Chapitre 20. Silence radio

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Malaïka

J’essaie de le toucher mais il me repousse. Il me regarde avec des yeux tristes et pleins de colère. Une atroce douleur émane de lui, déformant ses traits séduisant. Ses yeux sont rougis, il se retient de pleurer. Je vois une profonde deception dans son regard et ça me brise ce cœur meurtris qui pompe un peu moins difficilement depuis qu’il est entré dans ma vie.


—Vas t- en s’il te plaît.

—Amani je t’en prie….


Il se lève et viens vers moi.


—Mika va t’en, crie-t-il.


Je sors de son bureau, puis de l’immeuble. Je monte dans ma voiture, je pose mes mains et ma tête sur le volant. Qu’est ce que je vais faire ? Bon sang Rodrigue ! Rodrigue ! Je reste là un bon moment, puis je rentre à la maison. Je m’écroule en larme sur mon lit. J’ai très mal. Sans le vouloir j’ai fais du tort à mon amour, j’ai brisé son cœur et le mien par la même occasion. Je n’arrête pas de pleurer. Mes poumons font difficilement passer l'air. Que dois-je faire ?  Je sens mon cœur se serrer comme si il se faisait tordre. Pourquoi ma vie est si compliquée.


Voila trois jours que je n’ai pas eu des nouvelles d’Amani. Trois jours que je ne vais plus à l’entreprise. Trois jours que je ne mange presque pas. Je passe mes journées dans ma chambre à pleurer, à appeler Amani sans qu’il ne me réponde. Il me manque, j’ai besoin de lui, je l’aime mais tellement. Je me sens encore plus seule que quand je suis arrivée ici, seule entourée de vautours. Il est tout ce qu’il me reste en ce bas monde, lui et ma grand-mère, tout ce pourquoi inconsciemment j’ai choisie de vivre, de me battre. Il a fait renaître en moi l’espoir. Si il me quitte, ….  je ne veux pas imaginer ça.


Amani


Ça fait trois jours que je n’ai pas vu Mikaïla. Trois jours que je ne vais pas travailler. Trois jours que je ne ressemble plus à rien. J’ai mal, très mal. Que quelqu’un me réveille de ce cauchemar. Je n’en peux plus. Je revois sans arrêt la scène du baiser. J’ai envie d’étrangler cet homme, de le frapper à mort. Mais si ça se trouve, elle l’aime peut être. Et moi ? Moi qui l’aime comme un fou, qui serai prêt à n’importe quoi pour elle. Pourquoi elle m’a fait ça ?

Elle m’appelle, je suis sûr que c’est elle. Même si mon fixe ne peut pas afficher de numéro. Elle n’a pas arrêter. Je devrai peut-être lui répondre ? Trop de pensées me passe par la tête. J’ai l’impression de devenir fou. Je laisse mon téléphone sonner et décide de répondre au prochain appel. Il sonne à nouveau. Je prend vite le combiné, mais ce n’est pas sa douce voix satiné que j’entends. C’est plutôt celle de mon emmerdeur de cousin, Zed.


—Zed : Eh la femmelette tu deviens quoi ? Ça fais quelques jours qu’on ne  t’a pas vu par ici.


Il m’appelle la femmelette à cause de mon nom de famille qui est un nom de femme.


—Moi : Qu’est ce que tu veux ? Tu encombre la ligne j’attends un appel important.

—Zed : Ouuuu qu’est ce qui t’arrive ?

—Moi : je ne me sens pas bien.

—Zed : T’es malade ? Tu a attraper quoi ?

—Moi : Un chagrin d’amour.

—Zed : Oh ! Et c’est grave ? Quel idiot bien-sûr que c’est grave tu as fais trois jours sans venir  travailler. Ne bouge pas j’arrive tout de suite.

—Moi : ouais.


Zed et moi on est très proches. On a été à l’école ensemble, on pratiquement tout fait ensemble depuis l’enfance. C’est le neveu de ma mère. Il travaille aussi chez Zawadi Trucking. Une bonne trentaine de minute plus tard, il arrive enfin. Je sais qu’il est là à cause du vacarme qu’il y a en bas. On aurait dit qu’il traîne des casseroles derrière lui. C’est incroyable comme il peut engendrer du bruit partout où il passe. Il arrive enfin à ma chambre.

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