Je me retrouve alors dans le bureau de la psychiatre. C'est bien plus impressionnant que d'habitude. Rien a changé, il est toujours à l'identique. La table en bois strié est toujours au fond de la salle, avec derrière elle un fauteuil d'un noir attrayant et sur lequel la psy est assise. Les stores sont toujours à moitié fermés, la lumière quelque peu orangée est allumée comme à son habitude. L'étagère qui contient de nombreux ouvrages scientifiques et académiques est toujours là, la poussière a été nettoyée. Mon fauteuil est toujours le même, en velours bleu foncé. Tout est à l'identique est pourtant je ressens une ambiance bien plus pesante. Peut-être parce que pour la première fois je suis entré dans cet espace avec un autre état d'esprit ? Peut-être car cette fois-ci je désire aller de l'avant ? Que je veux réellement parler de moi, faire avancer les choses et que je m'apprête à me livrer ?
Je suis tourmenté par de nombreuses questions et de nombreux sentiments confus. A la fois j'ai peur mais d'un autre côté, je suis pressé d'être capable de dire un jour à quelqu'un tout ce qu'il m'a fait. Parce que ça me libérera d'un poids. Je ne suis pas encore prêt à le faire, il est vrai mais en revanche je veux bien commencer à l'évoquer, à laisser sous entendre quelle était notre relation. Et même si je ressens quelque chose de malsain à chaque fois que je parle de nous, je sais qu'il faut que je le fasse. Même si je n'arrive pas à réellement me l'avouer, dès que je repense à nous deux je sais que c'était mal, qu'il y avait quelque chose de faux, de mauvais qui nous liait.
La psychiatre attend, elle sait que me poser mille et une questions ne sert à rien. Je me débride uniquement lorsque je le décide. J'ai juste besoin de temps pour oser m'exprimer. Je fixe les papiers que j'ai ramené pour communiquer. Je dois essayer de parler avec elle, lui dire ce que je ressens. Ça va m'aider à mettre des mots sur mes traumatismes et d'après Alexis ça n'est que comme ça qu'on peut avancer. Je rédige alors :
" Hier soir, Alexis m'a dit qu'il était important de mettre des mots sur les choses traumatisantes et choquantes qu'on a vécu pour aller mieux. D'après lui, c'est comme ça qu'on arrive à prendre conscience de leur existence et qu'on peut enfin espérer les affronter et aller mieux."Je lui tends ce que j'ai écrit. Je crois que c'est ma manière à moi d'engager la conversation. Je ne m'attends pas spécialement à ce qu'elle confirme ou démentisse ces propos, je veux juste tenter d'amener le sujet de mes troubles de manière subtile. Je veux y aller lentement, tâter le terrain.
- En effet, c'est une des étapes pour aller mieux. Tu as réussi à mettre des mots sur les choses qui te font te sentir mal ?
Je hausse les épaules. Pas réellement... Je sais que je dois en parler, essayer de dire les choses à voix haute pour me libérer mais pour le moment cette idée m'effraie. Je ne me sens pas à l'aise avec cela.
" Je n'arrive pas à comprendre ou à savoir sur quoi je dois mettre des mots."C'est vrai, on me dit que je dois mettre des mots concrets pour affronter mes démons mais je n'arrive pas à les identifier. Je ne suis pas capable de pointer de manière claire et précise quel est le problème dans ma vie, ce qui a causé tous mes maux.
- Tu sais depuis quand tu as des pensées négatives ?
Je réfléchis. Depuis quand ? Pas si longtemps que cela en réalité... Quelques mois peut-être ? Je tente d'écrire :
" Je pense oui."- Et tu penses que tu saurais m'expliquer ?
Elle veut m'amener à parler des choses difficiles à travers des questions détournées, je le sais. Je tente cependant de ne pas me braquer, je dois me laisser aller, suivre le cours de la séance et tenter de lui donne sa chance.
" Il y a un peu plus d'un an j'ai rencontré un garçon et tout allait bien au début mais au bout d'un moment j'ai commencé à me sentir mal."
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Lune de sang [BoyxBoy]
RomanceCette nuit, la lune était à son paroxysme. Elle s'enflammait dans le ciel et m'a appelé à ses côtés. J'ai donc cédé à cette pulsion dévastatrice et mes chairs se sont retrouvées maculées d'un liquide écarlate. C'est alors que nous nous sommes touch...