Trois heures. Trois longues heures m’avaient été nécessaires pour rallier Nice La Flottante, en dépit de mon sentiment d'urgence. Et c'était en grande partie de la faute de Trivari !
Non seulement ses unités de transferts étaient codées uniquement sur ses empreintes digitales, mais en plus j’avais dû faire la queue aux unités publiques -oui, mon salaire ne me permettait pas d'avoir ce genre de chose chez moi-, payer les frais de déplacement pour me retrouver en plein milieu d'une manifestation Niçoise !
La raison ? Des historiens déploraient la mise en lévitation de la ville, à l'image de toutes les autres citées de la planète, car cela leur avait gâché la promenade des anglais ! Cette dernière n’était plus au bord de mer, mais au-dessus de la mer. Cent trente-trois ans pour en arriver à cette conclusion, c'était en sacré ralentissement psychique.
Quoi qu'il en soit, au bout de plusieurs heures de marche à pieds, j'étais parvenue à atteindre la nouvelle promenade, celle donnant maintenant sur le bord de la ville. Des centaines de mètres en contrebas, la mer côtoyait la surface verdoyante de la Terre. Riche en plantes et champs agricoles, comme souhaité pour la pérennité de la civilisation. En raison de l’explosion démographique, les humains frayaient avec la famine. La solution ? Ils avaient hésité entre nous mettre en orbite et nous faire flotter dans l’atmosphère. Ils avaient choisi la seconde option. De fait, je pouvais admirer la mer, s'étendant jusqu'à l'horizon. De l'autre côté de la ville, la vue donnait sur les montages et collines environnant l'ancien site.
Bon, d'accord. Les historiens avaient raison, les choses avaient un peu trop changé. Les concepteurs de Nice La Flottante avaient décidé de sortir le Negresco, hôtel emblématique, des rangs de la promenade des anglais, pour le mettre en lévitation à l'orée de la ville. Sur son propre système d’arrêt de gravité, il était amarré au reste de la ville par un pont en verre. Cela en faisait la destination la plus prisée de toutes les fortunes du monde.
Et des psychopathes-sociopathes, si Viktor se trouvait bien là-dedans.
Je fixais l'élégante silhouette désuète du bâtiment, cherchant l'inspiration. Se faufiler discrètement dans cette structure, accessible par un chemin complètement à découvert, n'allait pas être une mince affaire. Mon esprit n’avait toujours pas trouvé de solution acceptable, lorsque je reçus une aide providentielle : Un groupe d'hommes et de femmes, marchant en direction du Negresco. Ils portaient tous des tenues noires moulantes, semblables à la mienne. Une tenue d'agent gouvernemental, sauf qu'ils n'en n’étaient pas.
-Oh ! Tu viens travailler avec nous !? S'exclama l'un d'eux en me donnant une tape dans le dos. C'est bien, on aura besoin de bras supplémentaires.
-Mais il faut faire un effort, ma belle, continua une des femmes, en attrapant la fermeture de ma tenue. Là, voilà. Mets tes atouts en valeur, sinon aucun de ses gosses de riches ne te regardera.
-Encore ? Je te rappel que nous sommes là pour faire le service, par pour trouver un riche mari.
-Les deux ne sont pas incompatibles, rétorqua la serveuse, en dévoilant un peu plus sa propre poitrine.
Sans m'immiscer dans leur conversation, je leur emboîtai le pas. Il y avait une trentaine de personnes, toutes semblables dans leur tenue et dans leur physique. Musclé pour les hommes, mince et pulpeux pour les femmes. Mmh... Darius avait raison. Si je n'avais pas perdu un bonnet, je me serais plus facilement fondue dans la masse.
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2. Un Agent en Tenue Collante
Science FictionDans cette mission, deux choses contraries Alix Arsor. La première ? Elle se fait enlever, ligoter, et traîner comme un gigot milliardaire. La deuxième ? Se retrouver nez à nez avec Constance Trivari déguisé, en robe de mariée, prêt à en découdre. M...