Chapitre 3

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Je serrais mes points tellement fort que mes phalanges devinrent blanche. Ma mâchoire se crispait. Je sentis tout mon corps trembler de rage. Je me contenais tellement à l'intérieur pour ne pas étriper la femme qui se tenait devant moi, ma mère.

Elle souffla en regardant l'état dans lequel elle m'avait mise. Elle ouvrit un peu plus la porte pour me laisser passer.

-Allez rentre.

Elle me surpris à son ton étonnamment doux. Je relevai la tête vers ma mère et la regardai dans les yeux pour dénoncer un peu de sarcasme. Mais il n'en est rien. Elle avait un regard doux, qui ne lui connaissait pas.

-Humm.

Fut ma seule réponse. C'est n'est pas parce qu'elle est gentille avec moi deux secondes que je vais oublier ce qu'elle vient de me dire. Je rentre dans la maison, ça n'avait pas changé. Les grandes maisons de ma mère ne m'étonne pas. J'en ai vu des tellement plus grandes que je n'y fais pas attention. Elles sont très jolies je ne dis pas le contraire, c'est juste que j'y suis déjà habitué, les peintures sont plutôt gris claires ou parfois foncés. Les meubles sont noirs avec du marbre blanc. C'est comme ça dans presque toute la maison et dans les autres aussi. Ma mère a trois maisons, une ici à New York, une de vacances à Rio de Janeiro et une autre dans une ville, loin d'ici. On y va plus parce que c'était celle où il y avait mon père, où il y a mon enfance. Les seule fois où on y va c'est pour prendre des vieilles affaires, mais c'est très rare. D'ailleurs j'ai revu une ou deux fois des gens que je connaissais. C'était de bonnes personnes mais elles ont changées, pas en mal mais c'est juste qu'un événement dans leurs vies les a changées. C'était Sting et Luxus. Ils sont cousins. Sting avait une sœur jumelle, Anna. Je ne l'ai jamais vue, mais du peu qu'on me l'a décrite, elle ressemblait beaucoup à cette fille, aux cheveux blonds, les yeux marron chocolat, un visage mignon, les joues rosées. Enfaite elles se ressemblaient trait pour trait. En plus elles ont eu des accidents toutes les deux... et si... Non c'est impossible. Il faut que je chasse ces idées de ma tête. J'ai un dîner en famille la, c'est pas le moment de s'égarer.

Je regarde les alentours, décidément je ne pourrais pas vivre dedans, je sais déjà que ça m'énerverait de ne pas voir de couleur. Du rose, du rouge ou du jaune, comme des cheveux d'or... c'est pas possible faut vraiment que j'arrête. Je vais devenir fou si je continue comme ça. A moins que je ne le sois déjà?

J'enlevais mon manteau et l'accrochait au porte-manteau. Ma mère me fit un signe de tête pour me dire de la suivre. Je savais qu'elle allait m'amener dans le salon. Apparement tout le monde est là, puisque je suis en retard, comme elle a eu la gentillesse de me le dire. Je reconnaissais la maison, à vrai dire ça fait longtemps que je ne suis pas venu ici. J'habite loin de chez ma mère, je n'habite même pas aux État-Unis mais à vrai dire comme je voyage souvent j'ai pas d'habitation stable. Je suis un peu partout et nulle-part à la fois. Des fois les gens ne me reconnaissent pas, donc je suis tranquille, ça me fait du bien d'être vu comme un être humain et non comme un "Dragneel" parce que, après tous le monde me regarde comme si j'étais une créature féroce ou des fois avec de l'admiration, sa dépend des personnes.

Quand j'arrive dans le salon je vois mon frère, Mavis et ma tante, toujours entrain de sourire. Quand ils me voient ils viennent tous me dire bonjour. C'est assez chaleureux comme accueil je trouve, ça change, mais il y a un truc qui cloche, mon grand père n'est pas là. Il doit être au toilettes ou peut être entrain d'apprendre à sourire. Qui sait? A tiens quand on parle du loup, il arrive en descendant les escaliers. Quand il arrive les peu de bruits qu'il y avait cessent. Il est en bas des escaliers et il me regarde. Je sais qu'il ne m'a jamais aimé, ce n'est un secret pour personne, même un aveugle le remarquerait tellement la tension est pesante entre nous. Enfaite pour lui c'est de ma faute si son fils est allé en prison et si il est mort. Comme j'étais là le moment où ils l'ont emporté et que c'est moi qui ai ouvert la porte alors c'est de ma faute. Tout le monde sait ce qu'il pense, mais personne est d'accord. Personnellement je m'en fiche de ce qu'il pense ou de ce qu'il croit. Enfaite non, je m'en fous totalement de ce qu'ils pensent tous. C'est vrai j'étais là au moment de son arrestation et je n'ai rien fais quand ils l'ont emporté, mais en même temps qu'est ce que j'aurais pu faire? Je n'étais qu'un gosse et à vrai dire je me demandais même si ce n'était pas moi qui avait appelé la police tellement j'étais soulagé. J'étais soulagé que cette souffrance allait enfin s'en aller. Mais finalement non, ma mère était bien décidé à prendre le relais. Cette histoire m'a suivi pendant toute ma vie et elle me suit toujours, mon grand père en est la preuve.

Je me lève, le regarde et m'approche de lui. Je lui serre juste la main et lui dis bonjour. Je suis un minimum poli. Je me retourne et vais m'asseoir à ma place. Plus personne ne parle. Plus personne ne bouge. Et c'est à ce moment que je sens comme une pression sur mon bras, je regarde d'où provient cette sensation et je vois ma tante qui me regarde avec un grand sourire. Je l'admire beaucoup, quand on la regarde on ne peut pas savoir ce qu'elle renferme, ce qu'elle ressent. Elle sourit tout le temps mais je suis sur qu'au fond elle souffre des fois, meme si elle ne le montre pas. Dans la famille Dragneel, on a tous appris à cacher nos sentiments, c'est ce que nos parents nous apprend dès notre plus jeune âge. Moi je m'en fous royal de leur truc de sentiments, ça sert a rien de les cacher, à part à te montrer associable, franchement, si tu ne montres pas tes sentiments c'est chiant, tu sais pas ce que la personne ressent, tu ne peux pas l'aider, l'a réconforter ou même la faire rire. Alors moi je m'en fous j'exprime mes sentiments comme ils viennent. Sauf la tristesse, ma tante et moi on est pareils dessus. Je n'ai été triste qu'une seule fois dans ma vie, du moins je l'ai montré qu'une seule fois. Depuis ce jours je me suis promis de ne plus jamais pleurer, du moins sans elle, sans cette personne qui m'a causé la perte de contrôle total que j'avais sur moi, sur mes sentiments, sur ma tristesse. Mais je n'arrive pas à tenir cette promesse. Des fois ça m'arrive de laisser des larmes solitaires, mais ce n'est que quand je pense à elle, quand je repense à des moments passés avec elle. C'était le jour où elle est partie, j'étais avec elle, elle était dans mes bras, elle avait la voix éteinte, elle pleurait, et moi aussi. Elle m'avait dit que ce n'était rien. Que j'allais m'en remettre et l'oublier. Mais je lui ai dit que je ne pouvais pas, que je ne pouvais pas parce que je l'aimais. Mais c'était trop tard, elle était partie, elle ne m'avais pas entendu.

Une vie bien compliquée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant