Hello !
Dédicace du jour à deux personnes, Guillaume, et @NoelaPicard.
Bonne lecture !
Axel.
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Ereyne sourit discrètement, les menaces de mort ne manquaient jamais au château. Elle délaissa donc son compagnon et s'en fut trouver Fitz, le majordome mortellement parfait afin de récupérer le courrier du soir. Elle souhaitait également donner pour consigne que toute missive lui soit remise. Si Quetz ne mourrait pas à sa prochaine rencontre avec son père, il n'était pas exclu que l'un des autres fils se fasse également excuser et les tapisseries de plusieurs pièces venaient d'être restaurées. De plus, Ereyne tenait à ses robes. Fitz prit connaissance des ordres avec la sobriété d'un cadavre et s'en fut les exécuter.
— Ma colère ne faiblira pas si tu apprends les mauvaises nouvelles avant moi, fit remarquer Zelyan alors que sonnait la cloche du dîner.
— Certes, concéda Ereyne, mais tu brûleras sur le balcon.
Le couple se dirigea vers la grande salle à manger. Ils menèrent leurs hôtes, curieux mélange d'hormones de peur et d'extase, vers le dîner. Les jeunes, toujours peu rassurés, eurent l'occasion d'admirer quelques scènes de chasse aux humains sur le chemin. La plus fameuses des œuvres était certainement une commande de Zelyan à Botticelli-demoni : « Iain ». L'âme du peintre tombée en enfer et dévorée par un démon n'avait rien perdu de son génie mais le style était un peu plus... gore. L'œuvre en question représentait l'une des plus fameuses chasses à laquelle Zelyan avait eu la joie de participer : celle d'Ereyne par un John encore humain, en pleine nuit, dans une forêt. John ne valait pas grand-chose à l'époque. Ce n'était qu'un prince qui aimait traquer paysannes, sorcières et nobles dames la nuit avec arc et flèches, aucune originalité. Mais cette folie meurtrière avait su toucher le cœur sensible de Zelyan qui s'était retrouvé en lui. Ainsi, malgré sa tentative d'assassinat sur Ereyne, qui ne lui pardonna qu'après plus de mille ans de rancune, John fut épargné et gagna le panthéon des fils de Zelyan, chose immortalisée par cette peinture.
La salle du banquet était à minima aussi impressionnante que l'immense couloir l'y menant, et pas seulement à cause de l'énorme plat de nord-américain confit qui trônait en son centre.
— Pourquoi doivent-ils toujours leur dresser les jambes ? grimaça Ereyne en passant devant les malheureux humains cuits et disposés sur un large plat d'argent.
— Pour t'évoquer un carré d'agneau ma douce. Et avoue que c'est joli.
— Je préfère à la broche, répondit Ereyne avant de se reprendre immédiatement. Non ! Non ! Je n'ai pas dit ça !
Zelyan s'esclaffa et l'emmena à leurs places habituelles. Les jeunes s'arrêtèrent avant, ne sachant où se mettre. De grandes tables rectangulaires emplies de couverts proposaient autant de places et il était difficile de déterminer ce que la bienséance préconisait.
— A boire tavernier ! cria une voix bien connue d'une partie des jeunes depuis une table un peu en retrait, à côté d'une fenêtre.
— Polochon !
— Tiens, s'étonna Zelyan, il est revenu celui-là. Où était-il ? demanda-t-il au valet qui lui tendait une serviette alors que les jeunes se joignaient à leur comparse, bien loin du couple.
— Nous l'avons trouvé dans la cave à bière, répondit le mort. Notre stock fut... attaqué.
En plus du nord-américain confit, une multitude de plats, tous plus impressionnants les uns que les autres furent apportés. Connaissant bien ses maîtres pour les servir depuis plusieurs milliers d'années, Fitz avait anticipé l'envie de rappeler en quels lieu les squatteurs se trouvaient. La soupe de thaïlandais fut particulièrement appréciée, de même que le sorbet de mongolien au coulis de fraise menthe et plasma sanguin. Pour Ereyne ? Poisson puis tarte aux pommes caramélisées. Vue la débauche de corps humains il valait mieux manger léger.
