Chapitre 6. Prise au piège

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Rodrigue


Elle n'a pas perdu la mémoire, je l'ai su à son regard haineux sur moi à son réveil. Il a fallut en tout un mois et demi pour qu'elle se rétablisse complètement. Des bains de glaçons à ses séances avec le kiné, je l'ai assisté. Je ne sais toujours pas pourquoi. Tout ce que je sais c’est qu'elle m'apaise, j'en oublie même presque mes plans. Mais il faut que je me réveille, c’est mon plan la priorité. Marie a prit soin de lui appliquer quelques huiles, effaçant très efficacement ses bleus.

—Reprends-toi Rodrigue! dis-je en me tapant la tête.


Rien à faire. Je pense toujours à elle. Je sors de ma rêverie quand le téléphone sonne. Je décroche, c'est Boris.


—Elle s'est enfui, me dit-il affolé.

—Quoi? Comment?

—Je n'en sais rien.

—Non non non il faut qu'on la retrouve! dis-je stressé.


A ce net instant, j’ai vu tous mes espoirs de réaliser mes plans s’envoler.


—Je vais lui apprendre à cette petite. Elle va voir, dit Boris la voix pleine de rage.

—On va la retrouver et tu ne lui fait aucun mal.

—Qu'est ce que tu as? Si je ne te connaissais pas je dirais que...

—Que vas tu imaginer? On ne va pas la rendre avec des bleus. Je crois que tu en a déjà fait assez!

—Ouais je n'y avais pas penser, me dit-il.


Celui là, il agit avant de réfléchir. Il serait capable de lui faire du mal. Il faut garder un œil sur lui. On avertit les autres et on se met tous à sa recherche.

Flash back, deux heures avant l'appel.

Deux mois viennent de passer je vois clairement Boris s'impatienter. Il ne sont plus vraiment sur leurs gardes. Ce matin, la porte de ma chambre n'est pas fermée à clé. Je l’ouvre avec précaution pour être sûr de ne pas faire de bruit. J'avance sur la pointe des pieds dans le long couloir au plafond voûté. Je les entend parler en bas. J'avance un peu et je les vois tous, sauf Rodrigue. Je reviens sur mes pas et rentre dans ma chambre. J'inspecte les fenêtres, et elles ne sont pas verrouillées. Je me faufile par l'une d'elle. Grâce aux virée nocturnes de Rodrigue, j’ai un plan des lieux.  Je longe le mur et une fois à l’arrière de la maison, je remarque que le mur de clôture n'est pas assez haut. Je m’appuie dessus pour me donner de l’élan et je l'enjambe facilement comme je sais si bien le faire. Je me sauve, je cours le plus vite possible.


Malaïka


J'erre dans les rue sans savoir où aller. Je ne connais pas la ville et je ne connais personne ici. Certains me prennent pour une prostituée, étant donné que je me suis enfuie en nuisette. Je me faufile dans une rue, me cachant dans l'ombre. Je passe la nuit là, repliée sur moi-même, en compagnie de la seule chose qu’il me reste, mes souvenirs.

Je me réveille en sursaut. J'entends des pas avancer dans ma direction. Je me redresse et regarde autour de moi, pour voir si il y a un objet qui peut me permettre de me défendre mais il n'y a rien. Je sursaute quand des mains me prennent le cou et me relèvent.


—Que fais-tu ici seule? La nuit n'a pas payé? Est-ce que tu aurais encore un peu d'énergie pour moi?

—Arrêtez monsieur ce n'est pas ce que vous croyez. Je ne suis pas....

—Shuuuut ne sois pas insolente et laisse moi faire.


Il resserre ses mains autour de mon cou et m'embrasse sauvagement sur le visage. Essoufflée, je rassemble mes dernières forces pour me dégager de lui en cognant vigoureusement mon genou contre son ventre. Ça le fait reculer et je m'échappe.

Au bout de la rue, d'autres hommes m'attendent et le rustre de tout à l'heure arrive par derrière. Mon cœur bat la chamade, mes yeux grand ouvert cherchent une issue de secours. Je me retrouve cernée. L'homme me donne une violente gifle qui me fait tomber par terre. Ma tête tourne et j’entends un son aigu dans mon oreille gauche. Il me prend par les cheveux et me relève.

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