Her. [FR]

Chapitre quatorze

《 Il me regarde de ses petits yeux en me prenant la main gauche. De mon bras droit, je le serre contre moi en posant ma joue sur sa chevelure.

《 Ça va aller. Ça va aller Théo. 》 》

-7h24- je vais vraiment finir par me noyer dans le chagrin. J'avais souvent côtoyé et joué avec la mort mais maintenant que j'en suis arrivé là, j'en ai peur. J'ai trouvé des raisons de vivre. Maman. Papa. Aiden. Shadow. Je ne peux pas arrêter maintenant. C'est pas possible. Je relève la tête et regarde Théodore dormir paisiblement. Tout à coup, je ressens un choc sur la tête. Comme si on m'avait frappé avec une batte de Baseball. Je.. Non. Mon corps se lève sans que je ne le demande et se déplace, s'éloigne de Théodore. Je me débat comme je peux pour ne pas partir. Il se réveille puis commence à me courir après. Mon corps est attiré de plus en plus vite, il se dirige vers ma chambre. Au moment où je vois mon vrai corps, sur le lit, je comprend.

-8h12- je me réveille, et prend une énorme bouffée d'air en me redressant. Aiden ouvre un œil. Puis l'autre. Elle regarde mes parents puis moi. Elle se lève, les yeux bouffis et les cheveux en bataille. Sa tête est tellement mignonne. Elle m'enlace sans réveiller mes parents puis me donne un baiser sur le front.

《 J'ai eu tellement peur pour toi Luna. 》

Mon cœur s'émiette de seconde en seconde. J'ai même l'impression qu'il est en train de prendre feu. Je prend une sorte de claque dans la tête, quelque chose d'important me revient à l'esprit.

《 Théo. Théodore! 》

Je m'enlève de l'emprise d'Aiden et commence à me débrancher de tout ces câbles très encombrants. Elle s'affole. Je commence à paniquer. Je me retire du lit et commence à m'enfuir lorsqu'elle réveille mes parents. Ils me courent après mais je m'en fiche. Théodore est ma seule occupation. Je dois le protéger. Je dévale les escaliers sans plus me préoccuper de moi même. Étage 100, chambre 23. J'arrive devant sa chambre et ouvre la porte. Je ne comprends plus rien. Pas lui. Pas Théo. Les larmes dévalent mes joues. Mes yeux se ferment. J'ai l'impression qu'on martèle mon cœur, je m'éfondre par terre au moment où Aiden entre dans la chambre.

J'ouvre un œil, ma pupille rétrécit. La clarté soudaine me ronge celui-ci. Je ne comprends plus ce qu'il m'arrive. J'ai mal à la tête, mon cœur est en miette et ma gorge est terriblement sèche. Théodore.. Je m'égare.

Le ciel est bleu. Bleu turquoise comme les yeux de mon amour perdu. Perdu.. Je m'approche d'un arbre gigantesque et majestueux. Sa taille est impressionnante. J'entends des bruits sourds dans ma tête, ils ressemblent à un tintement strident. Je m'approche prudemment du tronc puis pose ma main sur l'écorce. Je suis projetée à une centaine de mètres, comme un électrochoc. J'ai mal, je souffre. Je reçois un deuxième choc, mais cette fois je n'arrive plus à respirer. Je m'éloigne de plus en plus de cet arbre qui m'avait fait oublier tout mes problèmes le temps d'un instant. Puis plus rien. J'ai l'impression que ma vue a disparu.

-9h41- je me souviens de tout. J'essaie de demander calmement à mes parents comment va mon petit protégé.

《 Pourquoi ce Théodore t'intéresse tant? 》

Cet ange. Il ne méritait pas tout ça. C'est pas possible. Je dois à tout prix le protéger.

《 Ces parents sont morts dans l'accident, il devait subir une opération alors j'aimerais savoir comment il va. C'est tout. 》

Plus je parle, plus leurs yeux menacent de sortir de leurs orbites. Qu'est ce qui ne va pas? Ma mère déglutit. Mon père ouvre la bouche sans qu'aucun son ne sorte. Aiden prends la parole.

《 Comment.. Comment tu sais tout ça? 》

Ah. Je me suis trop exprimée. Si je leurs disais que j'étais une âme qui errait dans les couloirs pendant mon pseudo coma et que je l'ai rencontré dans la même chambre où je me suis enfuie, ils vont me mettre dans un hôpital psychiatrique dans les minutes qui suivent.

《 On ne répond pas à une question par une question. 》

À ce moment, j'ai l'impression d'avoir été effrayante vu leurs têtes. Je prend la décision de me lever, mais doucement. Progressivement.

《 Ok. Laissez moi juste.. Aller voir sa chambre. S'il vous plaît. 》

-10h12- Aiden s'approche pour m'épauler et se retourne, face à mes parents.

《 Madame et monsieur Brooks, si je peux me permettre, vous devez être fatigués. Reposez vous je m'occupe d'elle. 》

À ma grande surprise, ils acquièrent. Ils doivent avoir une confiance aveugle en Aiden. Mon précieux petit ange. Lorsqu'elle eu terminé de fermer la porte, elle m'entraîne vers des toilettes proches d'ici. Un endroit à l'écart.

《 Mon amour. Je ne sais pas ce que tu as mais j'aimerais bien le savoir. D'abord, j'aimerais pouvoir t'aimer. Si tu me le permet.. 》

Je lui coupe la parole. Ses lèvres m'avaient atrocement manqué. Après plusieurs baisers assez.. Passionnés, elle m'enlace quelques minutes puis se recule.

《 Maintenant, explique moi en quoi ce Théodore te tourmente. 》

Pas un seul détail de mes péripéties ne lui est inconnu désormais. Je lui ai absolument tout dit. Pourtant, elle ne me réponds pas. Elle a l'air perplexe. J'ai l'impression qu'elle me prends pour une dingue. Après quelques minutes de silence, elle s'avance vers moi. Aiden prends mes mains avec toute la délicatesse du monde puis les mènent à ses lèvres.

《 D'accord mon coeur. Je te crois. 》

Je ne vois que de la sincérité dans son regard. Et de l'amour. Beaucoup d'amour.

《 Comment tu comptes faire pour le retrouver? 》

Je n'y ai pas pensé une seule et unique seconde. Je réfléchis mais aucune idée ne me vient en tête.

《 Tu peux demander à l'accueil s'ils peuvent te dire dans quelle chambre il se trouve. 》

Bonne idée. Très bonne idée même. J'embrasse sa joue, lui prends la main et sort des toilettes. On se dirige vers l'ascenseur puis on descend. C'est un homme à l'accueil.

《 Il a été transféré en salle de réveil suite à son opération. Il est en salle 368. Mais.. Je ne vois aucun membre de sa famille s'appellant Aiden. 》

Aiden pince ma main. On doit y aller avant d'avoir des problèmes.

《 Merci monsieur. Excusez-moi mais je ne me sens pas bien, je crois que je vais vomir mon déjeuner. Vaudrait mieux autant pour moi que pour vous, que j'aille immédiatement aux toilettes. 》

On part. Arrivées devant la salle, on se fixe. Je l'ai retrouvé. Sain et sauf. Théodore.. En ce qui me concerne, je ne sais pas ce qui me ronge. Mais c'est mauvais pour moi.