Chapitre 12

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J'entends la musique stridente d'un réveil retentir mais je ne peux pas me lever pour l'éteindre car une masse entrave mon corps. Je la décale doucement, à peine réveillée. En descendant du lit, je me rend compte que celui ci n'est pas le mien. Soudain, les événements de la veille me reviennent en mémoire. Ce n'est effectivement pas mon lit ni ma chambre ni ma maison. Je suis chez Elsa. J'éteins son réveil, il est sept heure, et retourne près d'elle, toujours endormie. Je me penche au dessus d'elle tout en lui caressant les cheveux, la même chose qu'elle a fait hier pour me réveiller. Elle ouvre doucement les yeux et un sourire apparaît lorsqu'elle découvre mon visage.

- Bonjour toi, dit elle d'une voix encore endormie.

- Bonjour, il est sept heure, lui souris-je.

Elle se redresse et allume sa lampe de chevet avant de s'étirer en baîllant. Elle est absolument adorable, encore plus que d'habitude, au réveil avec ses cheveux en bataille et ses yeux encore endormis. Elle capte mon regard et s'approche de moi pour me déposer un léger baiser sur les lèvres puis elle descend du lit. Elle m'attrape la main pour me relever.

- Tu veux prendre une douche ?

- Oui s'il te plaît. Et si tu voulais bien me prêter des vêtements, ça m'éviterait de remettre ma robe d'hier pour le lycée, même si ce n'est qu'une matinée, j'ajoute.

Elle acquiesce et nous nous dirigeons vers la salle de bain. Elle me tend une serviette et me montre le fonctionnement de la douche.

- Je te dépose des habits devant la porte, rejoins moi en bas quand tu sera prête.

Elle sort sûrement pour aller choisir ma tenue. J'espère que personne ne se rendra compte que je porte ses vêtements. Une chose est sûre en tout cas, c'est une chance que nous fassions à peu près la même taille sinon j'aurai dû repasser chez moi et arriver en retard pour le premier cours que je dois donner. Après une douche chaude, j'ouvre la porte et trouve une pile de vêtements devant avec un petit post it sur lequel est écrit "J'espère que ça te va sinon tu peux aller fouiller dans mon placard. Je souris et entre de nouveau dans la salle de bain pour me changer. Je découvre un t-shirt noir simple, un sweat avec un logo que je ne reconnais pas, un pantalon fluide noir et une culotte avec un petit peu de dentelle de la même couleur que le reste de la tenue. Je rougis en découvrant ce petit bout de tissu. Je m'habille et laisse ce qu'elle m'a prêtée pour la nuit plié sur le tabouret. Je descends et me retrouve dans la cuisine. Elle est dos à moi , devant la plaque de cuisson, et se déhanche légérement sur un fond de musique que je ne connais pas. Je m'approche sans faire de bruit et viens me coller dans son dos. Elle sursaute légérement mais se détend immédiatement lorsque je demande :

- Qu'est ce que tu fais ?

- Des pancakes. Pour le petit déjeuner, explique t-elle.

- Je peux faire quelque chose ?

- Tu peux sortir la confiture du frigo si tu veux... Ou alors tu peux rester exactement où tu es. Je préfère la deuxième option, ajoute t-elle après quelques secondes.

Je ris et lui embrasse la joue sans détacher mes bras du tour de sa taille. Après quelques minutes et une dizaine de pancakes dans une assiette, elle éteind le feu et se retourne pour se retrouver coincée entre mon corps et le plan de travail. Elle passe ses bras autour de mes hanches et m'embrasse doucement. Lorsqu'elle recule son visage, elle annonce :

- Maintenant à table ! Les pancakes ne vont pas rester chauds pendant une éternité et en plus on va être en retard à ce rythme là.

Elle prend ma main dans la sienne et de l'autre elle attrape notre petit déjeûner pour nous tirer vers la table. Je m'assois pendant qu'elle sort la confiture, les assiettes, les verres et le jus d'orange. Moins d'une minute plus tard, elle est à mes côtés et on commence à manger.

- Merci pour cette nuit, je ne pense pas que j'aurai pu rentrer dans l'état de fatigue dans lequel j'étais.

- J'avais remarqué, dit elle en rigolant. En plus, je crois que je n'ai jamais aussi bien dormi de ma vie. Pas même avec May.

Je ressens une pointe de jalousie à ce nom. Toujours cette May. J'hésite à lui demander mais je me lance. Après tout ça ne sert à rien de craindre cette fille si je n'ai pas de raison d'être jalouse.

- Qui est May ?

Elle lève les yeux, incrédule.

- La fille de Sana, ma meilleure amie depuis notre naissance approximativement. Pourquoi ?

Je me sens stupide d'avoir été jalouse et, comme d'habitude incapable de contrôler mon visage, je rougis de gène.

- Non attends... Ne me dis pas que tu étais jalouse ?

Elle a deviné ce qui a pour conséquence d'accentuer la chaleur dans mes joues.

- Non, tentais je d'une voix pas très convaincante.

Elle m'attrape la main et la presse dans la sienne.

-Tu n'as aucune raison de l'être, May est hétéro et en plus c'est ma meilleure amie. Après, je vais pas te mentir, je trouve ça plutôt mignon que tu sois jalouse, ajoute t-elle avec un clin d'oeil.

Je ne peux m'empêcher de penser que moi aussi, je croyais que je n'aimais que les hommes et regardez où j'en suis. Cependant, j'acquiesce. Elle baisse le regard sur sa montre et se lève rapidement :

- On va être en retard ! Je devrais être en train de mettre mes chaussures à l'heure qu'il est.

Nous débarrassons le plus rapidement possible et montons nous brosser les dents. Elle me prête un sac pour mettre mes habits de la veille et nous redescendons enfiler nos chaussures.

- Tu veux que je t'emmène ?

- Ca ne paraîtra pas trop suspect tu penses ?

- Peut être mais nous n'aurons qu'à dire que je t'ai croisé en chemin et proposé de t'emmener pour ne pas que tu sois en retard.

Elle accepte et nous nous dépêchons de monter en voiture. Je conduis le plus rapidement et le plus prudemment possible jusqu'au lycée. Arrivées, plus personne n'est là. La sonnerie a déjà dû sonner. Nous nous séparons rapidement pour rejoindre nos salles de classe.

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