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C'est paradoxale de se dire qu'ils comblaient un silence par leur silence. Une absence bien présente.

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Plantée devant le grand miroir de la salle de bain, je me regarder caresser du bout des doigts mon ventre. En prenant ma douche ce matin, j'ai repensé à ce que Carolina m'a dit hier. Je doute qu'elle est raison. Après tout, j'aurais une vie en moi, je le saurais. Mais dans un sens, qu'est-ce que ça changerait à ma vie? Je serais maman. Et Scott? Il me tuerait. Lui, être père? Il ne voudra jamais. Puis nous serions obligé de faire subir cela à tout le monde. Les cris la nuit, et tout le reste. La porte de la salle de bain s'ouvre soudainement, me faisant sursauter. Scott me regarde, sourcils froncés.

"Qu'est-ce que tu fais? Il est six heures du matin. Je pensais que tu dormais encore.
-Je voulais te dire au revoir.
-Un cadeau d'adieux?

Il avance vers moi, sourire en coin. Il pose se main sur mes hanches et commence à enlever ma culotte. Je l'arrête dans son élan, ne me sentant pas en état pour une galipette d'adieux.

-Je vais m'habiller.

Je le contourne et sors de la salle de bain. Je prends dans notre penderie un jean et une chemise. Je les enfile, sentant la présence de Scott dans mon dos.

-Tu as pris du fessier et de la poitrine, chérie.

Je me tourne vers lui, surprise. L'anxiété arrive rapidement.

-Pourquoi tu dis ça?
-Parce que c'est vrai. Et que ça me donne encore plus envie de déchirer ton chemisier.
-Arrête. Prends ton sac, tu vas être en retard.
-Je commence à croire que tu me mets dehors.
-Absolument pas. Mais si je te retiens, les au revoir seront plus difficiles.

Il attrape son sac, et sort. Je le suis et nous descendons les escaliers alors que la maison est plongée dans le calme absolu. Je l'accompagne jusqu'au pas-de-porte. Il colle son torse au mien, sourire niais sur les lèvres.

-Je t'appelle dès que possible. Je prends des photographies souvenirs. Je fais attention à moi. Je ne vais pas voir d'autres filles. Promis.
-Tu en as oublié une.
-Laquelle?
-Tu ne dois pas cesser de m'aimer.
-C'est la règle principale, je ne me sens pas obligé de la dicter, puisqu'elle est logique.
-Tu embrassera ton père pour moi.
-Promis.

Il m'embrasse langoureusement, me faisant perdre haleine. Il se détache de moi, et tourne les talons. Il avance vers sa voiture, d'une façon horriblement sexy.

-Dis-le moi.

Il se retourne, sourire aux lèvres.

-Je t'aime.
-Je t'aime aussi..."

Je lui fais un signe de main, et rentre me mettre au chaud. Affamée, je vais à la cuisine. Je prends de quoi tenir jusqu'au déjeuner, et commence mon repas. Une chevelure rousse endormie apparaît. Elle me pique une tranche de bacon grillée, sous mes protestations et mes rires.

Monnaie d'échange (Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant