Chapitre 19 : Dresseuse de Fauves

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Une fois par semaine, le jeudi, David et sa classe déjeunaient à 13h tandis que la mienne passait au service de midi. Habituellement, cette incompatibilité ponctuelle de nos emplois du temps respectifs m'ennuyait passablement puisque j'étais donc contrainte de manger seule dans un coin du réfectoire. Ce jeudi-là, vers 12h15 dans les toilettes des filles, j'avais conscience que ni David ni aucun de nos amis ne remarquerait mon absence. La possibilité d'être interrompus n'était pas totalement nulle, mais toutefois très mince. Il était peu probable qu'un garçon ne vienne pousser la porte des toilettes des filles par erreur ou par curiosité. Et les filles étaient pour la plupart occupées à faire la queue à la cantine, à la cafétéria, ou devant les quelques snacks qui jonchaient la rue de notre lycée.

J'ai donc regardé Julien droit dans les yeux. J'appréhendais la douleur, mais je m'y étais préparée. Une raison différente décuplait mon anxiété. Mon cœur battait comme en proie à la panique d'un danger imminent. J'étais au bord de la falaise, penchée au-dessus du vide, et tous mes sens me hurlaient de faire demi-tour. Mon jeune corps de 15 ans me parut soudain si frêle, presque minuscule, comparé à la gigantesque brute qui se tenait face à moi. Même sous une capote complètement enduite de lubrifiant, son énorme sexe allait devoir se frayer un douloureux chemin entre mes petites fesses rondes. Julien m'avait accordé l'anulingus exigé et réclamait maintenant sa récompense. Je ne pouvais plus reculer alors, en dépit de la mise en garde de mon instinct, j'ai sauté.

"Vas-y, je suis prête."

J'ai pu lire une cruelle satisfaction se dessiner sur son visage. Elle me sembla différente de celle que j'avais expérimentée quelques minutes plus tôt. Ses motivations me parurent primaires, la recherche de plaisir doublée d'une curiosité assouvie. J'avais tort. En réalité, ce que ressentait Julien était assez proche de ma propre victoire. Lui aussi était en train de dérober quelque chose à Lætitia, de se venger d'elle d'une certaine manière. Il la détestait certainement moins que moi, mais il lui en voulait quand-même. En refusant d'expérimenter la sodomie avec lui tout en exigeant sa fidélité, elle le condamnait à l'ignorance par pur égoïsme. Avec moi, Julien se montra brutal ; mais avec elle, il aurait certainement été très prévenant et précautionneux. Ainsi donc, en forçant son copain à s'emparer du bonheur auprès d'une autre femme, elle s'était rendue pleinement responsable de cet adultère. Nonobstant, en le forçant à contenir ses désirs jusqu'à ce qu'ils se transforment en rage, elle avait enfanté un monstre. Julien n'était peut-être pas le plus malin des élèves du lycée, mais son cœur était tel une outre pleine du vin de ses désirs. Lætitia avait laissé cette noble liqueur se changer en vinaigre.

Lorsqu'il entra en moi, le lubrifiant opéra sa curieuse magie tandis que je me concentrais pour dilater calmement mes sphincters comme conseillé sur les forums. La douleur était présente, mais bien inférieure à mes appréhensions. "Doucement au début s'te plait." ai-je exigé, en posant une main contre sa poitrine pour appliquer une dimension physique à mes mots. Il ne pouvait pas pousser toute sa bite en moi du premier coup, cela me parut impossible. J'avais besoin d'un peu de temps pour m'habituer aux sensations, bonnes et mauvaises. En parvenant à supporter la douleur sans me défiler, je ressentis une certaine fierté. J'avais lu que beaucoup de femmes abandonnent rapidement lors des premiers rapports rectaux. Mon courage et ma détermination s'appuyaient sur une préparation minutieuse de plusieurs jours. Cette sensation m'aida à oublier la douleur pour me concentrer sur le plaisir.

Obéissant encore à mes instructions, Julien recula de quelques centimètres avant de recommencer à s'enfoncer doucement. "Putain, c'est trop bon !" grogna-t-il entre ses dents serrées. Aux traits tirés de son visage, des veines apparentes sur son front aux rides plissant le coin de ses yeux, je devinais aisément le dilemme divisant son esprit en cet instant. La part rationnelle de sa conscience lui interdisait de me désobéir ou de me blesser, car cela mettrait très probablement un terme à notre échange. Son instinct primaire rugissait d'envie de me baiser sauvagement pour assouvir ses pulsions les plus bestiales.

La Laisse et le BaiserOù les histoires vivent. Découvrez maintenant