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La voix de Hagrid résonnait dans la nuit :
— Les premières années, par ici ! Pas d'panique, vous allez tous passer par là.

Nous avancions en suivant la lanterne qui oscillait au rythme de ses pas. L'air était frais, chargé d'odeurs de bois humide et de terre. Le ciel, constellé d'étoiles, paraissait immense au-dessus de nous. Et soudain, le chemin s'ouvrit sur un spectacle qui me coupa le souffle.

Le lac s'étendait devant nous, vaste étendue d'eau noire reflétant les éclats de lune. Des dizaines de barques attendaient, alignées près de la rive. L'eau était si calme qu'elle ressemblait à un miroir parfait.

— Quatre par barque ! commanda Hagrid.

Harry, Ron, Hermione et moi montâmes ensemble dans l'une d'elles. La barque tangua légèrement sous notre poids, mais se stabilisa aussitôt, comme si elle nous reconnaissait. Je serrai Kira contre moi, rassurée qu'elle ne bouge pas trop.

— Allez-y ! cria Hagrid. En avant !

Et les barques se mirent d'elles-mêmes à glisser sur l'eau, silencieuses, comme mues par une magie ancienne. Aucun rameur, aucun effort : seulement ce mouvement fluide qui nous portait vers l'inconnu.

Je me penchai légèrement sur le côté. Le reflet de la lune se brisait en milliers de paillettes sous la caresse de l'embarcation. Le vent léger jouait avec mes cheveux, et mon cœur battait fort dans ma poitrine.

Hermione, assise en face de moi, fixait le paysage, émerveillée :
— C'est... c'est incroyable...

Harry, lui, ne disait rien. Ses yeux brillaient à la vue de ce qui apparaissait au loin. Je suivis son regard... et je le vis.

Poudlard.

Le château se dressait au sommet d'une falaise, majestueux, illuminé de centaines de fenêtres dorées. Ses tours effilées semblaient percer le ciel, ses murailles se reflétaient dans l'eau sombre du lac. C'était à la fois imposant et rassurant, mystérieux et chaleureux. Un frisson me parcourut l'échine.

— Voilà... notre maison, souffla Harry, comme s'il avait peur de briser le charme.

Je sentis ma gorge se serrer. Oui... notre maison. Celle qu'on n'avait jamais connue, mais qui nous attendait depuis toujours.

Alors que les barques continuaient leur lente traversée, je jetai un coup d'œil autour de nous. Derrière, dans une autre barque, je crus reconnaître Fred et George Weasley, qui riaient déjà entre eux. L'un d'eux — Fred, je le savais sans même réfléchir — croisa mon regard. Un sourire espiègle se dessina sur son visage, et il leva une main pour me saluer discrètement. Je détournai aussitôt les yeux, sentant mes joues s'embraser, mais un petit sourire m'échappa malgré moi.

— Ava ? Tout va bien ? demanda Hermione doucement.

Je hochai la tête, les yeux fixés sur le château.
— Oui... je crois que je n'ai jamais rien vu d'aussi beau.

Harry posa une main sur la mienne.
— On est ensemble, maintenant.

Et tandis que les barques glissaient doucement vers la voûte sombre d'un tunnel creusé dans la roche, qui menait au débarcadère souterrain du château, je sentis l'excitation me submerger. Tout allait commencer ici, sous les yeux bienveillants des étoiles et l'ombre protectrice de Poudlard.


La traversée du lac s'était déroulée sans encombre. Nous n'avions pas fini trempés et le château, illuminé dans la nuit, paraissait encore plus grandiose que dans mes livres. Il dégageait quelque chose de magique, presque vivant. Ma main restait accrochée à celle de mon frère tandis que je regardais les tours scintillantes, alors qu'Harry discutait avec Ron sur les différentes maisons. Derrière eux, Neville Londubat luttait pour empêcher Trevor de tomber par-dessus bord — trois fois déjà il avait failli perdre son crapaud dans l'eau noire.

~Ava Potter~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant