~Ava Potter~

Le Troll

Aujourd'hui nous avions cours de sortilèges avec le professeur Flitwick. D'après un Serdaigle, aujourd'hui on allait apprendre la lévitation, ou la capacité à faire voler des objets. Je sentais que ça allait être... amusant.

— Bonjour les enfants ! lança Flitwick, sautillant sur son pupitre. Aujourd'hui, nous allons travailler sur la lévitation ! Je veux que vous refassiez le délicat mouvement du poignet que nous avons pratiqué la semaine dernière, et pour finir... vous direz « Wingardium Leviosa ! » sur la plume qui se trouve devant vous. Allez-y !

Hermione montra la formule à Ron pendant que je me concentrais sur ma propre plume. Après quelques essais, elle s'éleva timidement de quelques centimètres, et je souris en voyant Ron complètement ébahi.

Quand ce fut mon tour, je fermai les yeux un instant et murmurai la formule. La plume s'éleva doucement et plana quelques secondes au-dessus de ma table. Flitwick applaudit et me donna un sourire rayonnant :

— Excellent, Ava ! Dix points pour Gryffondor !

Seamus, quant à lui, lança le sort... et comme à son habitude, une petite explosion fit voler ses plumes partout.

En sortant de la salle, Ron se mit à se moquer d'Hermione avec Harry, Dean et Seamus. Je me retins à peine de les secouer. Hermione, bouleversée, s'éloigna en bousculant Ron. Je voulais aller la rejoindre, mais d'abord, il fallait que je dise deux mots à ce crétin de Ron.

Je les retrouvai avec Fred, George, Seamus, Dean et Harry et m'avançai vers eux, le regard furieux :

— Ronald Weasley ! Tu n'es qu'un pauvre crétin ! Tu trouves ça drôle de te moquer de quelqu'un qui vient de t'aider ? Et toi, Harry... comment as-tu pu rire de ça ? Je croyais qu'Hermione était ton amie ! Vous devriez avoir honte tous les deux ! Vous avez intérêt à vous excuser dès que vous la reverrez !

Je me retournai, frustrée, et partis à la recherche d'Hermione. Le temps passait et il était bientôt l'heure d'aller manger. Je me dirigeai vers la Grande Salle, espérant la trouver là-bas. Je m'assis à côté de Percy, face à Fred, et Harry vint s'asseoir à mes côtés :

— Je suis vraiment désolé pour tout à l'heure... Tu n'as pas vu Hermione ?

— Non, je ne l'ai pas vue. Et ce n'est pas à moi qu'il faut dire désolée, mais à elle ! Depuis que je vous ai parlé, je l'ai cherchée partout dans le château, mais je ne l'ai pas trouvée, dis-je sèchement.

— Pavarti m'a dit qu'elle s'était cachée dans les toilettes des filles... et qu'elle y avait passé l'après-midi à pleurer, ajouta Neville.

— Merci, Neville ! Je vais y aller tout de suite, dis-je en me levant.

Harry voulait me parler, mais j'étais déjà partie, déterminée à retrouver Hermione. Quand j'atteignis l'entrée des toilettes, j'entendis de faibles sanglots. Je devinai immédiatement que c'était elle, essayant de se calmer.

— Hermione ? murmurai-je en m'approchant du cabinet fermé.

— Qui... qui est-ce ? Ava ?

— Oui, c'est moi. Je suis vraiment désolée... ils sont vraiment crétins et je leur ai dit, mais tu sais comment sont les garçons. Je t'en prie, sors des toilettes.

— Je sais, et je te remercie d'être là... mais je ne peux pas sortir tout de suite, dit-elle presque en sanglotant.

— Comme tu veux, mais je reste avec toi. Je ne te laisserai plus seule. Et par Merlin, comment ai-je pu ne pas penser aux toilettes du premier étage ?

— Simplement parce que personne n'y va jamais, dit-elle en esquissant un petit sourire malgré ses larmes.

Nous discutions encore quand un BOOM retentit. Hermione sortit enfin des toilettes et je la pris dans mes bras pour la rassurer. À peine un instant plus tard, un deuxième BOOM fit tomber la porte des WC... et un troll énorme fit son entrée, grognant et brandissant sa massue.

Hermione et moi étions face à un troll adulte, et sa taille était terrifiante. Il devait mesurer au moins trois mètres, peut-être trois mètres cinquante. À côté de lui, nous ressemblions à de simples fourmis. Hermione me lâcha la main et se précipita pour se réfugier dans une cabine, tandis que moi, je restais figée, incapable de bouger.

Le troll brandissait une massue énorme et chacun de ses pas semblait capable de nous écraser. Mon cerveau refusait de répondre, bloqué sur l'image imposante de la créature. Je connaissais plusieurs sorts qui auraient pu le stopper quelques secondes, mais à cet instant précis, tout mon corps refusait d'obéir.

On entendait les bruits des élèves qui couraient dans le couloir, les préfets criant aux différentes maisons de rejoindre leurs salles communes... et moi, j'étais pétrifiée, paralysée par la peur et l'émerveillement. Je savais pourtant qu'il fallait réagir, que rester là serait ma fin.

Je pris une profonde inspiration et me glissai dans le premier cabinet libre, fermant la porte à clé derrière moi. À peine avais-je fermé qu'un coup violent de massue pulvérisa les trois premières cabines, celles où Hermione et moi nous étions réfugiées. Je me retrouvai ensevelie sous les débris avec Hermione. Je ne savais pas si j'étais blessée, mais je sentais la peur me broyer l'estomac.

— Hermione ?! murmurai-je en m'efforçant de l'entendre.

— Ava ! Oui... je suis là ! répondit-elle, soulagée.

Puis, je reconnus la voix de Harry :

— Vite ! Sortez de là !!!

Je pris Hermione par la main et nous nous glissâmes sous les lavabos. Mais le troll semblait déterminé à nous atteindre et frappa l'un des lavabos. Un morceau de celui-ci tomba sur ma tête, m'ouvrant une plaie qui saigna immédiatement. La douleur me fit grimacer, mais mes yeux ne pouvaient détacher de la scène : Harry était monté sur le dos du troll, enfonçant sa baguette dans son nez, et Ron prononçait la formule de lévitation.

Grâce à Hermione, la massue du troll s'éleva dans les airs et tomba lourdement sur le crâne de la créature, produisant un bruit résonnant :

— Pour que ça fasse autant de bruit, il ne doit rien y avoir dedans ! lança Ron, sur un ton amusé.

Hermione esquissa un sourire, malgré la peur :

— Est-ce qu'il est... mort ?

— Non, juste assommé, répondis-je en même temps que Harry.

Au même moment, les professeurs McGonagall, Rogue et Quirrell arrivèrent. Je ne me souviens plus très bien de ce qui suivit... je crois que c'est là que j'ai dû m'évanouir.

Point de vue de Harry :

Les professeurs commençaient à nous réprimander quand je vis Ava s'effondrer. Je me précipitai vers elle et la pris dans mes bras. Sa tête heurta le côté droit et je vis une vilaine plaie qui saignait, probablement causée par le morceau de lavabo. Je n'écoutais plus rien d'autre. Tout ce qui comptait, c'était ma sœur inconsciente dans mes bras.

— M. Potter, veuillez emmener votre sœur à Mme Pomfresh, je vous prie, ordonna McGonagall.

— Oui, professeur ! Je vais y aller. Hermione et Ron peuvent venir avec moi, ils ont quelques égratignures, ajoutai-je.

— Oui, évidemment, répondit la professeur de métamorphose.

Je serrai Ava contre moi, la transportant aussi vite que possible vers l'infirmerie, tandis que le chaos de la soirée restait gravé dans ma mémoire.