Her. [FR]

Chapitre deux

《 J'ai essayé de sourire normalement pour ne pas paraître pour une attardée. Elle me le rendit aussitôt puis m'expliquait qu'il fallait qu'elle aille en cours et donc, me laisse plantée là. Seule, telle une enfant de 4 ans laissée par sa mère à la maternelle. Dès cet instant, j'ai compris qu'elle allait bouleverser ma vie, que tout allait complètement changer. En bien je l'espérais. 》

Une semaine passe sans un signe de vie de sa part. Parce que oui, pas une seconde n'est passée sans que je ne pense à elle depuis cet incident. Elle hante mes pensées, c'est dingue et cela me met hors de moi de ne pas savoir ce qu'elle peut bien avoir. On est dimanche et il est 23h5.. 00h00. Je n'arrive pas à dormir ces temps-ci. Mes parents disent que c'est dû au stress de la rentrée. Sauf que deux semaines se sont déjà écoulées. Ce qui m'amène à ne pas les croire. Je suis en première littéraire et j'aime beaucoup la culture que l'on peut acquérir au fur et à mesure que les cours défilent. Je n'ai jamais vraiment été fan de l'école auparavant. Peut-être à cause des gens. Peut-être à cause des profs. Peut-être à cause des cours que je n'aime pas. Mais j'ai l'impression que cette année va être différente. Je ne sais ni pourquoi ni comment mais je sens que cela va changer.

Lundi. Mon réveil sonne -6h25-. Je me lève d'un pas décidé, j'ai beaucoup d'énergie ce matin. Je rigole intérieurement en me demandant d'où elle peut bien venir. D'habitude je suis de nature flemmarde et le matin je suis vraiment de mauvais poil. Je passe par la salle de bain et prend une douche pour mieux me réveiller. Ensuite, je me fais un chignon. Je ne sais vraiment plus quoi faire de cette tignasse de lion qui m'encombre fortement. Et fini par me brosser les dents. J'ai croisé ma mère en allant dans ma chambre, elle m'a souri puis est partie à son tour dans la douche. -6h58- je m'habille d'un jean noir déchiré au niveau du genou droit et d'un débardeur blanc. Je descend les escaliers et fait un tour à la cuisine. Mon beau-père boit son café et lis son journal. Mes parents se sont séparés quand j'avais 5 ans alors je n'ai pas beaucoup de souvenir de mon vrai père. Ma mère, Sophia, a rencontré Guillaume, mon beau-père, il y a quatre ans et ils se sont mariés l'année dernière, en hiver. Je suis heureuse pour eux. Beaucoup de personnes n'aiment pas leurs beaux-parents mais ce n'est pas mon cas. On est plutôt très solidaires entre nous, on se soutient peu importe ce qu'il se passe.

-7h10- j'enfile mon gilet noir ainsi que mes sneakers, prends mon sac de cours, attrape la pomme que mon père me lance en me souhaitant une bonne journée et pars rejoindre Lula à l'arrêt de bus. D'habitude je suis plus que solitaire mais Lula n'est pas comme toutes les filles du lycée. Elle est différente et je l'aime bien, on s'entend bien ensemble je trouve. Arrivée à l'arrêt de bus, je sors mes écouteurs. Lula est toujours en retard. Play. -Saez; J'veux qu'on baise sur ma tombe-.

-7h18- je sors une clope et l'allume à l'aide de mon briquet.

-7h26- j'aperçois la silhouette de Lula au tournant de la rue. Quand elle arrive vers moi, elle m'adresse un grand sourire et me fait un bisou sur la joue gauche.

-7h29- Le bus est arrivé. On montre nos cartes d'étudiantes puis on s'installe vers le milieu du bus. -Guns and Roses; Paradise City- j'aime regarder les passants. J'essaie toujours de m'imaginer ou de deviner ce qu'ils peuvent bien faire de leurs vies.

《 Je parie qu'il a trois mômes et que la mère est strip-teaseuse. 》

Pourquoi pas? Ça paraît étrange quand même.

《 Je dirais plutôt qu'il est boucher, célibataire et sans enfants. 》

Je trouve que ma version semble plus plausible.

-7h41- on descends du bus puis on se rend au casier pour prendre nos affaires de cours. -ACDC; Back in Black- Lula est dans ma classe. Là, on a deux heures de français et une heure d'anglais. J'ai ma première séance de philo cette après-midi. Lorsque je ferme mon casier, je sent que quelqu'un m'observe. Cela m'opresse fortement. Je me retourne et l'aperçoit. Elle était là. Entourée de deux garçons, le regard posé sur moi, petit sourire en coin.