Une vie bien compliquée

Chapitre 16

Je pars cet après-midi, mais je suis beaucoup moins enthousiaste qu'hier. Je n'avais pas toutes les informations à ma disposition. Et dire que ça fait plusieurs jours que je vis à côté d'elle sans le savoir.

Hier je me suis endormi en me disant que je ne la reverrai plus, que ce n'était qu'un rêve. Je me suis réveillé à cause, ou grâce d'ailleurs, de son cœur qui bat. J'ai mis du temps à réaliser ce qu'il se passait, que tout ce qu'il s'était passé hier n'était pas un rêve, mais bien la réalité. Je ne sais toujours pas comment réagir à cette nouvelle. Peut-être qu'en parler me permettrait d'ouvrir les yeux ? Ou peut-être que non. Je n'ai pas envie d'en parler à mon entourage pour l'instant, je n'ai pas envie de leur faire vivre avec l'espoir qu'un jour elle se réveille, j'espère qu'ils ne m'en voudront pas. Je préfère garder ce poids pour moi, et ne pas leur infliger ça. Je pense qu'ils ont tous bien trop souffert, je ne permettrai pas qu'on leur fasse plus de mal.

Je n'ai pas quitté sa chambre depuis hier soir, ne plus la voir me ferait trop de mal je pense, ou juste je n'y croirais plus. Il doit être aux environ de treize heure, et je commence à avoir très faim. Levy a dû poser mon plateau repas dans ma chambre d'hôpital. Pile quand je pense à elle, Levy entrouvre la porte de la chambre, quand elle me voit, elle l'ouvre complètement et rentre.

- Salut, je t'ai posé ton plateau repas dans la chambre.

- C'est ce que je me disais.

- Je veux pas te déranger Natsu, mais je suis venue faire des exercices pour réveiller ses muscles.

- Oh. Pas de problème, j'y vais.

- À toute à l'heure.

- À plus.

À peine entrai-je dans ma chambre que j'entendis Levy s'affoler. La machine dans la chambre se mit a biper plus vite, et plusieurs infirmiers arrivèrent. Un coup de chaud me prit, qu'est-ce qu'il se passe ?

Du bruit dans la chambre de Lucy, des gens qui s'affolent, des bruits de pas de plus en plus rapides, un bruit de machine incessant, les battements de mon cœur qui s'accélèrent, son lit qu'on amène loin de moi, encore des bruits de pas qui s'accélèrent, puis plus rien. Plus de bruit, le silence. Tout s'est passé trop vite, je sors de ma chambre d'hôpital et plus rien, il n'y a plus un chat. Même Levy n'est plus là. Je tourne la tête vers cette porte, elle est fermée.

J'aurais rêvé ?

Non, impossible, tout était si réel. Je m'empresse de prendre mon téléphone et d'appeler mon dernier contact.

- Allo Natsu ?

- Viens tout de suite, c'est urgent.

Je ne lui laisse pas le temps de répondre que je raccroche. Le deuxième est où ? J'ai du mal à respirer, je sors de l'hôpital en même temps que je l'appelle. Putain il répond pas ce con. Je rappelle une deuxième fois, il ne répond toujours pas. J'ai l'impression de suffoquer. Je le rappelle et cette fois-ci il décroche.

- Putain Natsu si je décroche pas c'est peut-être parce que je suis occupé !

- ...

- Natsu ? Ça va pas ?!

- À l'hôpital, viens à l'hôpital maintenant.

Je raccroche et enfin j'arrive à la sortie de cet hôpital. L'air de dehors me fait un bien fou, j'ai l'impression de revivre.

Quelques minutes plus tard je vois une voiture noire se garer juste devant l'hôpital, et Gadjeel en sortir. Il me cherche du regard et me trouve facilement. Il arrive vers moi les mains dans les poches, regardant ce que j'ai entre les lèvres.