//Chapitre 13//

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Les deux derniers mois sont passés très rapidement. Au fil du temps, notre nouveau groupe, pour le moins particulier, c'est de plus en plus rapproché, jusqu'à ce que nous passions la majeure partie de notre temps ensemble. D'ailleurs, j'avais remarqué qu'il y avait de plus en plus de regards, discrets et timides, entre Jean et Armin. L'attitude d'Armin envers Annie avait également changé. Avant il bégayait et osait à peine la regardé, mais il n'était plus du tout gêné face à elle. C'est d'ailleurs souvent lui qui engageait les conversations. Quand à Livai et moi, on avait souvent passé du temps à parler durant les pauses et heures de permanences. J'ai l'impression qu'il s'inquiétait quand les jours où je n'allais pas bien, ce qui était de plus en plus rare. J'ai l'impression qu'il avait un regard, disons protecteur envers moi. Et on pouvait lire sur son visage une sorte de soulagement, bien que très peu visible, lorsqu'il me regardait rire en compagnie de mes amis. J'avoue que ça me plait qu'il se préoccupe de moi.

Malgré ces derniers mois de joies, mon mal-être ne voulais pas partir. J'ai continué à me mutiler, de plus un plus régulièrement souvent et violemment d'ailleurs. La journée tout allait bien, mes amis m'entouraient et me soutenaient sans s'en rendre compte. Seulement, les soirs je me retrouvais, à nouveau, seul face à ces démons et ces souvenirs qui s'attachent maladivement à ma peau sanglante. C'était comme si à chaque moment de solitude mes fantômes venaient me susurrer à l'oreille que je les trahissais. Que sans eux, le bonheur et l'amour ne m'étaient pas permis. Durant cette période, vivre avec mon père était également devenu plus compliqué. Il m'obligeait à diner tous les soirs avec lui, m'empêchant de sauter ce repas, comme à mon habitude, ainsi que de profiter de ce poison qu'est la solitude. Depuis cette ''obligation'' de manger le soir, je sautais régulièrement les repas du midi, ainsi que ceux du matin. J'ai encore perdu du poids durant ces derniers mois.

Aujourd'hui, on avait beaucoup discuté avec Livai. Je profitais de quand il était seul pour aller lui parler, même si j'étais toujours gêné en sa présence. Durant les heures de permanences, nous avions pris une genre d'habitude. Je l'observais pendant qu'il travaillait, il levait la tête, nos regards se croisaient, on baissait la tête avant de recommencer. Aujourd'hui ne fut pas une exception. Seulement il y eu un changement qui vint bouleversait notre quotidien. On se tint du regard plus longtemps que les fois précédentes, et encore plus étrange, je crus apercevoir un sourire orner le coin de ses fines lèvres. Ai-je rêvé? Je suppose. Je ne me souviens pas l'avoir déjà vu sourire, pas même en compagnie d'Hange et Erwin.

Je n'arrivais pas à faire mes exercices et je suis donc allé le voir pour lui demander de l'aide à son bureau. Il m'aida autant qu'il le pouvait. Seulement, au moment où il voulu vérifier quelques choses dans la leçon, je me rappelais que les pages précédentes étaient décorer de dessin le représentant. Je n'eu pas le temps de trouver une excuse pour l'arrêter qu'il tourna les pages. Je l'entendis pouffer discrètement en voyant les dessins, mais il fit comme s'il n'avait rien vu et fini de m'expliquer. 

Trop gêné, je n'avais pas osé le regarder de toute l'heure. Quand la sonnerie retentit, je me dépêcha de ranger mes affaires pour sortir le plus rapidement possible. En passant le pas de la porte, je me suis retourné le saluer par politesse. Il m'avait regardé et de manière inattendue, il m'offrit un sourire en coin et me fit un clin d'œil, se moquant de moi gentiment, surement pour les dessins. Il y eu un vide complet dans ma tête, un bug général de mon système. Cela ne dura que quelques secondes avant que je ne revienne à la réalité. Mes joues devenant brulantes de hontes, j'avais bégayais un au revoir, et avant de pouvoir enfin sortir de cette salle, je me pris les pieds dans un sac au sol. Dans mon dos, j'entendis un petit rire étouffé. Je me tournais dans la direction de mon surveillant, qui essayait de cacher, tant bien que mal, un rictus amusé tiraillant son visage. En réponse, je lui tirais la langue et prenais une mine boudeuse. Il eu à ce moment un sourire sincère. Pas moqueur comme ceux d'avant, seulement un sourire, magnifique. Je lui rendis son sourire et sortis de la salle.

Pendant la pause, je regardais Livai qui parlait avec ses 2 amis, Erwin et Hange. Le noiraud avait l'air gêné et sérieux en parlant à ses amis, pendant qu'ils l'écoutaient avec de grands sourires. Hange a remarqué que je les observais, ou plutôt que je l'observais. Elle avait donc coupé Livai, qui m'a lancé un regard avant de rougir, baisser les yeux et donner un coup dans le ventre d'Hange tandis qu'Erwin rigolait.

En sortant le soir, j'ai remarqué que la main d'Armin avait frôlé celle de Jean. Ils ont tous les deux rougis avant de dire chacun à leur tour qu'ils devaient vite rentrer chez eux et de partir dans des directions opposées. J'ai rattrapé Armin, laissant Mikasa en arrière lui disant que je devais parler au petit blond, ce qui l'avait d'abord fait râler car elle voulait rester avec moi, mais elle s'est tu quand je lui ai dit que c'était important. Au début, je ne savais pas comment aborder le sujet, mais j'ai décidé de lui en parler directement.

-Dis Armin, il se passe quoi avec Jean ?

-Euh... Rien pourquoi ? il ne savait pas quoi répondre et eu un rire gêné.

-Bah c'est que des fois, comment dire... Tu as des réactions bizarres avec lui.

-Qu'est-ce, qu'est-ce que tu veux dire ?

-Des fois tu rougis quand il te parle et, tu bégayes aussi, peut-être que j'ai été un peu trop direct.

-Non, je veux dire, peut-être mais tu, je enfin...

-Tu serais pas en crush sur Jean ?

-Non mais pas du tout, hehe...

-Tu n'imagines pas à quel point tu mens mal Armin. Tu sais, tu aurais dû m'en parler.

-Mais c'est pas ce que tu penses, enfin si mais... Je pensais que j'aimais Annie, mais à force de passer du temps avec Jean, eh bien j'ai l'impression que mes sentiments ont changés. Je ne ressens pas la même chose qu'avec Annie, c'est plus, je sais pas comment dire... Tu sais j'en ai parlé à personne.

-Armin, tu sais bien que je ne vais pas te juger, je suis d'ailleurs mal placé pour faire ça.

- Je crois que, que j'aime Jean. Mais tu pourrais ne le dire à personne s'il te plait, je voudrais évier que ça se sache.

-T'inquiètes , je vais pas en parler. Et c'est bien que tu te sois confié, même si vous êtes pas vraiment discret.

-Vous ?

-Toi et Jean, t'es pas le seul à agir comme ça t'inquiètes pas, je lui fis un clin d'œil pour le rassurer.

Je le saluais comme nous étions arrivé chez nous et je suis rentré, toujours aussi discrètement pour éviter de me faire remarquer par mon géniteur, chez moi.

Let Me Be FreeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant