Je regarde autour de moi. Assis sur le rebord de mon lit, j'admire cette nouvelle pièce qui me parait si froide. Les murs sont blancs, l'épaisse lumière blafarde me donne un teint de porcelaine et cette atmosphère qui se dégage de la pièce me noue l'estomac. Alors comme ça il s'agit de mon nouveau studio ? Mes lèvres sont pincées et alors je me surprends à avoir envie de partir. Je ne me sens pas particulièrement à l'aise. Le studio ne fait qu'un petit vingt mètres carrés de surface et pourtant, j'ai cette sensation étrange qu'il est beaucoup trop grand pour une seule personne. Comme s'il cherchait à m'étouffer. Je me redresse, mon petit autocollant portant mon nom en main. Il va falloir que j'aille le coller sur ma boite aux lettres.
Je me redresse alors et sors de mon petit studio. A cet instant précis, c'est comme si j'étais à nouveau apte à respirer par moi-même. Comme si ça n'était plus autant pénible que ça l'était auparavant. Ce creux qui me faisait mal a disparu et je me sens mieux. Un petit sourire aux lèvres, je me dirige au rez-de-chaussée où sont alors présentes toutes les boites aux lettres. Je cherche la mienne et une fois trouvée, je m'accroupis pour y apposer mon autocollant. Alors que je suis en train de faire attention au fait de l'appliquer sans y laisser de bulle d'air, une aura imposante apparait à ma droite. Je tourne alors timidement la tête et vois qu'un jeune homme vient également de s'accroupir à mes côtés.
Mes yeux s'écarquillent, sa beauté me frappe de pleine fouet et je manque alors de perdre l'équilibre. Je reste immobile, à écouter les lourds battements de mon cœur qui me signalent que ce jeune homme a tout particulièrement piqué mon attention. Il tourne la tête vers moi, un joli sourire aux lèvres. Mon expression interdite s'accentue et je ne peux m'empêcher de tourner vivement la tête, me sentant incroyablement gêné. Il a remarqué que je le regardais ?! Fixer serait même plutôt le verbe à utiliser je pense... Oh non, je n'espère pas sinon il va me trouver bizarre... Cet inconnu à mes côtés rit tout doucement :
- Tu viens d'emménager ?
Il me parle ?! J'ai rêvé où c'est bel et bien sa voix que j'ai entendu ? Je suis pris de bouffées de chaleur. Je ne suis pas du tout une personne sociable ou bien encore extravertie. Je ne sais pas comment m'y prendre pour avoir une conversation avec quelqu'un. Alors la chaleur m'envahit, le stress me fait avoir les mains moites et les mots s'emmêlent dans ma gorge. Ma tête n'est plus qu'un brouhaha de pensées parasites. Est-ce que je suis présentable ? Ai-je coiffé comme il faut mes cheveux ? Suis-je débraillé ? Oh mon dieu, suis-je sorti en pyjama ? Toute une farandole de questions me taraudent l'esprit et me font plonger lentement dans un mal être pesant.
Cet inconnu est toujours là, nos regards se croisent un bref instant. Il a déjà son courrier en mains, j'en déduis alors qu'il attend ma réponse pour pouvoir partir. Mon cœur s'affole. Mais qu'est-ce qu'il me prend ? Pourquoi je réagis de la sorte ? Je n'ai jamais été à l'aise avec les étrangers mais de là à me sentir parfaitement tétanisé face à un individu, jamais ! Je prends alors mon courage à deux mains, arrange maladroitement mes cheveux et réponds timidement :
- Oui, à l'instant.
J'aimerais lui demander depuis combien de temps il habite ici ou même tout simplement lancer la conversation mais c'est le néant. Aucune parole de plus ne sort de ma bouche. Cette dernière est comme verrouillée.
- Enchanté, moi c'est Raphaël. A priori, tu es mon nouveau voisin.
Il indique du bout des doigts les numéros de nos boites aux lettres respectives. 403 pour moi et 404 pour lui. Alors nous habitons à coté ? Suis-je chanceux ou bien au contraire totalement malchanceux ? Je vais souvent le croiser et je risque de perdre tous mes moyens à chaque fois... Sa présence me rend tout patraque. Raphaël me tend la main pour me dire bonjour en bonne et dû forme. J'en viens à balbutier :
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Lune de sang [BoyxBoy]
RomanceCette nuit, la lune était à son paroxysme. Elle s'enflammait dans le ciel et m'a appelé à ses côtés. J'ai donc cédé à cette pulsion dévastatrice et mes chairs se sont retrouvées maculées d'un liquide écarlate. C'est alors que nous nous sommes touch...