Chapitre quinze

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《 On part. Arrivées devant la salle, on se fixe. Je l'ai retrouvé. Sain et sauf. Théodore.. En ce qui me concerne, je ne sais pas ce qui me ronge. Mais c'est mauvais pour moi. 》

Je pose ma main sur la poignée puis l'enfonce. Je découvre Théodore avec un appareil respiratoire et quelques cables allant sous son t-shirt ainsi que posés sur son bras. Ça me boulverse, il ne mérite pas tout ce qui lui arrive. Je préfère sortir, Aiden me suit.

《 Je suis tellement soulagée. 》

Elle me regarde et sourit.

《 Je comprends. Mais qu'est ce que tu comptes faire une fois qu'on va partir d'ici? Tu sais que.. Qu'il ne peut pas venir avec nous, pas vrai? 》

Je serre les dents. Je ne peux pas le laisser ici, seul.

《 J'arriverais à convaincre maman et papa. 》

Aiden regarde Théodore par la petite fenêtre se trouvant sur la porte et se retourne pour poser un baiser sur mon front. Je prend sa main et marche en direction de ma chambre. J'aimerais rentrer, j'en ai assez. Mais je ne peux pas le laisser ici. Je sais que j'agis très vite mais j'ai comme l'impression qu'un lien inexplicable nous lie, Théo et moi. Mis à part le fait que nos esprits se soient rencontrés bien sûr. Je vais les convaincre pour qu'il soit mon petit frère, pour que mes parents puissent l'adopter.

-18h23- je range mes dernières affaires dans mon sac. Je quitte l'hôpital, je peux rentrer chez moi. Aiden dort à la maison ce soir. Je n'arrête pas de penser à comment leurs demander une chose pareille. Mais je sais que maman a toujours rêvé d'avoir un deuxième enfant. Après plusieurs fausses couches, elle a abandonné. À l'époque, mon âge me forçait à ce que je ne comprenne pas ce genre de situation. Mais ma maman pleurait tout les soirs et ça me rendait vraiment triste. Peut être que.. Qu'elle sera heureuse d'avoir Théodore à la maison.

《 Eh écoute moi Luna. 》

Je ferme les yeux, inspire profondément et expire autant que mes poumons me le permettent. En ouvrant mes yeux, je découvre le visage angélique d'Aiden devant moi. Je sens une pression sur ma nuque, sa main est brûlante. Je me laisse guider au son de sa voix, ses lèvres sont si douces. Lorsque ses lèvres se posent sur les miennes, un sentiment de sécurité m'envahit. Je me sens si bien avec elle. Elle est comme un ange gardien, mon ange gardien. Ma peau devient brûlante, autant que la sienne. Je m'abandonne entièrement à mes désirs.

-21h23- les doigts crispés, encrés dans les draps, je souris. Sans raison.

《 Je t'aime tellement. 》

Elle prononce toujours ses mots d'une certaine aisance. Elle est époustouflante. Elle vient poser sa tête dans le creu de mon cou, sa respiration est toujours aussi forte. Son souffle chatouille ma peau.

《 Je t'aime tellement plus encore. 》

Je sens son sourire se former, sans même la regarder. Elle entrelace sa main avec la mienne puis dépose un baiser dans mon cou. Son regard croise le mien quelques secondes puis elle repose sa tête où elle était. Le silence règne, mes yeux se font lourds. Elle m'apaise toujours quand mes pensées sont un vrai bordel. Je m'abandonne doucement et tendrement à la fatigue.

-8h45- un rayon de soleil vient se poser sur mes yeux. Je les ouvre lentement. Je découvre alors Aiden, endormie comme une petite marmotte toute mignonne. Petit bémol, je suis par terre. Elle est littéralement étalée de tout son long sur mon lit et la couette se trouve par terre à deux mètres de moi. La petite garce. Mais elle est tellement belle quand elle dort. Mon esprit machiavélique prend alors le dessus. Sans prévenir. Mes jambes se lèvent instinctivement.

-8h53- je la regarde une dernière fois avant de lui sauter dessus.

《 Alors comme ça madame me jette par terre avec la couette. Je suis pas assez confortable c'est ça? 》

Elle n'a pas arrêter de râler depuis la première seconde. Je ne sais même pas si elle m'a écouté rien qu'un peu.

《 Tu vas payer pour ça Luna. Vraiment. 》

Elle éclate de rire. J'ai vraiment hâte de voir ça.

-10h02- c'est un peu bizarre à dire mais j'ai perdu la notion du temps. J'ai l'impression d'être déconnectée du monde. Ma tête ressemble à une bombe prête à exploser. J'ai l'impression de devenir dingue. Je ne sais même plus ce que je dis.

《 T'es sûre que ça va? 》

Franchement, j'en sais rien. J'ai l'impression d'avoir un marteau dans le cerveau. Je dépose un baiser d'amour sur son front.

《 Oui, je réfléchis juste comment je pourrais leur annoncer qu... 》

La porte de ma chambre s'ouvre. Ma maman apparaît, radieuse comme toujours.

《 Nous annoncer quoi? 》

Panique. Panique. Panique. Je peux, je dois le lui dire? Non.

《 Maman.. 》

Elle nous regarde attentivement.

《 Tu te souviens de ce Théodore à l'hôpital..? 》

Elle répond d'une assurance incroyable qui me perturbe.

《 Bien sûr. Tu nous en as fait tout un plat. C'est quoi le problème? 》

J'hésite encore. Je ne sais pas vraiment si je dois lui dire ou si je devrais attendre encore un peu.

《 Il n'a plus de parents maman. Je pensais juste qu'on... 》

Mon coeur se brise.

《 Non Luna. On ne peut pas accueillir un enfant sous prétexte qu'il n'ait plus de parents. On devrait accueillir tout les orphelins dans ce cas. Ça ne marche pas comme ça. 》

Aiden me regarde attristée. Maman s'en va en fermant délicatement la porte. Mes yeux me brûlent.

-10h18- les larmes commencent à couler à flot.

《Ça va aller chaton. On va trouver un moyen. 》

Elle me caresse le dos tout en me chantonnant le refrain d'une chanson de Lana Del Rey. Toujours aussi apaisante. Je pleure toujours. Peut être est ce un trop plein d'émotions? Toutes ces histoires m'achèvent, me fatiguent beaucoup. Je décide alors de me recoucher. Aiden m'imite et se blotti tout contre moi. La chaleur et le calme de son âme apaisent mes sanglots. Elle me serre encore plus fort dans ses petits bras et me susurre un doux "je t'aime" à l'oreille.

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Her. [FR]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant