Une confiance absolue

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Raphaël est reparti chez lui, il me manque déjà pour être parfaitement franc. J'aurais voulu m'accrocher à lui, passer plus de temps à ses côtés et partager un dernier baiser avant qu'il ne s'en aille mais nous n'avons pas pu. Après l'atelier de mosaïque il était temps pour lui de partir et je pense qu'il n'a pas voulu me stresser car il y avait du monde autour de nous alors il ne m'a pas embrassé. Je n'arrête pas d'y repenser et dans le fond ça me stresse, j'aurais voulu qu'il me vole un petit baiser du bout des lèvres. A la place, se sont nos doigts qui se sont entremêlés avant de se séparer douloureusement. Est-ce que je devrais lui envoyer un message ? Il me manque terriblement... Nous sommes déjà au soir et aucun de nous n'a envoyé de message. Je ressens un manque au fond de moi. C'est comme si on m'avait retiré une partie de mon être. Je finis par comprendre quoi au bout de longues secondes : c'est ma béatitude qui m'a été retirée. Ce trop plein de bonheur, cette boule de chaleur et de positivité. Raph me la reprise lorsqu'il est parti. Je ne suis pas malheureux pour autant, je suis simplement vide. Pas comme lorsque je suis dans une phrase pénible d'apathie. Non, cela n'a rien à voir, je suis simplement privé de mon point culminant de bonheur. Cela n'empêche que je suis toujours joyeux et excité. Ce moment partagé à ses côtés été incroyable et il restera gravé dans ma mémoire.

Alors que je me perds dans mes pensées, Alexis bondit sur mon lit. Il est encore plus excité de moi, je peux voir à son expression qu'il compte me poser mille et une questions. Il se tortille dans tous les sens, un sourire carnassier sur les lèvres. Qu'est-ce qu'il a à me regarder comme ça cet enfant surexcité ?

- Alors, il embrasse bien ?!

Mais ça va pas de demander des choses comme ça ?! J'ouvre grand les yeux et me sens tout timide.

- Alexis !

Il ricane, semblant fier de m'avoir mis mal à l'aise. Il est fatigant quand il s'y met. Je détourne le regard. Oui, Raphaël embrassait très bien... Ses lèvres semblaient savoir parfaitement quoi faire, elles me guidaient, me conduisaient vers un doux moment de partage. Rien que d'y repenser je me sens tout chose, j'ai des papillons dans le ventre et je meurs d'envie de gouter à nouveau à ses lippes charnues.

- Tu peux le dire s'il embrasse mal, c'est rien, je me moquerai pas de lui la prochaine que je le verrai.
- Rien à voir, il embrasse très bien...

Il sourit un peu plus. Je remarque alors que je suis tombé dans son piège et que je lui ai finalement livré la réponse qu'il attendait tant. Quel idiot je suis. Je soupire, me sentant bête.

- C'était comment ?
- Très bien !

Je ne vais pas non plus lui faire une démonstration quand même. Mes joues commencent à virer au cramoisi. Je tente de garder mon calme mais Alexis revient à la charge :

- C'était un vrai baiser langoureux avec la langue ou juste un petit smack tout timide ?
- T'es sérieux ?! Tu veux peut-être que je te raconte dans quel sens tournait sa langue aussi ?

Il fait une mine choquée et parfaitement perverse. Son côté provocateur refait surface. Tandis qu'il arque les sourcils, il m'embête :

- Alors comme ça c'était un baiser tout mouillé avec la langue...

Je me sens bête et pris au dépourvu. J'ai dit ça pour qu'il me fiche la paix ! Non, nous n'avons pas mis la langue ! Ni lui, ni moi. Aucun de nous n'a essayé, on a simplement pris plaisir à capturer les lèvres de l'autre... Et j'ai beaucoup aimé...

- Même pas !
- Bah tiens, quel menteur.

Je me retiens de lui sauter à la gorge. Par moment j'aimerais réellement le faire taire. J'agrippe mon portable et pianote dessus :
" C'est quand l'activité couture ?"

Lune de sang [BoyxBoy]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant