Nous descendons de la voiture. Dorothy nous charge, Elsa et moi, d'aller chercher la petite chez les voisins. Aucune de nous deux ne parle. Qu'y a t-il à dire ? J'ai encore tout ruinée avec Elsa. Je l'ai embrassée sans son consentement et ce devant deux de ses camarades pour rajouter à ma bêtise. J'ai tellement eu peur pour elle que je n'ai pas réfléchit aux conséquences de mes actes et j'ai laissé mon coeur me dicter ma conduite. Je récupère la petite dans mes bras et remercie les voisins avant que nous rentrions de nouveau dans la maison. La porte d'entrée passée, des éclats de voix nous viennent de la cuisine puis Eleonor et Clara en sortent énervées avant de monter, je suppose, dans leur chambre. Elsa tente de leur demander ce qu'il se passe sans succès.
- You're here, come in the kitchen. Elsa, sweetie, can you make some tea while I put Agnes to bed. We have some business to discuss. (Vous êtes là, venez dans la cuisine. Elsa, chérie, tu peux faire du thé pendant que je vais mettre Agnes au lit. Nous avons des choses à nous dire.)
Elle attrappe sa petite fille et quitte la pièce. Elsa s'approche de la bouilloire qu'elle remplit. Pendant ce temps, je sors des tasses, le sucre et le miel que je dépose sur le bar. Lorsque je me retourne, je me retrouve collée au dos d'Elsa. Elle suspend son geste et un petit peu de thé tombe à côté de la théière. Nos deux respirations se font plus fortes et plus rapides. Je me recule rapidement. Je ne veux pas qu'elle pense que je l'ai exprès surtout après cette soirée. Je la vois frissoner, dos à moi. C'est vrai qu'elle est toujours avec ce petit haut en dentelle fine.
- Je vais te chercher un pull.
- Non ! Enfin je veux dire... tu peux te remettre comme avant, comme ça je n'ai pas froid.
- Et Dorothy ? Et les filles ?
- Les filles sont couchées et après ce qu'elle a vu, il n'y a aucun moyen de lui faire croire que ça n'est pas arrivé. S'il te plaît, Charlotte ne me fais pas te supplier.
Je hoche la tête même si elle ne me voit pas. Je me rapproche encore d'elle et passe mes bras autour de sa taille. J'en profite pour inspirer une grande bouffée de son parfum. Un arôme un peu fort sur lequel je n'ai jamais pu mettre de nom. Seulement, cette fois, il est un peu différent, mélangé à une pdeur de cigarette. Elle a probablement accompagné Eléonor fumer. Un soupir de contentement, sûrement incontrolé, passe ses lèvres. Elle continue sa tâche. Elle récupère la bouilloire et remplit la théière. C'est à ce moment que Dorothy fait irruption dans la cuisine et s'installe sur une chaise haute, face à notre dos. Je retire mes bras des hanches d'Elsa et je vais m'installer à côté de Dorothy laissant une place pour la femme que j'aime entre nous deux. Cette dernière m'envoie un regard amusé en servant nos tasses. Elle s'assoit ensuite et nous nous tournons vers notre hôte. Encore une fois, je suis dans le dos d'Elsa.
- You lied to me. (Vous m'avez menti.)
Je rougis. C'est vrai. Elle nous a posé la question plusieurs fois quant à la nature de notre relation mais lui avons toujours caché la vérité. Enfin, ce n'était pas vraiment un mensonge, nous n'étions plus ensemble et donc avions une relation strictement professionelle si je puis dire. J'emplois le passé pour parler de notre mensonge comme si nous étions de nouveau ensemble mais à vrai dire je n'en ai aucune idée. Peut être que c'est juste la situation qui la fait agir de la sorte. Je ne veux pas trop y penser. Je préfère en profiter tant que je peux sachant que ça ne va peut être pas durer.
- We know. (Nous le savons.)
C'est Elsa qui a pris la parole pour répondre à Dorothy. Cette dernière attrape sa tasse de thé, avale une gorgée pendant que mon stress monte encore d'un cran. Elsa doit le sentir puisqu'elle passe sa main dans son dos et attrape la mienne. C'est idiot mais son contact me détend légérement.
VOUS LISEZ
Action ou vérité
RomanceSi quelqu'un vous avait dit que vous tomberiez amoureuse de votre professeure d'anglais pendant votre dernière année de lycée, vous n'y auriez pas cru. Et si cette même personne vous avait dit que tout partirait d'un simple "Oh dommage.", vous l'aur...