//Chapitre 27//

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J'émerge lentement de mon profond sommeil dans les bras de mon noiraud. J'ai la sensation que nous sommes encore plus proche que d'habitude. Peu à peu, les évènements d'hier soir me reviennent, du moins quand j'étais au cimetière. Le début de soirée reste flou dans mon esprit, alors que je me rappelle parfaitement avoir longuement parler sur la tombe de ma mère, puis quand Livai est venu me sauver une fois de plus. En pensant à ça, je sers me plus possible à lui. Sa présence est la seule chose au monde encore capable de me garder en vie, je ne peux me permettre de le perdre. D'autant plus qu'il a dit m'aimait. Il avait l'air si sincère dans ses paroles, et pourtant j'ai toujours cette impression que ce n'est qu'un tissu de mensonges. Il est la seule personne qui compte pour moi et je n'arrive pas à lui faire confiance. Il m'a sauvé la vie et je n'arrive pas à croire en ses sentiments. C'est vraiment ingrat de ma part mais je ne peux m'en empêcher. Après tout, il aurait très bien pu seulement dire ça sur le coup, pour m'être fin à mes actes, et il reviendra peut-être sur ses paroles plus tard.

Livai se mit à bouger, sans pour autant me lâcher et commença à marmonner.

-Pars pas, reste ici. T'as pas le droit.

Puis il se tut à nouveau. Je ne bougeai pas ne voulant pas le réveiller, profitant au passage de ce contact. Je contemplais son visage, je redessinais du bout des doigts chacun de ses traits. Au bout d'un certain temps, les rayons du soleil devinrent plus fort à travers les volets et il ouvrit lentement ses paupières, laissant apparaitre de magnifiques yeux orageux aux éclats bleutés. Il battit des cils quelques secondes, s'habituant à la luminosité, puis m'offrit un doux sourire avant de posé délicatement ses lèvres sur les miennes.

-Bonjour choux, me dit-il délicatement en posant son front contre le mien.

-Bonjour, je fermais les yeux profitant de ce contact.

Je le sentais m'observer et je rouvris les yeux au bout de quelques minutes, tombant sur un visage arborant un sourire aussi inhabituel qu'angélique, et deux prunelles grises remplis d'éclat bleutés mis en valeur par la peau au teintes froides du noiraud. Je lui rendis son sourire et après un petit moment d'hésitation, je posai mes lèvres sur les siennes dans un chaste baisé. Je me reculai et alla déposer ma tête dans son cou, pendant qu'il embrassait doucement mes cheveux. Aucun de nous deux ne parlait. Je redoutais la discussion qui allait être obligé sur la veille, mais également sur les lames qu'il avait retrouvées dans mes affaires. Je commençais à avoir mal au ventre, ma respiration se faisait plus difficilement et les larmes me montaient aux yeux. Le stresse est un sentiment que j'ai vraiment du mal à gérer. Chaque crise liée au stress prend rapidement de l'ampleur avec moi et celle-ci ne fait pas exception. Je me retrouvais rapidement en pleure devant Livai, qui lui essayait de me calmer en me serrant du plus fort qu'il le pouvait dans ses bras, créant autours de nous une bulle protectrice.

-Tu veux qu'on attende pour parler ? il avait une voix si douce et rassurante qu'elle m'apaisa instantanément, sans pour autant me calmer complétement.

-Je... je sais pas, je sanglotais. Au moins, ça serait fait.

-On va en parler alors, mais déjà Eren, sache que je ne te force à rien. Si tu ne veux pas aujourd'hui, rien ne t'y oblige.

-Ne t'inquiètes pas, je veux bien t'en parler.

-Viens alors, on va aller en bas.

Il déposa un baisé sur mon front et sorti de la pièce. Je me levais et vis dans le miroir que je portais encore les affaires de Livai. Je descendis les escaliers de la petite maison. Je vis Livai dans la cuisine et une odeur chocolaté me chatouilla les narines.

-Vas sur le canapé, j'arrive, me dit Livai en se tournant avec un léger sourire en coin.

Je m'installais donc sur le canapé en attrapant un plaid que je posais sur mes genoux, laissant assez de couvertures pour que Livai puisse se glissait avec moi. Ce dernier me rejoignit quelques minutes après, avec deux tasses de chocolats chauds à la main, et vins s'assoir à la place que je lui avais laissée.

-Livai, je-je suis désolé... je n'arrivais pas à parler, tout mon corps tremblait, ce n'était pourtant pas la première fois que je lui parlé d'un sujet comme ça.

-Tu n'as pas à être désolé, ce n'est pas de ta faute, me dit-il en me prenant les mains.

-Bien sûr que si, je ne fais que t'embêter depuis que je suis arrivé.

-Tu sais bien que c'est faux.

-Je ne sais pas, j'arrive plus à me retrouver dans mes pensées. D'un côté, je suis heureux d'être avec toi, Armin et Mikasa, mais de l'autre j'ai peur. J'ai peur que tout s'arrête, que vous me laissiez, que mon père me récupère. J'ai peur de me retrouver seul, mais je ne veux pas qu'il vous arrive quelque chose.

-Que voudrais-tu qu'il nous arrive, Eren ?

-Tous, ils tous partis, où bien... je pris une courte pensant à tous mes proches, les larmes me montant aux yeux.

-Il ne nous arrivera rien, Eren. Ni à Armin, ni à Mikasa, ni à moi. Et on ne laissera pas, je te le jure. Quand à ton père, il ne te fera rien tant que je serais avec toi, c'est-à-dire d'ici encore un long moment. Je comprends tout à fait que tu es peur, mais Eren, la vie est importante, il faut que tu t'accroches, tu es plus fort que tu ne le penses, tu en ai capable.

-Ça ne sert à rien, je soufflai la suite de la phrase, voulant presque la rendre inaudible aux oreilles du noiraud, comme moi.

-Eren, il prit une petite voix, pleine de compassion, ne dis pas ça. Tu ne sers pas à rien. Je sais que c'est dur pour toi. Tu peux me dire ce que tu te reproches ?

-Tu veux savoir ; peut-être simplement le fait que je sois un pauvre con, égoïste, incapable de réussi quoique ce soit dans sa minable vie, émotionnellement instable.

-Tu n'es pas un pauvre con, et encore moins égoïste. Eren dans ta situation, il faut que tu penses à toi. Je sais que tu veux bien faire, ne pas inquiéter tes proches, mais tu ne peux pas te cacher sans cesse derrière ce masque, car ça devient trop dur à gérer. Tu es humain, Eren, tu ne peux pas tout gérer. Et ta vie est loin d'être minable, il t'est arrivé des choses durs, qui a rendu ta vie insupportable de ton point de vue, mais ce n'est en aucun cas de ta faute.

-J'en peux plus Livai, je tiens plus. C'est devenu trop dur. Je ne supporte plus devoir me lever chaque matin, j'ai la boule au ventre. J'ai plus envie de rien faire. Avant, j'étais toujours à faire pleins de trucs, mais maintenant, j'ai plus la motivation de faire les choses les plus simples. J'ai rien qui me retient ici.

-Il faut trouver quelque chose pour s'accrocher, quelque chose, ou quelqu'un, qui te retient ici justement, une raison de vivre. Et puis... sa respiration ce fait s'accéder et les larmes perlent aux bords de ses yeux.

-Livai, je-

-T'as pas le droit ! T'as pas le droit de me laisser ! T'as pas le droit de m'abandonner ! Tu peux pas me laisser tout seul, je t'en supplie Eren, reste avec moi.

Il tomba en larme et se jeta sur moi, posant sa tête dans mon cou. Nous restions l'un contre l'autre, nos larmes salées se mélangeant sur la couverture.

-Je ne veux pas te laisser, Livai, dis-je pendant que nous nous calmions lentement.

-Tu sais Eren, moi aussi j'ai peur de me retrouver seul. Je n'en parle pas souvent mais mon passé n'est pas tout blanc non plus. C'est aussi une des raisons pour lesquels je t'aide. Je ne veux pas que tu te retrouves abandonner, seul face aux autres.

-Je suis désolé, je ne m'occupe de moi, et je ne me suis jamais soucié de toi.

-C'est normal Eren, c'est du passé. Je peux te raconter si tu veux.

-Je veux bien, si ça ne te dérange pas.

-Non, ne t'inquiètes pas.

Let Me Be FreeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant