Chapitre 20 : Ombre et Lumière

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Prise en poids par les Spirits, je fus transportée au travers des arbres, Diaz menant le cortège. Rapidement, le bruit discret d'un moteur me parvint. Un hélicoptère à décollage vertical.

On me jeta à l'arrière de l'appareil, qui s’éleva dans les airs dans un silence effrayant. Un modèle militaire, certainement. Ha, mais oui. Velvet était un trafiquant d'armes. Ce type d'engin était un standard dans son catalogue.

-Oh, j'allais oublier.

Diaz réapparut dans mon champ de vision, un poignard à la main.

Je refusais de laisser la panique m'envahir. En dépit de mon ingrat de corps qui refusait de répondre, je lui adressai un regard haineux. Il attrapa mon poignet, trancha net le bracelet de la montre. Celle de Darius.

Un hurlement muet resta bloqué en moi. Non ! Non, non non ! Il n'avait pas le droit ! C'était mon seul souvenir matériel !

-Tes petits copains ne te retrouverons plus, de cette façon, fit le Spirit.

Un sifflement envahit l'habitacle. Puis il disparut, dans un claquement sonore. Il venait de jeter le bracelet par la porte du véhicule.

Je fermais les paupières, contenant difficilement ma fureur. Ce n'était pas le moment. Déjà, ma rage aveugle m'avait conduite dans ce piège. Cela risquait vraiment de me coûter la vie. Aussi devais-je rester calme pour tenter de trouver une solution. Il était hors de question de mourir sans avoir mit mon fils à l’abri et avoir vengé Darius.

Le trajet dura un temps infini. Quand on me sortit de l'appareil, j'étais incapable de dire si nous nous trouvions dans une des villes volantes, sur Terre, ou en France, tout simplement. Nous étions dans un immense hangar, c'était l'unique chose claire.

Rien de particulier ne ressortait dans le décor. Pas d'armes, pas d'autres appareils de transport, pas de matériel de poseurs de bombes. Rien. Juste des grands murs de tôles rongés par le temps. Forcement. Ils n'allaient pas me conduire dans leur repaire, alors que j'étais probablement suivie par les services secrets.

On me traîna jusque dans une pièce fermée, sans fenêtre, sans lumière. Là, on m'assit sur une chaise branlante, on me ligota. Une pastille fut collée sous mon menton par précaution. Un inhibiteur. Encore.

L'impression de déjà-vu n'arrangea rien. Incapable de bouger, je fixais les ombres devant moi. Diaz me frappa sur l'épaule, avec un rire cruel. Je fronçais les sourcils.

-Amuse-toi bien, ma garce d'Arsor.

Il referma la porte, dans mon dos, me plongeant totalement dans le noir. Bon. J'avais pu froncer les sourcils. C'était plutôt bon signe, mon organisme commençait à évacuer le produit paralysant. Je restais des heures dans la noir, dans un silence absolu. Pas un rat, pas une souris ne vint longer les murs de la pièce. Nous ne devions pas nous trouver sur Terre.

Mes membres ankylosés recommençaient à m’obéir. Je bougeai un peu, testant la solidité de mes liens. Des câbles en acier. Sans mon électricité, je serais bien incapable de m'en débarrasser. Mince ! Il allait falloir un miracle pour me sortir de là !

La porte se rouvrir, découpant un rectangle lumineux prés de moi. Le claquement de talons me parvint, me faisant deviner l'identité de la personne avant qu'elle ne se profile devant moi.

-Ronny Velvet, fis-je. Tes chaussures de costume ont tendance à couiner.

La gifle laissa un goût métallique dans ma bouche. J'avais dû me mordre la langue au passage.

-Nous allons faire les choses simplement, Alix, fit-il allumant un vieux plafonnier.

La lumière ne parcourut pas toute la pièce, laissant de grands pans d'ombres. Ronny claqua des doigts, et un rebelle apporta une tablette en lévitation, recouverte de divers instruments. En les reconnaissant, je sentis mon estomac se nouer de façon subtile.

2. Un Agent en Tenue CollanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant