Alors que je m'ennuie profondément, je me décide à aller chercher mon courrier. Je dois très probablement n'avoir aucune lettre mais ça ne fait rien, au moins ça me permet de sortir de chez moi. Je ne reste pas à étouffer dans cet appartement triste. Je me dirige alors vers le rez-de-chaussé, une fois devant les boites aux lettres je m'accroupis devant la mienne et l'ouvre. Je soupire doucement, je savais pourtant très bien que je n'aurais rien dans cette dernière alors pourquoi je suis autant déçu ? Je reste immobile à fixer l'intérieur vide de cette boite en métal. Elle est le reflet parfait de ma vie sociale. A l'image de mon portable sur lequel je n'ai jamais aucune notification ou aucun message, cette boite aux lettres me rappelle à quel point je suis misérable et seul.
Une bruit métallique à ma droite me fait alors sortir de ma rêverie. Je tourne la tête et me rends compte qu'il s'agit de Raphaël. Ma mâchoire manque de se décrocher. Mais qu'est-ce qu'il fait là au même moment que moi ?! Il m'espionne ? Non, ça serait vraiment bizarre, je suis sûr qu'il ne m'espionne pas, c'est juste une simple coïncidence.
- Salut.
Il vient de me parler ! Je balbutie alors bêtement :
- Salut...
Je braque à nouveau mon regard dans ma boite aux lettres vide, tentant de calmer toutes ces émotions déstabilisantes qui me tiraillent. Ma gorge est sèche et mes mains deviennent moites. Alors que Raphaël ouvre sa boite aux lettres, je me rappelle que j'ai mis un mot dans cette dernière hier. Oh non !! C'est tellement gênant ! Je ne veux pas être là quand il va le lire ! Qu'est-ce que je fais ? Je fuis ? Mais si je pars rapidement en courant sans même chercher à lui parler il va trouver ça vraiment bizarre. Oh non... Qu'est-ce que je suis censé faire ? Je maltraite nerveusement ma lèvre inférieure et me mets à respirer plus fort. Je transpire et un stress significatif me perturbe. Je jette quelques brefs coups d'œil dans sa direction, Raphaël tient le mot que je lui ai écrit hier dans les mains. Je ne l'ai pas signé mais il doit bien se douter qu'il provient de moi. J'ai tellement chaud ! J'aimerais me faire de l'air mais si je le fais il va se rendre compte que je suis dans des états possibles et j'aimerais vraiment pour la toute première fois ne pas avoir l'air d'être une personne bizarre. Je serre mes poings et attends. J'appréhende ce qu'il va se passer.
Je me sens étrange. Raphaël, referme sa boite aux lettres et se relève simplement. Rien ? Aucun mot ? Il ne m'adresse même pas la parole ? Je relève la tête vers lui, attendant sincèrement qu'il me parle. Même si je sais que je vais paniquer, j'ai réellement envie qu'il me dise quelque chose. Je n'ai pas envie qu'il m'ignore, c'est douloureux... Il m'envoie un petit sourire et s'en va, sans un mot. Le silence qui s'accorde avec le bruit de ses pas résonne dans le hall. Je reste figé à fixer bêtement sa silhouette qui s'éloigne. Mon souffle devient plus rapide et mon cœur manque alors d'imploser en moi. Il a vraiment fait comme si je n'existais pas... ? Je l'ai vraiment blessé hier soir à lui avoir fermé la porte au nez comme je l'ai fait ? Je soupire longuement.
- Merde...
Je grimace et me redresse péniblement. J'ai envie de taper du pied ou même de laisser passer un cri de frustration. Je ne pensais pas qu'il serait si vexé par mon comportement de hier soir. Je sais que j'ai été idiot mais j'ai pensé qu'il comprendrait que je ne me sentais pas à l'aise... C'est probablement profondément stupide mais je me sens déçu. Je traine des pieds jusque chez moi, sentant qu'un profond manque d'intérêt grandit dans ma personne. Je n'ai ni envie de revenir dans mon studio, ni même envie d'étudier, ni de regarder une émission, un live ou que sais-je. Je n'ai envie de rien. Pour une fois, j'avais fait un effort et avais essayé d'aller vers quelqu'un à ma manière mais ça s'est soldé par un échec et je suis sincèrement attristé que ça se soit terminé de cette manière.
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Lune de sang [BoyxBoy]
RomanceCette nuit, la lune était à son paroxysme. Elle s'enflammait dans le ciel et m'a appelé à ses côtés. J'ai donc cédé à cette pulsion dévastatrice et mes chairs se sont retrouvées maculées d'un liquide écarlate. C'est alors que nous nous sommes touch...