~Ava Potter~

Des sorciers

Ça y est. Harry et moi fêtons nos onze ans. Comme toujours, Dudley s'applique à être adorable avec moi... et exécrable avec mon frère. Je n'arrive pas à comprendre pourquoi. Les Dursley m'aiment bien, ils me couvrent de compliments, mais Harry, lui, ils le traitent comme s'il était une erreur de la nature. « Bizarre », « anormal », ce sont leurs mots préférés pour parler de lui. Mais ce qu'ils ignorent, c'est que je suis comme lui.

Des choses étranges se produisent autour de moi quand j'ai peur, quand je suis triste... ou en colère. Sauf qu'à chaque fois, les Dursley accusent Harry.

— Ava, tu es où ?! s'exclama la voix de mon frère.
— Je suis là, pas la peine de crier. Qu'est-ce qu'il y a ?
Il ne me répondit pas à voix haute. Sa voix résonna dans ma tête : Viens voir Dudley !

Intriguée, je le rejoignis dans la salle à manger. Et là, impossible de me retenir : un fou rire m'échappa. Dudley était vêtu d'un costume rouge ridicule, cravate bien serrée, cheveux plaqués avec trop de gel. Une vraie caricature. Les Dursley se tournèrent d'un bloc vers moi, vexés, et Harry me donna un coup de coude.

— Pardon, marmonnai-je. Euh... Dudley, c'est ta tenue pour Smeltings ? Parce que si c'est le cas... le rouge ne te va pas vraiment au teint.

— Comment oses-tu lui dire ça, espèce de petite dévergondée ! s'écria tante Pétunia en devenant cramoisie. Harry, qu'as-tu fait à ta sœur pour qu'elle dise une horreur pareille ?!

Avant qu'Harry ait le temps de répondre, un BOUM retentit contre la porte d'entrée. Je sursautai, et courus voir. Un hibou minuscule, encore sonné par l'impact, battait des ailes devant le perron. Je me penchai, le pris doucement dans mes mains, et aperçus une lettre serrée dans son bec. Sans réfléchir, je l'attrapai et la glissai discrètement sous mon haut.

— Ce n'est rien, dis-je à Vernon qui s'approchait. Juste un hibou maladroit qui s'est cogné contre la porte.

Plus tard, alors que je retournais m'asseoir, je sentis la voix de mon frère résonner dans ma tête :
Ce soir, Ava, il faut que je te montre un truc de fou.

Je levai les yeux vers lui. Son regard pétillait d'excitation. Tante Pétunia, elle, affichait une grimace de dégoût à l'idée d'avoir vu un hibou près de sa porte. Harry se mordait la lèvre pour ne pas éclater de rire.

23h30 – Chambre d'Harry

Nous étions assis côte à côte sur son lit, la lettre entre nos mains. Ensemble, nous la déplions.

« Chers Potter,
Nous avons le plaisir de vous informer que vous êtes inscrits à l'école de sorcellerie Poudlard. Vous trouverez ci-joint la liste de fournitures ainsi que les animaux autorisés.
Au plaisir de vous accueillir,
Albus Dumbledore, Directeur »

Harry éclata de rire.
— N'importe quoi ! Une école de sorcellerie, pour nous deux ?

— Ce n'est pas une blague, insistai-je. Tu te souviens du livre à la bibliothèque, L'Histoire de Poudlard ? Je l'ai lu. Cette école existe. Et puis franchement, combien de jumeaux comme nous connais-tu, qui font apparaître des choses étranges à l'école communale ? Moi, aucun.

Il hésita.
— Tu crois qu'on devrait en parler aux Dursley ?

Je haussai les épaules.
— Ils n'y croiront jamais. Mais ça vaut le coup d'essayer.

Le lendemain matin

Comme je l'avais prédit, Vernon nia tout en bloc. Mais tante Pétunia, elle, finit par cracher le morceau. Son visage s'était durci quand elle lâcha, à contre-cœur :
— Votre mère... était ma sœur. Elle... elle était sorcière.

Je sentis mon cœur bondir dans ma poitrine. Harry ouvrit de grands yeux. Mais Pétunia se reprit vite :
— De toute façon, vous ne l'êtes pas, vous. La magie se révèle à onze ans. Et chez vous, il ne s'est rien passé.

Je réprimai un sourire. Si seulement tu savais, chère tante.

Harry, abasourdi, m'envoya un message dans ma tête : Ava, tu es un génie. Tu as une idée de réponse ?

Je faillis éclater de rire. Mais je me contentai de hausser les épaules et de dire tranquillement :
— Oh, rien... l'autre jour, j'ai vu un livre sur les sorciers et Poudlard à la bibliothèque. Je voulais juste savoir si ça existait vraiment.