Chapitre 2 : Hawks.

6.8K 497 467
                                    

A l'agence des héros, tout le monde m'aime bien, tout le monde aime bien Hawks. J'ai un sens de l'humour bien placé, et mes piques acerbes me valent souvent de déconcerter l'adversaire et de gagner.

Un humour spécifique, donc. Certains n'apprécient pas mon ton : il est joueur et parfois (souvent!) moqueur.
Même s'il je ne parle pas beaucoup de moi, je suis connu pour avoir gravi les échelons plus vite que n'importe qui d'autre : je voulais être un héros de tout son cœur.

D'ailleurs, ce nom de héros, Hawks, c'est avec qu'on me nomme la plupart du temps. Très peu de gens connaissent le véritable.
La raison ? Je n'ai jamais pu oublier quelqu'un, c'est ce que je réponds quand les médias insistent.

*

L'ennui, voilà ce qui me ronge depuis plusieurs jours.  Aucune attaque mémorable, pas de sortie de la Ligue des Vilains, aucune discussion digne de ce nom. Juste des patrouilles de surveillance par les airs, autrement dit : moyen de s'ébouriffer les plumes à cause du vent. Le seul moyen qui me rest pour me divertir quelque peu était d'aller embêter le nouveau n°1 des pros héros, que j'appelais occasionnellement "Endeavor-san".

Ah, ça pour l'embêter je l'embête. Pas un jour ne s'écoule sans qu'il reçoive mes visites inopportunes. Cette pensée me fait sourire fièrement, et je reprends mon chemin dans les couloirs de l'agence en sifflotant. Après être allé embêter ce cher héros, j'irais faire ma patrouille journalière. Quelle belle journée.

Arrivé à l'emplacement préféré de notre cher héros, je l'appelle joyeusement :

- Eeendeavor-san !

- Hawks, tais toi.

- Mais ce n'est pas poli ça, Endeavor-san.

Je souris exagérément. L'humour était toujours un bon moyen de réagir, et même dans les pires situations, une réplique acérée pouvait faire toute la différence. Ce pauvre Endeavor ne possède pas une once d'humour, ce qui fera sa perte. Je soupire théâtralement.

- Eeeendeavor-san, il faut savoir souriiire !

- N'importe quoi. Tout ce que tu as à faire, c'est être un bon héros.

Bin voyons, c'est ce que tu disais à Touya ?

- Tss tss, c'est mal de raisonner comme ça.

- Va faire tes patrouilles, Hawks.

- Okayyy, Endeavor-san !

*

Je grignote une brochette de poulet tout en marchant vers mon point de départ de patrouille. De fait, les patrouilles aériennes sont organisées de la façon suivante : chaque héros avec des capacités de vol est assigné à un poste à terre, duquel il décolle pour suivre un itinéraire précis.

De toutes façons, patrouiller au sol est chiant.

Mon poste se trouve à quelque mètres d'un restaurant qui fait de délicieuses brochettes de poulet, donc j'en profite.
C'est un coin d'une espèce de parc désaffecté, autour duquel je dois faire un tour, pour suivre un parcours circulaire. Je vérifie souvent les endroits abandonnés, car c'est principalement là que se réfugient les criminels.

Je finis ma brochette en me léchant les lèvres. Arrivé à l'entrée du parc qui ne mérite plus très bien l'appellation de "parc" au vu de son état avancé de décrépitude, je déploie mes ailes rouges et m'envole.

Voler, c'est vraiment génial. C'est même plus marrant que de discuter avec Endeavor. L'air te passe dessus, dans tes ailes, fait frémir la moindre plume. Et puis sérieux, la vue qu'on a du ciel...
Enfin là, la mienne est carrément moche. Je vois des arbres tordus, des plaques de béton, des murs tagués... C'est vraiment dégueulasse...

Je patrouille depuis une demie heure déjà, et je m'apprête à rentrer, quand un bleu vif attire mon attention. Là, en bas, dans un petit coin cerclé de murs branlants, quelque chose brûle... Je m'inquiète : un feu bleu ?
Je plisse les yeux et discerne un homme aux cheveux noirs, avec des cicatrices violettes...
Je frémis. Il est assez évident que c'est Dabi, un vilain recherché...
Rongé de curiosité, je m'approche doucement. Il ne me voit pas et continue ce qu'il faisait, c'est à dire mitrailler le mur de flammes bleues. Il semble expulser toute ça rage dans ses gestes, et c'est impressionnant.

Mais c'est un vilain. Je dois l'arrêter, l'amener à l'agence.

Je m'apprêtais à sortir de ma cachette pour l'interpeller, quand il commencer à crier.

- Keigo !

Je m'arrêtais.

Quoi ?!

Il m'a vu ? Comment connait-il ce nom ?
Les questions se mélangeaient.

- Keigo !

Non, il ne m'a pas vu, il ne me regarde pas, pourtant il se déchaîne sur le mur de plus en plus. Puis il pleure. En continuant de hurler mon nom.

Est-il possible... Qu'il me connaisse ?

Dabi se laisse tomber contre le mur. Les larmes strient ses joues... Il prend sa tête dans ses mains et se recroqueville. Il a l'air si triste...

Non. Je refuse d'y croire. Il ne crie pas mon prénom. Keigo, ce n'est pas courant, mais ce n'est sûrement pas de moi qu'il parle.

Malgré mes résolutions, je recule doucement, et je pars. Ma patrouille est terminée... Je reviendrai demain.

*

Je me suis rendu au lycée de futurs héros, UA. Apparemment, je dois leur enseigner quelques petites choses sur le sauvetage.
C'est bien, ça me sort de mon quotidien. Je m'ennuierais moins aujourd'hui.
Le sauvetage c'est ma spécialité, je suis doué dans ce domaine... Mais ce n'est pas inné : il m'a fallut une grande maîtrise de mon alter pour être efficace. Beaucoup d'entraînement.
Je suis donc dans la salle des profs, assis sur un bureau, attendant qu'il soit 13h50, heure à laquelle je devrais me mettre en route pour la classe 1A et 1B. Il faudra trouver des techniques de secours adaptées à leurs alters...

Je soupire. J'ai beau me focaliser sur l'enseignement, beaucoup trop de sentiments contradictoires m'animent. Déjà, je suis très perturbé. Pourquoi diable un vilain s'amuserait-il à gueuler mon nom ?
Pourquoi est ce que je ne l'ai pas arrêté ? Je me sens aussi très coupable, parce que j'ai eu la possibilité d'attraper ce vilain. Il était en position de faiblesse, j'aurais pu l'avoir ! Et, juste parce qu'il a crié un nom oublié depuis longtemps, j'ai perdu tous mes moyens et me suis enfui !
Et finalement, je suis curieux. Pourquoi pleurait-il ?

- Hawks ? Tout va bien ?

Je me tourne vers Midnight. Elle est debout à côté de moi, un air inquiet sur le visage.

- Oui, pourquoi ça n'irait pas ?

Et si ils savaient ! S'il savaient que je n'ai rien fait !

- Tu ne fais pas de blagues pourries, s'amuse-t-elle en haussant les épaules.

Il est vrai que je ne suis pas vraiment d'humeur à ça, mais je me reprends : la prochaine fois je le signale. Ce n'était qu'une incartade...
Je relève la tête vers Midnight et lui tire la langue.

*

Voilà pour le deuxième chapitre !
Je sais que ce est pas très intéressant pour le moment, mais ça va l'être- enfin j'espère !
J'essaie de faire un par semaine mais vous verrez, je ne tiens jamais mes résolutions -.-'

Phopho ;)

Flames [DabiHawks] terminée ✔️Où les histoires vivent. Découvrez maintenant