Je restais interdite devant sa requête. Je suis absolument incapable de lui dire que je ne ressens rien mais je ne peux pas non plus l'embrasser.
- Elsa... tu sais très bien que je ne peux pas, nous ne pouvons pas.
- C'est le jeu, c'est vous même qui l'avez dit.
C'est vrai, c'est moi qui est lancé tout ça quand j'ai voulu savoir avant les vacances de février. C'est moi qui ai lancé ce jeu dangeureux. Voyant que je ne réagis pas, Elsa reprend :
- Je sais que vous avez peur. Je ne vais pas vous mentir, moi aussi. Je suis absolument terrifiée de ce qui m'arrive parce que je n'ai jamais ressenti ça. Pour personne.
Je baisse la tête. Qu'est ce que je vais bien pouvoir faire ? Je ne peux pas nier ce que je ressens pour elle mais c'est mon élève pour l'amour de Dieu. Encore une fois, je ne répond rien. Elle soupire.
- Charlotte, regardez moi.
Mon prénom sortant de sa bouche. C'est tout ce qu'il me manquait pour craquer. Je me jette sur ses lèvres, mes mains entourant son visage. Les siennes viennent se glisser autour de mes hanches. A bout de souffle, nous nous décalons l'une de l'autre mais toujours en gardant une certaine proximité. Elle à les joues rouges. Je craque encore plus devant cette bouille adorable et un sourire vient se former sur mon visage. Soudain, du bruit dans les escaliers me fait la repousser à une distance respectable juste avant que Léa ne fasse irruption dans la salle.
- Charlotte ! Tu viens ? Je te rappelle que l'on doit aller chercher le cadeau de Sana.
Elle ne semble remarquer la présence d'Elsa qu'après avoir fini sa phrase et son regard devient tout de suite hostile.
- Bonjour Elsa.
- Bonjour madame, Elsa répond sur le même ton froid que Léa a emprunté.
Je m'empresse d'intervenir avant qu'une guerre éclate.
- J'arrive Léa, je te rejoins en salle des profs.
Sur ces mots, mon amie reprend le chemin inverse. Nous attendons d'entendre la porte, en bas, claquer avant d'éclater de rire dans un même mouvement. Je reprend mon souffle doucement, peine perdue, il se coupe directement lorsqu'elle se rapproche pour combler l'espace entre nous. Cette fois, c'est elle qui m'embrasse. C'est un baiser plus chaste que celui que nous avons partager avant mais aussi beaucoup plus doux. Elle se détache doucement, me regarde dans les yeux :
- Vous êtes attendue.
Elle se recule, attrape son sac et avant de passer la porte, elle ajoute :
- Passez un très bon week end madame.
Après un dernier clin d'oeil, je l'entend dévaler les escaliers. Je voulais la retenir mais elle a raison, je suis attendue. Je rassemble mes affaires pour laisser à mon coeur le temps de retrouver un rythme cardiaque à peu près correct. En fermant la porte de la salle, je ne peux m'empêcher de penser que ces deux jours sans elle vont être long.
***
Le cours de danse fini, May me demande de l'attendre pour que l'on discute.
- Alors, ta mère est rentrée ?
Ce n'était pas la question à laquelle je m'attendais mais j'y répond quand même.
- Oui, lundi et elle ne repart que quelques jours avant de revenir pour la soirée d'anniversaire de ta mère, lançais-je d'un ton accusateur.
- Oh oui ça ! Désolée de ne pas t'en avoir parlé avant. En fait je voulais te le dire moi même parce que je nous ai prévu une journée shopping avant la soirée et je voulais tout organiser avant de t'en parler.
Je me radoucis immédiatemment et la prend dans mes bras.
- C'est une super idée ! En plus on pourra acheter des tenues pour le soir et puis comme ça va bientôt être le printemps, il est temps de refaire ma garde robe et d'y ajouter un peu de couleur.
Elle me regarde étrangement.
- Toi, madame je n'aime que le noir et je porte des pantalons même en plein été souhaite refaire sa garde robe avant le printemps ? Qui êtes vous et qu'avez vous fait de ma meilleure amie ?
J'éclate de rire. C'est vrai que ce n'est pas vraiment mon genre de vouloir faire ce genre de choses mais j'ai envie d'être jolie pour la soirée sachant qu'elle sera là. Et puis il me faut des habits pour le voyage en Angleterre. May reprend la parole :
- Ne serait-ce pas pour plaire à une certaine personne ?
Je rougis, gênée et c'est à son tour de rire de moi.
- J'ai donc raison. Est ce que j'ai enfin le droit de savoir qui est cette mystérieuse personne ?
- Pas tout de suite... Mais promis je t'en parlerai lors de cette fameuse journée si c'est toi qui paye le repas du midi.
- Marché conclu seulement si tu me dis ce qu'il s'est passé cette semaine.
- Il se pourrait que nous nous soyons embrassées, avoué-je en rougissant.
May ne retiens pas son cri et saute de joie. J'essaye de la calmer tant bien que mal avant que quelqu'un ne nous remarque.
- Mais c'est génial ! J'en déduis que tu as suivi mes conseils.
J'acquiesce et elle enchaîne :
- Tu vois je suis la meilleure !
- Ca va la modestie ?
Et pour la troisième fois dans la soirée, nous éclatons de rire. Après nous être calmées, on se dit au revoir et nous partons chacune en direction de notre maison avec espoir que la semaine se déroule rapidement et que le samedi prochain arrive au plus vite.
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Action ou vérité
RomanceSi quelqu'un vous avait dit que vous tomberiez amoureuse de votre professeure d'anglais pendant votre dernière année de lycée, vous n'y auriez pas cru. Et si cette même personne vous avait dit que tout partirait d'un simple "Oh dommage.", vous l'aur...