//Chapitre 14//

43 6 42
                                    

J'écoutais tranquillement de la musique en regardant les étoiles par la fenêtre de ma chambre, apaisé pour une fois, heureux qu'Armin se soit confié à moi, quand mon père m'appela en bas. D'habitude énervé de sa journée, je ne l'avais jamais entendu aussi en colère qu'aujourd'hui. J'avais peur, comme un mauvais pressentiment. Je descendais donc doucement les escaliers et aperçus le regard furieux de mon père. Cette haine dans son regard débordait de tout son être. Il était déjà tard donc je ne pouvais pas tenter de dire qu'Armin avait besoin de moi pour essayer de fuir la situation qui devenait déjà opressante. Il avait quelque chose dans les mains, une photo. Je ne distinguais pas ce qu'elle représentait exactement, mais du peu que je pouvais distinguer, je reconnu l'image en question. Une peur, bien plus importante qu'avant, s'empara de tout mon corps, ma conscience me criant de prendre la fuite, de courir le plus loin possible. Seulement c'était impossible.

Il s'approcha de moi et me mis une gifle sans explication. Je reculais et m'appuyais sur le canapé pour ne pas tomber. Il s'approcha à nouveau de moi et me montra la fameuse photo.

-J'ai trouvé ça dans ta chambre, tu peux m'expliquer ?!

Sur cette photo, on me voyait avec un garçon, en train de s'embrasser. Cependant il ne s'agissait pas d'un garçon banal, d'un amour éphémère. Je connaissais cette image par cœur, le moindre de ces traits étaient inscrits dans mon esprit. Je me mis directement à pleurer.

-Arrêtes de chialer, sale tapette, me dit-il sèchement avant de me donner une autre gifle, bien plus forte que la précédente. Je reculais sous le choc et tombais au sol en m'entravant dans un câble.

-Alors comme ça, t'es PD ! en me disant ça, il me mit un grand coup dans le ventre.

Je me tordais de douleur au sol, tout en essayant d'articuler de simples phrases.

-Mais ce n'est pas... Il me coupa par un autre coup qui me fis aussi mal que le premier.

- Ta gueule, grosse merde ! Je ne veux pas t'entendre, et il me mit un troisième coup, cette fois plus haut dans le ventre, ce qui me coupa la respiration.

-Je me demandes comment la catin qui te servait de mère à put mettre une erreur de la nature comme toi au monde. Je ne pensais pas qu'elle était aussi nul pour éduquer les gosses ! Vous pareilles tout les deux. Vous n'êtes que de sombres déchets, incapable du début à la fin.

Comment osait-il parlait d'elle comme ça, de sa femme. Je ne supportais déjà pas qu'on parle simplement d'elle, alors qu'on la traite de catin m'était insupportable et je me remettais à pleurer.

-Je t'ai dit quoi mauviette ?! Arrêtes de chouiner putain ! il me mit un coup de pied, mais cette fois dans le visage et il laissa son pied appuyé sur ma joue, pour maintenir ma tête au sol. Ça doit te plaire ce que je fais, de toute façon vous êtes tous maso les tarlouzes ! Putain vous me dégoutez ! et il me cracha au visage.

Pendant plusieurs minutes, il continua à m'insulter et à me frapper dans le ventre. Je n'arrivais pas à me défendre ou même à bouger, tétanisait par la peur. Mon supplice prit fin quand le téléphone sonna et que mon père alla répondre. Je pris donc mon courage et les dernières forces qu'il me restait pour me lever, marcher jusqu'aux escaliers. Je m'enfermais dans ma chambre, attrapais mon téléphone et allais dans ma salle de bain. Je fermais à clé, j'avais trop peur qu'il ne rentre, même si le temps que je m'enferme, j'avais entendu la porte du bureau claqué. Je commençais à avoir du mal à respirer et j'entamais une crise d'angoisse. Je laissai tomber mon téléphone et le suivais dans sa chute. Trop faible pour l'attraper, je le laissais au sol pour composer le numéro de Livai. Il décrocha presque directement.

-Allo, c'est qui ? il n'avait pas mon numéro.

-Livai... j'éclatais en sanglots.

-Eren ? une inquiétude naissante s'entendait déjà dans sa voix.

-Oui, je, tu, il...je n'arrivais pas à parler par manque d'air.

-Qu'est-ce qu'il se passe ? Tu peux me le dire, Eren.

-C'est mon père, il, il m'a... Je n'arrivais pas à finir ma phrase.

-Qu'est-ce qu'il t'a fait Eren ? Vas-y, je suis avec toi.

-Il m'a frappé et, il l'a insultée, je pleurais de plus en plus.

-Qui ? Qui est-ce qu'il a insulté ? il semblait encore plus inquiet.

-Ma mère, dire ça me provoque instantanément une nausée que je stoppais en vomissant.

-Eren ?! Eren ?!

Je ne répondais pas, je n'arrivais pas à reprendre mon souffle. J'essayé de me hisser sur l'évier pour me rincer la bouche mais je tombais au sol, rendant ma douleur au ventre encore plus insupportable. Je rampais pour attraper mon téléphone.

-Eren ?! Tu es là ? je cru entendre sa voix se serrer, comme s'il allait pleurer d'inquiétude, de peur peut-être.

-Livai, est-ce que tu peux venir me chercher s'il-te-plait ? Je veux pas rester là, je t'en supplie.

-Bien sur Eren, tout ce que tu voudras. Envois moi juste ton adresse et j'arrive.

-Merci beaucoup, je commençais à me calmer. Savoir que Livai aller venir me rassurait.

-Par contre, je suis désolé mais je passe dans le bois. Je vais bientôt devoir raccrocher, j'ai plus de réseau. A tout à l'heure.

-D'accord, à tout à l'heure.

Il raccrocha. J'étais enfin calme, même si j'avais toujours très peur, et je réussis, en m'appuyant, à me relever. Je sortis de la salle de bain et commença à préparer mes affaires. Je ne savais pas combien de temps j'allais rester chez Livai, alors je chargeais un maximum mon sac. J'avais finis et regardais par la fenêtre, attendant impatiemment l'arrivé du noiraud, qui allait me sortir de cet enfer, quand je me rendis compte que j'avais oublié quelque chose. Je me rendis donc dans la salle de bain et sortit d'un tiroir un pack de lames.

Elles me soulageaient trop pour que je puisse partir sans elles.

Si Livai était dans les bois, ça voulait dire qu'il était encore loin de ma maison. Je me décidais à sortir une des lames du paquet et je me suis mis sur mon lit, en commençant à faire des entailles sur mes poignées. Malgré la douleur, cette sensation était très agréable. Je ne sais pas combien de temps était passé, mais je suis redevenu conscient de mes actions quand la porte c'est ouverte, alors que je pensais l'avoir fermais à clé, et que j'avais les bras en sang.

Let Me Be FreeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant