La veille de Noël arriva, et grâce à Zeus qui manqua de perdre un orteil, un sapin dûment décoré trônait dans le grand hall. Cette année, pas de décoration morbide, des boules rouges et dorées réhaussaient sobrement le sapin et l'entrelacs de guirlandes achevait de sublimer l'arbre vert. Les chants sur la naissance du fils de Dieu agressaient les oreilles de Zelyan et répandaient joie et bonheur dans le grand château.
Les absents n'étaient pas regrettés, leur punition viendrait plus tard, chacun se concentrait sur l'instant présent et profitait de la compagnie des autres. John faisait des blagues de loups que seul Zelyan et Friweb comprenaient, Zeus apprenait deux ou trois tours aux plus jeunes et Ereyne dansait à en perdre la tête.
Zelyan la rejoignit pour une valse endiablée dont lui seul avait le secret. Ils volaient au gré des notes de musique dans le hall illuminé par une centaine de bougies. Les lueurs tamisées se reflétaient sur les bijoux de l'immortelle, accentuant sa beauté. Zelyan se fit charmeur et bienséant au possible, à croire qu'il courtisait Ereyne pour la première fois. Elle se laissa conquérir et profita de ces quelques instants de pur bonheur.
Vint l'heure d'aller dîner et chacun admira l'immense festin qui les attendait. Ereyne avait demandé les plats typiques de Noël de chaque région du monde, des anciens et des nouveaux. Il y en avait pour tous les goûts. Les jeunes vampires grimacèrent néanmoins, pas l'ombre d'une goutte de sang à l'horizon. Ils avaient en mémoire les récits de leurs anciens contant les fontaines de sang, les humains écorchés vifs, et les rôtis de néozélandais. En cette nuit sainte, rien de tout cela. Zelyan avait tenu parole, l'humain était absent du menu. Ereyne ne manqua pas de l'en remercier.
— Ma douce, je ferai n'importe quoi pour te faire plaisir, lui dit-il cajoleur.
Le dîner fut délicieux, quoiqu'un peu expéditif. Ereyne s'étonna de voir Zelyan dévorer à pleines dents et à toute vitesse chacun des plats servis. Il avala sa part de bûche et posa sa serviette à côté de son assiette.
— Ah ma douce, c'était délicieux ! A tout à l'heure !
— Quoi ? s'étonna Ereyne alors qu'il se levait, imité par ses fils et autres descendants. Mais où vas-tu ?
— Chasser ma douce, j'ai fait livrer deux ou trois primaires et une demi-douzaine d'écossais, c'est peu mais je n'ai rien trouvé de mieux en si peu de temps.
Devant l'air abasourdi de sa compagne, il poursuivit.
— Tu as dit pas d'humain à table, ils ne sont pas à table, ils sont dehors.
Il prit sa forme sauvage, hurla et s'en fut au galop.
— Allez ! A la bouffe !
---------------------
Merci d'avoir lu ce chapitre !
Axel.
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.