Chapitre 13. Retour à la maison

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Malaïka

Depuis que j'ai parlé avec Marlène, je brûle d'envie de questionner Amani. Mais ça attendra. Je dois d'abord m'occuper du retour de Rachid . Il revient aujourd'hui. Enfin!
Ce transfert m’a coûté des nuits blanches. Le stress, la peur et la fatigue sont au rendez-vous. J’en ai des spasmes.
J'ai pris ma journée pour m' y consacrer.

Tout est installé à la maison, tout le personnel a été instruit de la conduite à tenir à partir d'aujourd'hui. Je vais à la clinique, quand j'arrive, les médecins ont déjà fini de préparer Rachid. On l'installe dans un fauteuil roulant, puis dans un van, et avec ses deux infirmières on prend la route pour la maison.

L’émotion est au rendez-vous, quand les employés de maison voient arriver Rachid. Certains ont des larmes aux yeux, d’autres un large sourire. Ils semblent tous heureux de le revoir.

La nostalgie semble avoir gagner Stella, l’une des femmes de ménage, elle revâsse et verse quelques larmes. On installe Rachid dans sa chambre, et les infirmières nous demandent de le laisser se reposer. J'en profite pour leurs montrer la chambre que je leur ai fait préparer. Elles y installent leurs affaires et je les fais faire le tour du propriétaire. Je leur présente ensuite au reste du personnel.

Elles se changent et profitent que Rachid soit en train de dormir pour manger et se reposer. Tout s'est bien passé. Je souffle, mes mains sur ma taille, avant de monter dans ma chambre me reposer un peu, mais je m'ennuie vite. Non je déprime plutôt.

Mes spasmes commencent à me lâcher, mais je me sens bizarre. Depuis le début de cette mésaventure, je travaille pour m'occuper l'esprit. Le travail à l'entreprise m'aide à oublier, à penser à autres choses.

N'en pouvant plus de cette déprime, je  me change, prends mes clefs et je descends. De toutes façon Rachid est endormi. Je ne sers strictement à rien ici. Je monte dans ma voiture, direction l'entreprise. J'arrive une trentaine de minutes plus tard, je monte dans mon bureau et met à travailler sur des dossiers en cours. Je ne vois pas l'heure passer. Il est sept heures du soir quand le bruit de la porte de mon bureau me sors de mes lectures.

Amani

Je sors du bureau que Mikaïla m'a fait préparer, il est sept heures. Je croyais être le dernier à partir mais je vois la lumière du bureau de Mikaïla allumée, la porte entrouverte. J'approche, je pousse cette dernière et je vois Mikaïla très concentrée sur des documents.

—Mais qu'est ce que tu fais là? Tu n'avais pas pris ta journée?

—Si mais je m'ennuyais, mon père est sous sédatifs alors je ne suis pas très utile là bas.

—Tu aurais pu au moins te reposer, tu en as vraiment besoin. Tu as mangé au moins?

—Merci de t'inquiéter mais je vais bien. Je t'assure, me répondond-elle cherchant à cacher vainement la fatigue lisible sur son visage.

—Et tu compte partir à quelle heure?

—Bientôt, j'ai presque fini.

—Dans ce cas je t'attends, lui dis-je fermement.

—Non tu n'as pas besoin de m'attendre. Je vais rentrer dans une dizaine de minutes.

—J'insiste et je t'invite à dîner. Ne me dis pas non j'ai entendu ton ventre gargouiller.

Elle sourit, j'aime ce sourire, mais il est emprunt à la fatigue. Elle est belle et travailleuse, plutôt acharnée. Je vois bien qu'elle traverse beaucoup de situations difficiles en ce moment, et elle se rabat sur son travail. Elle est très courageuse de gérer tout ça. Mais elle a besoin de souffler un peu.

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