Aujourd'hui, c'est le retour des vacances de février mais aussi mon premier cours avec Madame Sands depuis mes aveux. Je me dirigeais donc vers la salle en espérant que notre conversation se soit effacée de son esprit depuis la dernière fois que nous nous étions vues. Je rentre et m'installe au dernier rang histoire d'être le plus loin possible d'elle et de me faire oublier. Cependant, contrairement à mes espérances, il restait une place au premier rang que Madame Sands me demanda d'occuper.
Je décidais quand même de profiter de cette opportunité pour la détailler. Aujourd'hui, elle portait un pantalon noir, une chemise rouge et une paire de bottines à talons. Je tâchais de me concentrer sur ses explications mais bien vite mes pensées se tournèrent vers ses lèvres, rouges comme son chemisier. Ces lèvres que je rêvais d'embrasser. Je remontais mon regard pour croiser le sien mais, à mon grand regret, elle détourna les yeux en rougissant légèrement. Mon regard se porta ensuite sur ses mains, comme d'habitude, elles trituraient un stylo. J'avais rapidement remarqué cette manie. Quoiqu'il arrive, elle avait toujours quelque chose, souvent un crayon, pour occuper ses mains. En les observant plus longuement, un détail me sauta aux yeux. Elle ne portait plus sa bague. Je me mis à espérer qu'elle ne soit plus avec son fiancé. Décidée à lui poser la question à la fin du cours, je me remis à écouter et à prendre des notes.
La sonnerie retentit, la plupart des élèves se précipitent hors de la salle tandis ce que je me dirigeais vers madame Sands :
- Elsa, lacha t-elle dans un souffle.
Elle semblait surprise que je cherche à lui parler. Je dessinais un petit sourire malicieux sur mes lèvres avant de lui demander :
- Je vois que vous n'avez plus votre bague... Vous vous êtes séparée de votre fiancé ?
Elle rougit et joua avec son stylo de plus belle.
- En effet nous nous sommes séparés... Mais ça n'a rien à voir avec toi, s'empressa t-elle d'ajouter.
Mon sourire s'agrandit. Peut être que je me trompais mais vu la précipitation dans ses paroles... Ça avait tout à voir avec moi.
***
- Mathieu il faut qu'on parle, dis je en pénétrant dans le salon.
Il se tourna vers moi. Depuis ce dernier jour sous la neige durant lequel Elsa m'avait avoué ne pas m'être indifférente, je ne pouvais m'empêcher de réfléchir. Je me demandais pourquoi j'avais ressenti une si grande chaleur lorsqu'elle l'avait annoncé ni la pointe de jalousie lorsqu'elle a dit être intéressé par quelqu'un. Ajouté à cela le fait que je restais avec Mathieu plus par habitude que réellement par amour... Maintenant que ma décision était prise je devais en faire part à l'homme qui partageait ma vie.
- Je crois qu'on doit parler...
Il acquiesça et prit place dans le canapé m'invitant à le rejoindre ce que je fis.
- Tu as sans doute remarquer que je suis distante depuis quelque temps... J'ai beaucoup réfléchit et je pense qu'il faudrait que l'on se sépare.
Il me regarda bouche-bée. Contrairement à ce que j'avais espéré, il ne s'y attendait pas du tout. Après plusieurs minutes, il prit enfin la parole.
- Je ne comprends pas Charlotte. Je croyais qu'on était heureux. Je te rappelle que tu as accepté de m'épouser. Je pensais que tu étais autant amoureuse de moi que je ne le suis de toi...
Sur ces mots j'éclatais en sanglots. C'est vrai, moi aussi j'étais persuadée être heureuse et amoureuse mais je me rendais compte que c'était plus le confort et la stabilité que m'apportait Mathieu qui me faisait rester. Il me prit dans ses bras en me berçant doucement.
- Hé, chut ça va aller, me chuchota t-il. C'est moi qui devrais pleurer ajouta t-il dans un rire.
Je ne pus m'empêcher de lâcher un sourire. Je me décollais lentement pour me remettre face à lui.
- Je suis désolée. C'est vrai, j'ai une profonde affection pour toi mais je ne pense pas que ce soit de l'amour. Je te vois plus comme un meilleur ami ou un frère. Je ne m'en étais juste pas rendue compte plus tôt.
Je baissais la tête honteuse. Il souleva mon menton pour me faire croiser son regard brillant de larmes qu'il tentait de retenir tant bien que mal.
- Tu n'as pas à avoir honte Charlotte. Je préfère que tu me le dises maintenant plutôt qu'après dix ans de mariage tu m'annonces que tu n'étais pas heureuse.
- Mais du coup je te fais souffrir et je m'en veux parce que tu es vraiment une personne formidable et que tu as toujours pris soin de moi.
- Ce n'est pas de ta faute, ça arrive. Je suis content d'avoir passé ces quelques années de ma vie à tes côtés. Je m'en remettrai. Bien sûr au début ce sera dur mais je vais traverse ça. C'est la vie.
Je me remis à pleurer. Il était tellement gentil. Je souffrais de lui faire subir ça mais je ne pouvais décemment pas vivre le restant de mes jours avec une personne dont je n'étais pas amoureuse aussi agréable soit elle.
Nous avons continué de discuter toute la soirée et une bonne partie de la nuit. Il m'avait demandé si ma décision avait été déclenchée par quelqu'un. Je lui ai répondu que non alors que le visage de ma chère élève s'était mis à danser dans mes pensées. Au moment d'aller se coucher, il me proposa de me laisser la chambre et de dormir dans le canapé. Je refusais. C'est vrai, nous venions de nous séparer cependant ce n'était pas une nuit de plus ou de moins dans notre lit qui allait changer les choses. De plus je refusais qu'il dorme sur quelque chose d'aussi peu confortable que notre canapé après avoir été si compréhensif envers moi et ma décision.
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Action ou vérité
RomanceSi quelqu'un vous avait dit que vous tomberiez amoureuse de votre professeure d'anglais pendant votre dernière année de lycée, vous n'y auriez pas cru. Et si cette même personne vous avait dit que tout partirait d'un simple "Oh dommage.", vous l'aur...