Hello !
Il me reste une heure et huit minutes ! ! Ca tient encore.
Désolée pour l'attente, journée compliquée au bureau et par conséquent à la maison.
Dédicace à Arnaud aujourd'hui.
Bonne lecture !
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Les jours passaient, la neige tombait, et nul fils de Zelyan à l'horizon n'apparaissait. En plus de ne point apparaître devant leur père et maître, les lâches faisaient les morts. Aucun pigeon voyageur n'avait apporté de missive, pas de cow-boy à crue sur le dos d'un étalon bicéphale, zéro humain dressé à courir le marathon n'avait délivré le moindre mot, le plus petit message pouvant expliquer l'absence des loups et des vampires. La réticence de Zelyan à laisser Ereyne et les stocks de sang et de bières seuls avec cette descendance pour le moins douteuse empêcha l'immortel d'aller tous les récupérer par la peau du cou. Et pourtant il en avait envie.
La clochette émergée du cimetière de Greyhall, l'un des derniers souvenirs de la cité sanctuaire d'Ereyne, tinta sous l'impulsion des vents du soir. Le bout de mur auquel elle était accrochée était l'ultime vestige de la ville. Greyhall fut autrefois une cité fortifiée, de l'autre côté du lac dominé par Wood Castle. Les noëls de cette ville furent majestueux dès l'instauration des coutumes et jusqu'à l'anéantissement de la ville par le poing céleste, après que Zelyan eut eu quelques démêlés avec Adam, son beau-père. Greyhall fut l'un de ses décors de films de Noël, un monde où ne respiraient que joie et bonheur, gentillesse et altruisme, lutins et guirlandes de noël.
Ereyne avait pris l'habitude d'observer la ville se parer de ses atours de fin d'année depuis le grand balcon du château. La vue y était imprenable. Mais depuis le poing céleste et le Déluge, la vallée n'était qu'un immense lac aujourd'hui enneigé. L'immortelle songea un instant à aller patiner sur la vaste surface scintillante cependant, le souvenir de sa mésaventure de l'année précédente l'en dissuada. Elle ne tenait pas à repasser un séjour dans l'eau glacée, ni à être encore une fois ramenée au château via les douves par le monstre aquatique qui vivait dans l'étendue. Elle demeura donc immobile, enveloppée dans une épaisse couverture aux carreaux écossais, les yeux perdus dans le paysage.
— Tu admires encore Natalya ?
Zelyan passa un bras autour de la taille de l'immortelle et déposa un baiser sur sa tempe.
— Elle ne bougera pas tu sais ? dit-il en désignant le squelette enchaîné un peu en contrebas, au-dessus des portes des remparts. Même si j'ai l'impression que ces deux abrutis de louveteaux ont déjà essayé de la grignoter.
— Ils ont voulu grignoter des os de vampires ? demanda Ereyne, l'expression d'un grand dégoût déformant son visage.
— Il paraît que c'est un aphrodisiaque pour les loups. Personnellement, je n'en ai pas besoin donc je n'ai jamais tenté mais je crois que Waban et ses sbires s'y sont laissé prendre.
— Je ne veux pas plus de détails, merci.
— Il faudrait que l'on demande à Waban, mais il ne viendra pas.
— Vraiment ? demanda Ereyne. Avons-nous reçu un message de sa part ?
Zelyan lui répondit qu'un messager était arrivé quelques minutes plus tôt. Grand saigneur, l'immortel était aussitôt venu au balcon prévenir sa douce avant même de connaître le contenu du message.
— J'étais sur ton chemin c'est cela ?
— Tout à fait.
Ereyne abandonna sa couverture une fois à l'intérieur et suivit Zelyan dans le grand escalier. En bas un loup se tenait immobile, sous sa forme humaine, à genoux, les mains tremblantes. Zelyan avait flairé sa peur depuis les étages et s'approcha de lui d'un pas lent. Il le fixa du regard et vit avec satisfaction l'échine du loup se dresser. Il n'avait pas peur, non, il était terrorisé. Waban l'avait certainement préparé à mourir.
— Pourquoi ne vient-il pas ? demande de but en blanc Zelyan. Parle ! ordonna-t-il alors que l'autre sursautait.
— Il, il...
— Il a choisi un froussard pour m'apporter la nouvelle. Que lui as-tu donc fait pour qu'il te punisse ainsi ?
— Je n'ai pas bien réparti ma charge, murmura le loup avant de poser le front sur le sol froid.
La réponse laissa Zelyan sans voix. Que baragouinait donc ce loup dépenaillé ? Ereyne approcha, poussa son compagnon et invita le loup à se relever. Elle lui assura qu'aucun des messagers n'avait été exécuté et qu'il ne risquait donc rien.
— Il y a une première à tout...
— Zelyan ! le réprimanda-t-elle ; elle continua ensuite d'une voix plus douce, à l'attention du loup. Qui es-tu ? Et pourquoi Waban est-il absent ?
— Je me nomme Massehauttaye. Je suis de la sixième génération et du troisième clan de Waban. Son cœur est avec vous en ce mois de fête. Cependant, à cause de la dernière épidémie dans les élevages d'humains, nous fûmes contraints de modifier tout notre calendrier des récoltes et donc la grande célébration des cinq clans. Waban préside l'événement, il ne pourra donc vous rejoindre.
Ereyne, par habitude, compatit, quelle tristesse pour les fermiers de perdre ainsi une partie de leur dur labeur. Se rappelant que le bétail était composé d'hommes, femmes et enfants, elle se ravisa. Zelyan lui, ne disait mot. Cela ne lui ressemblait guère. Il resta silencieux, indifférent aux questions de sa compagne, puis la lumière jaillit à l'étage.
— La célébration des cinq clans, dit-il en pointant un doigt sur le loup. C'est la fête des dindes avec la chasse à la volaille et le concours de gloussement non ?
Au ton féroce que Zelyan employa, Massehautaye déglutit. En effet, c'était cette fête.
— Il préside la –
L'immortel balaya l'excuse d'un revers de la main. Il savait que Waban ne présidait pas tous les ans.
— Quelle est la vraie raison ?
Le loup hésita mais Zelyan grogna, et le grognement du père des loups était nettement plus effrayant que tout autre.
— Il doit défendre son titre de meilleur « glousseur ».
Il allait finir à la broche oui.
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Merci d'avoir lu ce chapitre !
Axel.