu peux rester ici... ou retourner là-bas. »

Je fronçai les sourcils.
— « Retourner ? Pourquoi ? Tout est fini, non ? »

Il secoua doucement la tête.
— « Pas encore. Voldemort croit t'avoir tué. Il va venir à Poudlard. Tes amis vont croire que tout est perdu. Mais ce sera à toi de les rallumer... comme une flamme dans les ténèbres. »

Je baissai les yeux.
Sur le sol, quelque chose remuait faiblement — un fragment d'âme, noir et difforme, palpitant comme une créature blessée.

— « Il ne reste plus que cela de lui », dit Dumbledore. « Il ne comprend pas ce que toi tu as toujours su : la loyauté, l'amitié, l'amour. »

Je fermai les yeux.
Et je décidai de revenir.

Quelques instant plus tard

Quand je rouvris les yeux, le froid me frappa.
J'étais allongé dans la boue, le goût du sang dans la bouche.
Voldemort se tenait au-dessus de moi, triomphant.

— « Il est mort ! » cria Bellatrix, sa voix stridente déchirant la nuit.
Les Mangemorts exultaient.

Hagrid pleurait, à genoux.
— « Non... non, pas Harry... »

Voldemort leva la main.
— « Ramenez-le à Poudlard. Qu'ils voient leur héros détruit. »

Ils me hissèrent, inconscient, sur les épaules du demi-géant.
La marche vers le château fut longue, silencieuse.
Chaque pas résonnait comme un glas.

Quand nous franchîmes les portes, la lumière des torches révéla les visages.
Des élèves. Des professeurs.
Ava.

Elle était là, debout près des tables, les yeux remplis de larmes et de colère.
Ses mains étaient tachées de sang — celui des blessés qu'elle avait sauvés.

Quand elle vit mon corps sans vie, elle vacilla.
Ron la retint de justesse.

Voldemort s'avança.
— « Regardez votre sauveur ! Le garçon qui devait me vaincre... est mort ! »

Un murmure parcourut la foule.
Puis un cri.
Neville se détacha des rangs, l'épée de Gryffondor dans la main.

Et la bataille reprit.

La lumière éclata.
Les sorts fusaient de nouveau.
Le chaos reprit possession de la cour, mais cette fois... c'était différent.

Je me redressai lentement, profitant de la confusion.
Voldemort me vit. Ses yeux s'écarquillèrent.

— « Impossible... » murmura-t-il.

— « Tu ne comprends toujours pas, Tom », dis-je en levant ma baguette.
« Ce n'est pas moi seul que tu combats. C'est tout ce que tu n'as jamais compris. »

Nos sorts jaillirent en même temps.
Vert contre Rouge.
Mort contre vie.

Et au loin, derrière le fracas, j'entendis Ava hurler mon nom, mêlée au crie de Ginny.