Chapitre 10 : Souvenirs Ardents

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Je savais pertinemment que j'aurais à le faire en débutant ce livre, mais je n'ai rien préparé, et il est toujours un peu délicat de parler de sa première fois. Si j'ai choisi d'introduire Marie au chapitre précédent, c'est parce qu'elle est la seule personne à laquelle j'ai confié verbalement cette expérience. Je me souviens avoir un peu influencé la conversation pour faire venir le sujet sur la table. Il me semblait important d'en parler avec elle, et j'avais moi-même besoin d'une oreille amicale pour y glisser ce secret.

Ni elle ni moi n'avions de sœur, alors j'ai voulu jouer le rôle de l'aînée. C'était peut-être un peu maladroit de ma part, mais n'y voyez aucune arrogance comme on me l'a reproché plus tard. Je cherchais seulement à aider, je n'avais jamais eu l'occasion de veiller sur personne jusqu'alors, et j'aimais beaucoup ma petite Marie. Les programmes scolaires contiennent quelques cours de sensibilisation à la sexualité, mais on apprend à en avoir peur, non à l'apprivoiser. On nous parle de maladies horribles, du risque de grossesse, mais jamais d'amour ou de plaisir. Je ne dis pas que les préservatifs sont inutiles, bien au contraire, mais qu'il faut prendre le temps de comprendre et de ressentir son propre corps autant que celui de l'autre. Je crois que c'est à peu près ce que j'ai essayé de dire à Marie ce jour-là : "Sois patiente, soit prudente, laisse le temps aux choses de se faire naturellement, et tout se passera bien.". A la puberté, certaines envies nous semblent aussi urgentes que des besoins vitaux, mais il ne faut surtout pas céder à la panique ou se précipiter. Moi-même, lors de ma première fois, j'ai commis toutes les erreurs possibles et imaginables, alors je sais très bien de quoi je parle !

Pour être honnête, je n'ai pas eu de véritable et unique première fois, mais plutôt une série de petits essais plus ou moins fructueux. Comme moi, David était vierge à notre rencontre. Je m'attendais à ce qu'il se montre aussi impatient que n'importe quel homme, j'avais encore tout faux. A mesure que nos bisous et nos caresses devenaient de plus en plus torrides, nous approchions inévitablement de cette étape naturelle et incontournable. Seuls chez lui par un bel après-midi d'été, au détour d'un baiser enflammé, il a commencé à déboutonner précautionneusement mon chemisier fleuri. Intérieurement, j'ai paniqué. J'avais envie de le faire, mais je ne me sentais pas prête. Ni mes jambes ni mon maillot n'étaient convenablement rasés. J'avais probablement transpiré à cause de la chaleur et nécessitai un brin de toilette. Je m'inventais une montagne de prétextes pour repousser cette occasion à plus tard. Partagée entre angoisse et curiosité, je ne savais pas trop comment réagir alors j'ai laissé faire David. Il a caressé mon ventre, mes côtes, puis doucement, très doucement, s'est dirigé vers ma poitrine. Il a déposé de longues lignes de baisers sur ma peau brûlante de désir. En dehors du médecin, c'était la première fois qu'un homme posait ses mains sur mes seins. Ils étaient sensibles et encore très modestes à cet âge-là, et cela n'a pas beaucoup changé depuis. La peur a laissé place à d'autres sensations, et je me suis abandonnée toute entière à son amour et ses caresses. Par chance, je portais un haut de maillot de bain et non un véritable soutien gorge ce jour-là. Il n'a eu qu'à défaire le nœud, plutôt que de lutter contre une agrafe mécanique ; énigmatique verrou qui lui résista plus d'une fois par la suite ! Etrangement, il n'a rien entrepris d'autre dans l'immédiat. J'ai cru qu'il avait été déçu par la taille de ma poitrine, ou bien de n'avoir rien reçu en retour. J'étais prête à le couvrir de baisers de la tête aux pieds, j'avais seulement pris le temps d'apprécier ses caresses ! J'ai eu si peur qu'il a dû me rassurer au moins trois ou quatre fois. "Tu es magnifique, si tu ne le vois pas dans le miroir, regarde ton reflet dans mes yeux." disait-il. La vérité, c'est que ce premier contact érotique entre nous lui suffisait. Il ne voulait pas brûler les étapes, ni me brusquer ou me forcer à quoi que ce soit. De nous deux, j'étais la plus impatiente, tandis qu'il prenait le temps d'explorer chaque parcelle de mon jeune corps encore intouché.

La Laisse et le BaiserOù les histoires vivent. Découvrez maintenant