22 - Le changement

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Il est huit heures lorsque mon réveil sonne, mais cela fait bien longtemps que je suis réveillée. Je n'ai quasiment pas dormi de la nuit tellement je suis stressée par cette journée qui s'annonce. Impossible d'avaler quoi que ce soit non plus, un nœud s'est formé dans mon ventre mais je le sais, je ne dois pas laisser l'angoisse m'envahir. Je me prépare et me maquille soigneusement ce qui me permet de me calmer un peu. J'ai rendez-vous ce matin au bureau avec l'un des meilleurs candidats que Samuel a trouvé. J'espère que celui-là sera le bon. Ni mes parents, ni Yeray et personne à vrai dire n'est au courant de cet entretien, je ne veux plus faire de faux espoirs.

J'arrive un peu en avance et commence à m'installer. Je sors mes affaires ainsi que mon carnet contenant toutes les notes. En cherchant dans mon sac je retombe sur le mot que Samuel m'a laissé chez Yeray. Je le relis pour la énième fois et je ne peux m'empêcher de sourire. Ce mec m'épatera toujours, il tombe toujours juste c'est inexplicable. Il a su faire exactement ce qu'il fallait et je dois avouer que cela me fais aussi un peu peur.

Quelques minutes plus tard, on m'annonce que mon rendez-vous est arrivé, et je sens la pression sur mes épaules en avançant pour le saluer. Puis nous commençons l'entretien.

Après plusieurs heures de rendez-vous, je raccompagne le candidat, Carlos Revera, jusqu'au hall :

- Merci beaucoup c'était vraiment un plaisir Carla, me dit-il.

- Merci à vous de vous être déplacé, c'était très enrichissant de pouvoir discuter ensemble.

- Une si jeune femme avec autant d'ambition, c'est moi qui suis très chanceux.

- A demain alors, déclarais-je en souriant.

- J'ai hâte d'être demain oui !

- J'adore votre motivation, nous allons faire une bonne équipe !

- Et j'adore votre façon de tout calculer pour vous calmer, déclare-t-il en rigolant.

- Je vous envoie une version du contrat dès qu'il est prêt, comme ça vous pourrez finir votre dossier pour un logement. Et s'il y a besoin de quoi que ce soit d'autre n'hésitez pas Carlos.

- C'est noté, déranger Carla Rosón quand bon me semble, attention vous allez le regretter !

Je rigole franchement et le salue.

Grâce aux recherches de Samuel j'ai trouvé la personne idéale pour le vignoble. Nous nous sommes immédiatement très bien entendu. Nous avons discuté pendant des heures, et son entretien d'embauche c'est finalement plutôt transformé en réunion pour débattre de mes idées pour l'avenir du vignoble.

Il a trente ans et a déjà travaillé dans de grande entreprise européenne. Il est d'origine Portugaise et veut s'installer en Espagne pour se poser, construire une famille et ça m'a l'air d'être quelqu'un de plutôt fiable. Il ne connaissait ni mes parents ni ma famille et n'avait donc aucun a priori sur mon nom de famille et ce que cela impliquait. Il était prêt à commencer immédiatement, il devait se trouver un appartement au plus tôt donc ça l'arrangeait de commencer à travailler tout de suite. Ça ne lui posait pas de problème que je fasse mes études à l'étranger et il était le premier à trouver des solutions pour le décalage horaire.

C'est l'une des premières fois que j'ai réellement l'impression d'être prise au sérieux en ce qui concerne les caves. L'une des premiers fois que l'on ne me dit pas « oui oui » pour ensuite demander l'avis de mon père. Un sentiment de fierté m'a envahi, et pour une fois, je m'autorise à penser que les choses vont bien se passer.

Quelques jours sont passés et tout ce passe à merveille avec Carlos. Il s'intègre très rapidement à l'équipe déjà en place et aux différentes procédures. Nous sommes sur la même longueur d'onde et c'est vraiment agréable.

Fuis-moi, je te suis ... | CarmuelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant