Hello !
Il est 20h42, je suis dans les temps ! Je n'allais (avec un "s" bon sang ! ) quand même pas être en avance sur tous mes délais, je n'allais pas anticiper et planifier. Je ne suis pas chef de projet. Oh, wait !
Dédicace de ce chapitre à Gwenaël, comme ça, sans raison, il se reconnaîtra.
@Enferna_Satana, je ne sais pas qui ils sont ;p
Très bonne lecture à tous, j'espère que vous allez bien.
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Le quatuor vampirique détonnait quelque peu au milieu de l'immense et ancestral hall d'entrée. Les compères, fiers d'avoir réussi à rentrer, patientaient insolemment face au couple millénaire.
— Que fichez-vous donc ici ? Éructa Zelyan, peu appréciatif de la surprise. On ne vous a pas invités !
— Ce que Zelyan veut dire, poursuivit Ereyne tout en les invitant à la suivre à travers le dédale de couloirs, est que nous vaut le plaisir de votre venue ?
— Non, non, je veux qu'ils dégagent.
Ereyne lui jeta un regard noir et proposa à tout le monde de prendre le thé dans le petit salon vert.
L'atmosphère de la pièce était chaude, apaisante. Le groupe avait pénétré un lieu dédié à l'éloge de la nature. Les murs clairs étaient décorés de scènes champêtres, d'animaux en tout genre et de créatures qu'Ereyne aurait bien voulu ne pas avoir sous les yeux. L'art du compromis était le secret d'une vie de couple réussie. En plus de huit mille ans de vie commune Ereyne et Zelyan avaient eu l'occasion d'expérimenter toutes sortes de compromis. Les peintures aux murs en étaient un exemple. Un cerbère entouré de démons (mono-tâches en leurs bons jours) mâchouillait des os encore entourés de chair humaine. A un mètre était disposée une étude représentant des canards barbottant tranquillement dans une mare. Cette dualité dans les choix de décoration provoquait un effet non négligeable sur les invités non-initiés du château : la « gênance » comme dirait Rocco. Un sentiment de mal-être, ajouté à la désagréable sensation d'être observé, d'être en danger, faisait frissonner la plupart des hôtes. La quatuor n'échappa pas à la règle. Virgule était blanc comme un linge, Mamie tirait nerveusement sur le col de sa chemise et Polochon regardait fixement la tête de dragon empaillée qui trônait au-dessus de la cheminée.
Seul Rocco paraissait serein.
— Intéressant comme choix, dit-il avant de s'asseoir sur un canapé couleur sapin à la demande d'Ereyne.
— Je suis heureuse de vous voir tous les quatre, dit l'immortelle tout en ordonnant à Fitz de leur amener du thé. A présent racontez-nous tout, qu'êtes-vous venus faire en ces lieux ?
Le silence s'incrusta. Les quatre vampires se regardèrent, cherchant le malheureux volontaire désigné qui annoncerait la nouvelle.
— Bah, euh, Polochon, raconte, souffla Mamie. T'es le leader après tout.
— Ouais, renchérit Virgule, j'espère d'ailleurs que Svarog t'a filé une prime de risque.
Si Ereyne sourit aimablement à l'évocation du maître de la Transylvanie, Zelyan se renfrogna. De tous ses fils Svarog était celui qui apportait le plus de problèmes (depuis Ling), et pourtant les autres faisaient régulièrement le concours de celui qui le décevrait le plus. L'épisode de Natalya, dont le squelette trônait encore en haut des portes principales, était encore marqué dans de nombreux esprits.
— Qu'a-t-il encore fait ? gronda l'immortel. Répondez !
— Il est malade ! s'empressa de dire Mamie. De l'argylie.
— Argyrisme, corrigea Virgule, il est devenu bleu.
— Moi je bois de la bière pour devenir bleu, commenta Polochon.
— Il est devenu bleu ? demanda Ereyne. Mais comment est-ce possible ?
Polochon expliqua, non en ricanant, que leur aïeul avait capturé une bande d'humains chasseurs de vampires venus le déranger dans son pavillon et, ces-derniers l'ayant menacé de le tuer en lui plombant le corps de balles en argent, avait avalé sous leurs yeux tout un service d'argenterie.
— J'étais avec lui, précisa Rocco. Je ne sais pas ce qui fut le plus choquant, le maître écrasant des fourchettes pour en faire des petites boules qu'il avalait, qu'il gobait même, ou la tête des hors d'œuvre lorsqu'il est devenu bleu.
Ereyne explosa d'un rire communicatif tandis que Zelyan levait les yeux au ciel. Désespérant, ce vampire était désespérant.
— J'espère au moins qu'ils étaient bons, déclara l'immortel.
— Qui donc ? demanda Mamie.
— Les chasseurs de vampires.
— Oh, ça, répondit le jeune vampire. Rocco, Svarog et les autres les ont ramenés au manoir, ce fut un festin très... épicé.
— Les gars s'étaient bourrés d'ail, nos colons s'en sont souvenus toute la semaine suivante, un vrai massaaaacre odorant, un carnage pour les narines, narra Rocco avec le sourire d'un vampire dont le cerveau lui remontait de bons souvenirs. Un des mecs a failli réussir à nous échapper, ajouta-t-il. Il s'est faufilé, plaqué contre le mur et il n'a plus bougé en espérant qu'on l'ignore. Et nous on l'a volontairement ignoré, tu vois, pour savoir ce qu'il allait faire, On a attendu, et puis il s'est allongé et a rampé, et là, et là... Virgule l'a achevé.
— On ne joue pas avec la nourriture.
Zelyan acquiesça, et la messe fut dite.
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Merci d'avoir lu ce chapitre !
Axel.
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