Action ou vérité

Chapitre 9

Le week end a été long, entre ma mère sur mon dos et les devoirs maisons à finir parce que les professeurs veulent qu'on leur rendent avant le voyage. Heureusement, je suis débarrassée de celle qui m'a amené dans ce monde à partir de ce cette après midi jusqu'à vendredi matin et, à force d'effort, j'ai fini tout ce que j'avais à rendre. Tout en marchant, je réfléchis au déroulé de ma journée. Ce matin j'ai cours en finissant par langue, littérature et civilisation étrangère mais je ne peux pas rester avec madame Sands car je dois aller déjeuner avec ma mère avant qu'elle ne reparte. Cependant, je termine l'après midi avec option anglais et donc avec elle et j'ai quelque chose à lui demander... La matinée se termine enfin. Je range mes affaires attendant comme toujours que tous mes camarades sortent. Lorsque je relève la tête, Charlotte est à quelques pas en train de me regarder. Je rougis n'ayant pas vraiment l'habitude. Elle rit et s'approche de moi :

- Je pense rester manger dans la salle. Tu veux te joindre à moi ?

- J'aimerai bien mais j'ai promis de manger avec ma mère, elle repart cette après midi.

Lorsque je parle de ma mère, elle se recule légérement et son sourire tombe un peu. Ca a probablement dû lui faire se rappeler que je suis plus jeune qu'elle. Je soupire, j'espère que ça passera avec le temps.

- Je comprends ne t'inquiète pas, ne la fait pas attendre.

Je me rapproche d'elle si bien que nos corps se touchent presque.

- Promis ce soir je peux rester.

Je l'embrasse furtivement et avant qu'elle n'ait le temps d'ajouter quoi que ce soit, je pars rejoindre ma mère qui m'attend devant le lycée.

- Coucou ma chérie, s'exclame ma mère en me prenant dans ses bras.

- Salut maman, on va manger, souris-je ?

Elle me tire par la main et nous marchons quelques minutes jusqu'au restaurant asiatique dans lequel nous avons l'habitude d'aller. Souvent même avec May et sa mère. Comme d'habitude, je commande des samoussa de légumes et des sushis avocat-saumon. Quant à ma mère, elle prend des nems au porc et des sushis elle aussi mais cette fois à la crevette. Je prends la parole en attendant que nous soyons servies :

- Tu pars où cette fois ?

- Je monte à Paris. Je ne suis censée rentrer que vendredi matin mais je vais essayer de m'arranger pour être à la maison jeudi soir.

- Ce serait effectivement cool comme ça on pourrait se voir un peu plus avant que je ne parte à mon voyage et puis comme après je vais presque directement en vacances chez tata, on n'aura pas beaucoup l'occasion de se voir...

- C'est vrai, ton voyage ! J'ai fait changé de la monnaie, tu me feras penser à la maison j'ai une enveloppe pour toi.

- Merci maman, je m'étais déja occupée d'en changer. Sana m'a emmené, j'ai soixante livres.

- Je sais, elle m'a dit mais tu ne croyais quand même pas que j'allais te laisser partir presque deux semaines sans un peu plus d'argent ?

- Non, ce n'est pas ce que je voulais dire. Merci d'avoir fait ça.

Elle me sourit et nos plats arrivent. Nous nous mettons à manger en parlant de tout et de rien. Une fois nos assiettes finies, on commande toutes les deux une boule coco pour le dessert.

- Alors, comment ça se passe au lycée ?

- Comme d'habitude, je maintiens mes notes, j'ai un peu de mal en enseignement scientifique physique mais le reste est, je pense, plus que correcte, répondis-je en buvant mon verre d'eau.

- Je sais tout ça Elsa. Ce que je veux dire c'est : Est ce que tu as des amis ? Tu sors avec quelqu'un ?

Je manque de m'étouffer. Je m'attendais à la question sur les amis mais absolument pas à la deuxième, on ne parle jamais de ça toutes les deux. Je m'empresse de répondre :

- Pourquoi ? Quelqu'un t'as dit quelque chose ?

- Il se pourrait que Sana m'ait dit que May avait laissé échapper quelque chose.

May, je vais la tuer. Elle ne sait pas tenir sa langue. En même temps, elle ne pensait probablement pas à mal. Si je lui avais dit qui cette personne est, elle se serait probablement tut. Maintenant, il faut que je réflechisse à une solution.

- Oui, il y a quelqu'un mais ce n'est pas vraiment très sérieux, je ne sais même pas si nous sommes en couple.

Je ne mens pas réellement, je ne sais pas ce que l'on est.

- D'accord, et j'ai le droit de voir une photo.

Elle ne va pas me lâcher ce n'est pas possible !

- Non désolée maman je n'en ai pas. On peut parler d'autre chose s'il te plait.

Avant qu'elle n'ait le temps de protester, le serveur arrive et nous donne nos desserts. Nous finissons de manger tranquillement avant qu'elle ne me raccompagne au lycée pour mes cours. Je lui dis au revoir et lui souhaite un bon voyage tandis qu'elle me fait promettre de l'appeler tous les soirs jusqu'à ce qu'elle rentre. Contrairement à ma matinée, les cours de l'après midi passe bien plus lentement. Lorsqu'enfin mon dernier cours se termine, j'attend que ma classe sorte comme d'habitude. C'est le dernier cours de la journée alors je n'ai pas à patienter très longtemps. Je m'assois sur la table face à son bureau en attendant qu'elle finisse d'effacer le tableau. Une fois que c'est fait, elle se tourne vers moi.

- Comment s'est passée ce repas avec ta mère ?

- Plutôt bien, elle est repartie.

J'omet de lui dire que ma mère sait que j'ai peut être quelqu'un.

- Tant mieux si c'était bien.

Elle se rapproche pour s'assoir sur le bureau en face de moi.

- J'ai quelque chose à vous proposer.

Elle éclate de rire. Je ne comprend pas vraiment ce qu'il y a de drôle dans ce que j'ai dit.

- Tu me vouvoies encore. Je comprends lorsqu'on est en classe mais là on est entre nous.

Je rougis, l'habitude.

- Oh oui, désolée...

- Alors, dis moi, que proposes tu ?

- Comme ma mère n'est pas là, tu pourrai venir manger à la maison demain soir.

- Vraiment ?

- Oui, enfin si tu en as envie. Je ne peux pas vraiment t'inviter au restaurant de manière officielle donc un dîner à la maison me parraissait être une bonne idée.

- Tu as tout à fait raison.

Elle sourit avant d'ajouter d'une plus petite voix :

- Alors... c'est un rencard ?

J'acquiesce en me mettant moi aussi à sourire.

- Très bien. Je dois ramener quelque chose ?

- Juste toi.

Elle se lève et cale son bassin entre mes jambes avant de m'embrasser langoureusement jusqu'à ce qu'une voix survienne de l'entrée de la salle :

- Vous êtes sérieuses ?