Nouvelles rencontres

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Harry, le front appuyé contre la vitre, regardait défiler le paysage qui s'étendait à perte de vue : des champs verts, des collines lointaines et parfois une maison isolée. De mon côté, je m'étais plongée dans un livre consacré aux dragons. Les pages jaunies dégageaient cette odeur rassurante de bibliothèque, et j'oubliais presque que nous étions en route vers une vie entièrement nouvelle.

Un léger bruit me tira de ma lecture. C'était Kira, ma petite dragonne, qui grattait les barreaux de sa cage. Ses yeux brillants semblaient me supplier. Je compris son désarroi : je n'aurais pas aimé être enfermée, moi non plus. Alors je déverrouillai doucement la porte, la pris entre mes bras et la déposai sur mes genoux. Elle s'étira paresseusement avant de s'enrouler en boule, sa queue repliée contre son flanc. Je caressai sa tête écailleuse, un sourire attendri aux lèvres, tout en reprenant ma lecture.

Le calme fut interrompu quand la porte s'ouvrit brusquement. Ron Weasley entra, un sourire timide aux lèvres.
— Salut... oh !

Le cri de surprise qu'il poussa effraya Kira. Dans un battement d'ailes, elle s'échappa et disparut dans le couloir.

— Je suis désolé, Ava ! balbutia Ron, honteux. Je ne voulais pas effrayer ton... ton dragon.

Je refermai mon livre en soupirant doucement, mais sans colère.
— Ne t'inquiète pas, Ron. Assieds-toi avec Harry, je vais la chercher.

Je sortis dans le couloir, appelant Kira à voix basse. Mon cœur battait d'angoisse, et je craignais qu'elle ne sème la panique. Dans ma recherche, je me heurtai à quelqu'un. Je relevai les yeux et croisai un regard gris acier, envoutant.

Le garçon qui se tenait devant moi avait les cheveux d'un blond presque blanc, parfaitement coiffés, et portait déjà une assurance arrogante. Deux grands gaillards l'accompagnaient. Il m'examina de la tête aux pieds avant de tourner légèrement la tête pour murmurer à ses amis :
— Vous avez vu ses yeux ? Assez... intriguants. Plutôt mignonne, non ?

Je sentis mes joues s'empourprer. Mais je ne m'arrêtai pas. Je m'excusai précipitamment et continuai ma route, car j'avais plus urgent : retrouver Kira.

Un hurlement retentit depuis un autre wagon.
— UN DRAGON ! AU SECOURS !

Je courus aussitôt, bousculant les élèves amassés devant la porte, et pénétrai dans le compartiment. Les regards se tournèrent vers moi. Au milieu des sièges, Kira voletait maladroitement, affolant les passagers.
— Kira ! viens là, ordonnai-je d'une voix ferme.

Aussitôt, elle se calma et se posa sur mon épaule comme si elle n'avait jamais causé de désordre. Je la caressai pour la rassurer, consciente des chuchotements qui montaient autour de moi. La gêne me brûlait les joues, mais je relevai la tête fièrement et regagnai le couloir.

Avant que je n'atteigne notre compartiment, une main me retint par le poignet. Je me retournai et tombai sur une fille aux cheveux bruns ébouriffés, les yeux pétillants d'intelligence.
— Attends ! Je voulais te parler.

Intriguée, je souris et nous engageâmes la conversation. Elle s'appelait Hermione Granger, et très vite, nous découvrîmes une multitude de points communs : la passion de la lecture, la soif de savoir, le besoin de comprendre le monde. Elle me confia qu'elle était née-moldue. Je lui répondis sans hésiter :
— Le sang ne fait pas de différence. Nous avons tous les mêmes chances, à nous de les saisir.

Ses yeux brillèrent d'une reconnaissance sincère.
— Merci, Ava. Peu de gens le disent avec autant de conviction.

Dans ce moment suspendu, je sentis naître un lien particulier. Elle ne serait pas seulement une camarade : elle deviendrait ma sœur de cœur.

— Tu sais, Hermione... je ne t'ai pas encore dit mon nom de famille. Mais viens, je vais te montrer.

Je l'entraînai jusqu'à notre compartiment. Quand j'ouvris la porte, Harry et Ron étaient occupés à engloutir des montagnes de chocogrenouilles et de dragées surprises. Comme toujours, mon frère avait ce regard émerveillé devant les sucreries.

— Les garçons, voici Hermione Granger. Hermione, je te présente mon jumeau, Harry, et son nouvel ami Ron.

— Moi, c'est Ron Weasley, dit celui-ci, la bouche pleine.

— Et moi, Harry... Harry Potter, ajouta mon frère en levant les yeux.

Hermione écarquilla les siens.
— Par la barbe de Merlin ! Vous êtes... les Potter ? J'ai parlé avec Ava Potter... oh, je... je n'arrive pas à y croire !

Harry leva les mains, gêné.
— Hermione, du calme. On est... normaux, tu sais. Et Ava n'aime pas trop qu'on nous regarde comme des célébrités. Elle est timide.

Je détournai le regard, blessée par cette confidence chuchotée que j'avais pourtant entendue. Je lâchai doucement la main d'Hermione et allai m'asseoir à côté de Ron. Mais elle me suivit, s'installa en face, et prit mes mains dans les siennes avec un sourire tendre.
— Excuse-moi. Je ne voulais pas t'embarrasser. C'est juste que... ça me fait bizarre de vous rencontrer.

Je lui souris à mon tour.
— Ce n'est pas grave. L'important, c'est que tu saches qui nous sommes, maintenant.

Le reste du trajet se déroula dans une atmosphère légère. Nous parlions, riions, découvrions les goûts de chacun. Mais bientôt, une voix résonna dans le train :
— Veuillez mettre vos robes de sorciers, nous arrivons.

Je me changeai rapidement. Lorsque le train s'arrêta enfin, je descendis, mes valises en main. Je faillis trébucher... sur un rat endormi au milieu du quai.

— Croûtard ! pesta Ron.

Je perdais l'équilibre quand deux mains fermes m'attrapèrent par la taille. Je levai les yeux.
— Rebonjour, charmante demoiselle. Un coup de main ? dit Fred Weasley, un sourire insolent aux lèvres.

Il me redressa avec douceur. Je bafouillai un remerciement, les joues en feu.

— On se voit tout à l'heure, murmura-t-il avant de m'envoyer un baiser du bout des doigts.

Mon cœur manqua un battement. Harry, à mes côtés, remarqua aussitôt mes joues rouges, tandis que Ron s'exclama, hilare :
— Eh ben, on dirait que tu plais à mon frère !

— Ron, tais-toi, grogna Harry en m'attrapant la main pour avancer. Il ne se passe rien.

— Pour l'instant... lança Ron, assez fort pour que je l'entende.

Je baissai la tête, incapable de dissimuler mon sourire.

C'est alors que la haute silhouette de Hagrid apparut dans la nuit, sa lanterne balançant.
— Par ici, les première année ! Venez, suivez-moi jusqu'aux barques.

Et dans la fraîcheur du soir, serrant la main de mon frère, je sentis mon cœur battre à tout rompre. L'aventure commençait vraiment.



~Ava Potter~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant