Darius écoutait les remontrances d'Alix d'une oreille distraite, l'autre étant préoccupée par les « bips » incessants de sa montre. C'était plutôt mauvais signe. Mais en l’occurrence, l’électricité pétillant sur les doigts de la jeune femme l'inquiétait beaucoup plus. Il était parvenu à la faire sortir de ses gonds. Il ne lui restait plus qu’à prier pour que l’inhibiteur de la Spirit l’empêche de les réduire en cendres !
-Tu m'as volé mon pistolet, appelé un civil pour nous épauler et mis en danger les deux plus grosses fortunes de France ! criait-elle, debout dans la voiture.
Au volant, Cadwall les écoutait avec un sourire particulièrement irritant. Il se délectait de la situation, le fourbe ! Voir Darius en difficulté face à une femme le mettait toujours dans cet état. Heureusement, la chose était rare.
-Tout le monde est vivant. Où est le problème ?
-Le problème c'est que tu saignes sur ma banquette arrière, chaton, lança Aaron. Ta montre me vrille les tympans.
-Si tu crèves, je te tue, siffla Alix, l'air sérieux.
Avec ses lunettes sur le front, ses cheveux roux en bataille, elle était superbe. Néanmoins Darius ne se sentait pas vraiment de lui tenir tête, en cet instant. Sa montre ne s'affolait jamais pour rien. S’il ne distinguait pas ses blessures, il sentait clairement la moiteur du sang sur sa peau. Par chance, ils arrivèrent rapidement à l'appartement de Cadwall, dans un flux ininterrompu de remontrances. Le véhicule se posa à la verticale sur le toit de l'immeuble. Les folles herbes des jardins se couchèrent tout autour d'eux, agitant la chevelure brune de celle qui les attendait.
Flaméne, la compagne de son ami, patientait dans une robe noire du plus bel effet avec ses yeux violet. Il était rare de la voir aussi féminine, ce qui lui fit craindre une chose : s’il avait contrecarré ses plans romantiques, elle allait lui faire la grosse tête.
-Tu as encore décidé de nous pourrir la vie ? Lança-t-elle.
Il laissa Cadwall passer un bras sous le sien pour le soutenir, avant de répondre.
-Non, non. Juste de sauver la mienne. Oh, et la sienne.
-Agent Alix Arsor, se présenta la Spirit.
-Agent Xax. Vous êtes de l'unité d'intervention, n'est-ce pas ? Votre blason ne ment pas.
Après une laborieuse traversée du jardin sauvage en pleine ville, Cadwall le jeta sur le canapé blanc du salon. Ruiner son canapé blanc avec du sang ne semblait pas lui causer soucis. Il saignait à ce point-là ? Mince.
-Effectivement. Darius ! l’interpella Alix. Où es-tu blessé, au juste !?
-Je n'en sais rien, moi.
Il porta sa montre devant ses yeux, cherchant à comprendre. Ça disait... Oula. Les chiffres dansaient, signe d’une hypovolémie alarmante. Alix s’accroupit devant lui, sourcils froncés.
-Tu es touché à la cuisse, et ta plaie au flanc s'est rouverte. Tu en as une autre à l'épaule. Bon dieu, Darius ! Un civil n'a rien à faire dans ce type de mission, je te l'ai dit !
-Je ne suis pas homme à laisser une femme se jeter dans la gueule du loup sans rien faire.
-Je suis un agent !
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2. Un Agent en Tenue Collante
Science FictionDans cette mission, deux choses contraries Alix Arsor. La première ? Elle se fait enlever, ligoter, et traîner comme un gigot milliardaire. La deuxième ? Se retrouver nez à nez avec Constance Trivari déguisé, en robe de mariée, prêt à en découdre. M...