J'entend une musique au loin. Je mets un petit moment avant de me rendre compte que c'est un réveil. Certainement pas le mien car je ne reconnais pas la musique. Je décide tout de même de me lever. La sonnerie provient du téléphone de Charlotte. L'écran m'annonce six heure et demie. Un peu tôt pour se lever, le rendez vous est à huit heure. J'éteins le réveil et je la laisse dormir encore un peu. Je suppose qui si elle voulait être levée si tôt c'est pour s'assurer que la journée commence convenablement et pour aider Dorothy à préparer le petit déjeuner et les pique-niques du midi. Je descends les escaliers et suis la lumière jusque dans la cuisine. Notre hôte est là, au comptoir en train de nourrir sa petite fille. Je la salue et elle en fait de même :
- Why are you already up ? (Pourquoi tu es déjà debout ?)
- Charlotte's alarm clock. I've decide to let her sleep a little more. (Le réveil de Charlotte. J'ai décidé de la laisser dormir encore un peu.)
Un grand sourire prend place sur son visage et elle me lance un regard malicieux.
- You seem pretty close to Miss Sands. (Tu sembles plutôt proche de madame Sands.)
Je sens le rouge me monter aux joues, je l'ai appelé par son prénom quelle idiote ! Vite une explication.
- Hum well she is a close friend to my mom's best friend. (C'est une amie proche de la meilleure amie de ma mère.)
Elle secoue la tête visiblement amusée tout en posant le biberon d'Agnes sur la table.
- Now that you're awake, can you take care of Agnes while I'm making breakfast for everyone. (Maintenant que tu es bien réveillée, tu peux t'occuper d'Agnes pendant que je prépare le petit déjeuner.)
Avant même que je n'ai pu répondre, elle me colle la petite dans les bras sans réellement me laisser de choix. Je ne vais pas vraiment m'en plaindre, je suis sous le charme de ce bébé. Je la fait jouer avec mes doigts pendant qu'une bonne odeur d'oeufs brouillés et de pancakes montent dans la cusine. Sept heure arrive rapidement, il faut que je monte réveiller Charlotte. Je préviens Dorothy que je monte avec Agnes réveiller les autres. Je commence par frapper quelques coups à la porte des filles et je rentre dans celle que je partage avec ma professeure d'anglais. Elle dort si paisiblement. Toujours aussi adorable, les cheveux légérement en bataille. Dire qu'il n'y a même pas une semaine, je dormais dans ses bras. En y repensant les larmes me montent aux yeux. Je secoue la tête, ce n'est pas le moment d'y penser. De ma main libre, je lui caresse les cheveux en lui chuchotant de se réveiller.
***
Je sens une main passer dans mes cheveux avec tendresse et une douce voix me chuchoter qu'il est l'heure de se lever. Je papillone des yeux et me retrouve nez à nez avec Elsa qui porte Agnes. Pendant un instant j'oublie tout. La seule chose à laquelle je suis capable de penser c'est que je veux me réveiller de cette manière tous les matins. La réalité me rattrape bien vite, Elsa est toujours mon élève et en plus elle refuse de me parler. Je la comprends, moi non plus je n'aurais pas vraiment envie de l'écouter si la situation était inversée. Cependant, ce n'est pas du tout ce qu'elle croit sauf que je ne peux pas la forcer à entendre ma version. Je n'en reviens toujours pas de la vitesse à laquelle notre relation a dérapé. La main dans mes cheveux s'arrête. Je vois Elsa me fixer étrangement. Je ne sais pas combien de temps j'ai passé sans bouger, les yeux dans le vide. Je me redresse légèrement pour m'adosser à la tête de lit. Agnes s'écarte d'Elsa et tend un de ses tout petits bras vers moi. Je l'attrape et la fait monter sur le lit. Malheureusement pour Elsa, Agnes refuse de lâcher ses cheveux et elle se retrouve à moitié allongée sur moi pour éviter de perdre ses cheveux. En même temps je comprends cet enfant, moi aussi si je le pouvais, je garderais ma main dans la douce chevelure d'Elsa. Je rougis, heureusement, elle ne doit pas s'en rendre compte grâce à la lumière tamisée de la chambre. Queqlues secondes s'écoulent où nos regards se croisent sans pouvoir se détacher. Le grincement de la porte nous les fait détourner. La rougeur sur mes joues s'accentue et cette fois ci, elle se voit sans doute comme je peux voir celle d'Elsa. Dorothy s'approche du lit et attrape Agnes qui a fini, comme par miracle, par lâcher la touffe de cheveux qu'elle tenait.
- Breakfast is ready. Get dress and come downstairs. (Le petit déjeuner est prêt. Habillez vous et descendez.)
Après cette phrase, la grand mère et la petite fille sortent de la pièce. Elsa se lève et une absence se fait tout de suite ressentir dans mon coeur. Sans un mot, elle attrape des habits et fuit la pièce, me fuit moi pour la deuxième fois en moins de 24 heures. Je décide de faire de même, j'enfile une robe, un léger gilet et un collant. Bien que les beaux jours approchent, le froid se fait encore un petit peu ressentir. Je vais éviter de tomber malade pendant le voyage. Je descend, tout le monde est en bas. Apparement Eléonor et Clara ont fait le même choix que moi avec leurs jupes et tops fins. Elsa quant à elle a opté pour un éternel jean noir et pull violet qui change de ses habitudes. Elle m'avait effectivement mentionné que May avait décidé de changer toute sa garde robe et elle semble avoir un petit peu réussi. Je m'installe à table et le petit déjeuner se passe gaiement dans les rires et les conversations malgré les regards que nous jète Dorothy et le mutisme insupportable qu'Elsa semble décidée à me faire subir. Une fois la nourriture avalée, nous récupérons nos sacs et nos pique-niques en remerciant Dorothy d'avoir tout préparé. Le trajet en voiture se fait plus calme que le repas plus tôt. Arrivées devant l'auberge de jeunesse, certains professeurs commencent déjà à rassembler les élèves pour savoir qui est ici ou non avant de monter dans le bus. Je me joins rapidement à eux sans oublier de souhaiter une bonne journée à Dorothy et Agnes. Le compte y est, nous faisons monter les élèves dans le bus et je ferme la marche. Avant de m'assoir, je jète un coup d'oeil en arrière pour observer quelques secondes Elsa, les écouteurs dans les oreilles qui tapent le rythme avec son index sur son genou.
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Action ou vérité
RomanceSi quelqu'un vous avait dit que vous tomberiez amoureuse de votre professeure d'anglais pendant votre dernière année de lycée, vous n'y auriez pas cru. Et si cette même personne vous avait dit que tout partirait d'un simple "Oh dommage.", vous l'aur...