II- Un mystère non resolut

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Ouvrant péniblement les yeux, Robin de Locksley se fit aveugler par le soleil filtrant ses volets. Il grogna d'agacement en tournant sa tête dans l'oreiller, retrouvant la pénombre dont avaient besoin ses yeux. Mais c'est sans compter sur le réveille-matin trônant sa table de nuit pour le réveiller à coup de grand hurlement, et il comprit enfin pourquoi il s'était réveillé alors que son sommeil était encore lourd. Bien qu'il ne l'avait pas entendu c'était déjà la seconde sonnerie que procurait la machine, signifiant ainsi qu'il devait se lever sans plus traîner. Dans un geste il éteignit la sonnerie qui avait coupé court au silence de la nuit et il glissa ses pieds dans les pantoufles vert sapin au pied de son lit. Il se leva et descendit de suite déjeuner en compagnie de sa mère, une petite femme, douce et gentille, aux cheveux noirs agrémentés de mèches grises montrant son âge avancé. Ses rides aussi le montraient mais moins, la femme avait continuellement un sourire radieux qui masquait les marques de son âge, même lorsqu'elle était au naturel comme ce matin. Robin embrassa tendrement sa joue en passant avant de sortir un bol dans lequel il versa des céréales suivies du lait pour l'accompagner.

- Bonjour maman, répondit jovialement le jeune garçon.

- Bonjour mon petit poussin. Tu as bien dormi ? S'empressât de demander la femme en détaillant son fils avec fierté.

Si dans la famille Mills les rapports étaient tendus, les De Locksley étaient eux toujours très démonstratifs et tactiles. L'amour découlait en trop grande quantité de cette ascendance et ce depuis des générations entières. Après un petit déjeuner qui ne fut pas de refus le jeune homme monta dans sa chambre pour se préparer, devenant partie à ladite colonie de vacances d'ici moins d'une heure. Il se fondit alors dans son armoire pour enfiler un débardeur blanc, épousant parfaitement la forme de son torse musclé, ainsi qu'un short kaki. Il coiffa ses cheveux châtains avant de prendre son sac ainsi que sa valise et de partir. Deux mois, c'était la durée à laquelle il devait devait rester là-bas.

Bien que la famille De Locksley soit très complice, les parents avaient obligé leur fils à aller le bas, voulant le faire détaché d'une affaire qu'il prenait bien trop à cœur. Quelques mois précédant la fin de l'année scolaire une adolescente s'était suicidé, et depuis Robin s'était mise en tête de découvrir la vérité sur cette affaire. La police s'était persuadée que c'était un suicide, mais lui il était sûr d'un meurtre. Toutefois personne ne l'écoutait et il ne s'attirait que des problèmes ainsi. Robin avait un réel besoin de mener des enquêtes et ce depuis aussi longtemps que son âme de détective s'en souvienne. Tout petit il se nourrissait déjà de nombreux films policiers où ils résolvaient les enquêtes avant même le quart du film. Il avait un don et il le savait, mais si ses parents en avaient jadis été très fiers ils l'étaient bien moins maintenant. À cause de ce fameux jour...

Jamais à Schoolbrook on n'avait vu un élève si accompli. Il n'était pas spécialement bon élève, mais c'était l'un des rares spécimens à cet âge à être aussi passionné par l'apprentissage. Robin De Locksley ne faisait pas que suivre son apprentissage, il s'en délectait. Chaque mot de professeur était pour lui une source d'énigmes, qu'il parvenait à résoudre en assemblant les mots. C'était ainsi que Robin écoutait toujours les choses du moins.  Mot par mot, créant des énigmes absorbantes dont il ne se détachait qu'une fois tous les mots en sa possession. Sa vie était devenue un point d'interrogation géant, dont il résolvait les énigmes. Alors quand une élève était décédé, une élève qu'il avait vue tous les jours depuis 730 jours. Qui arpentait jadis les mêmes couloirs que lui, il ne pouvait s'imaginer qu'il était passé à côté d'une telle souffrance chez la jeune fille. On ne cache pas sa douleur si facilement, et encore moins à Robin De Locksley. Il était persuadé qu'elle avait été assassinée et avait bien l'intention d'ôter les mystères de cette histoire. Mais alors qu'il se promenait dans les couloirs en écoutant un podcast depuis ses écouteurs il avait été pris par surprise. Une bande de gas, tous cagoulés l'avaient alors frappé, jusqu'à ce qu'il en perde connaissance. Il avait été retrouver par Violette Morgane, une adolescente aux cheveux noirs qu'il ne connaissait pas mais qui l'avait quand même aidé. Elle avait appelé la principale et l'infirmière et il avait été conduit à l'hôpital. Il s'était réveillé quelques heures plus tard avec seulement des côtes cassées, mais rien de trop grave. Ses parents avaient accouru et Robin leur avait raconté ce qu'il savait de cette agression, chose dont il regrettait dorénavant énormément d'avoir fait, s'enfermant ainsi dans son propre malheur. Ses parents lui avaient interdit de continuer cette folie et l'avaient envoyé dans ce camp de vacances pour qu'il détache de tout ça.

Et le voilà ainsi, montant dans le bus avec les 65 autres personnes qui allaient partager ses vacances au camp avec lui. Et c'était seulement le nombre d'adolescents, il ne comptait même pas encore les moniteurs qu'ils rencontreraient en arrivant sur les lieux. Il soupira et s'enfonça dans un fauteuil, déroulant ses écouteurs qu'il enfonça ensuite dans ses oreilles, écoutant un podcast une fois de plus. Le trajet était long. 4h et 25 minutes pour être précis bien que les minutes pouvaient changer en fonctions des potentiels embouteillages sur la route ou du retard de ses camarades pour faire partir le bus. Notamment deux jeunes filles manquaient à l'appel, deux jeune fille qui devait être sacrément importantes pour que le bus les attendent autant.

Deux filles qui arrivèrent au bout de vingt minutes d'attente, sans même prendre le temps de s'excuser. Deux femmes qui semblaient aussi imbues d'elles-mêmes l'une que l'autre. Bien qu'elle paraissent toutes deux très froides et fermées la plus jeune semblait avoir quelque chose en plus. Quelques choses qu'il n'expliquait pas. Physiquement il est vrai qu'elle n'était pas mal, des cheveux aussi sombres que le plumage d'un corbeau, son teint pigmenté d'un brun de couleur rendant ainsi sa peau mate, alors que des lèvres pulpeuses et peintes d'un rose clair se dessinait et contrastaient avec les lunettes aux verres noirs posés sur le nez de la femme cachant ainsi ses yeux. Oh oui, il devait même avoué qu'elle était très belle, mais il y avait autre chose. Comme si étrangement il lisait en cette inconnue une énigme qui fit se serrer ses dents supérieures autour de sa lèvre. Il se sentait comme connecté à elle, une connexion qui ne devait pas être réciproque étant donnée l'indifférence qu'elle lui laissa. Et pourtant elle vient s'assoir juste à côté de lui, ce siège étant de toute manière le dernier vide étant donné que Zelena semblait avoir pris le second resté libre, avant sa cadette. Mais Regina ne lui porta aucune attention et prit simplement un bouquin pour se lancer dans une lecture qui ne sembla pas la ravir. Ou bien était-ce sa tête naturelle ? Il ne l'a connaissais pas assez pour répondre à cette question. Toutefois il eut quand même l'envie de retirer ses écouteurs et de s'éclaircir la gorge pour captiver l'attention de la jeune fille. Il dut s'y reprendre à plusieurs reprises mais finalement le regard brun le transperça et il avala difficilement sa salive, regrettant à ce moment de faire parfois des choses si stupides.

- Euh... sa... salut. Moi c'est Robin de Locksley, se présenta le jeune homme d'une voix tremblante et bafouillante, qui sembla seulement agacer la brunette en face. Du moins c'est l'impression qu'elle donna.

- Mmh Regina Mills. Maintenant tu peux me laisser me remettre dans ma lecture ? Argua froidement la brunette en reposant ses yeux vers son bouquin. Mais le garçon en face d'elle sembla subjugué par son nom.

- Waw Mills ? Tu es alors la fille de Cora Mills. " C'est pour ça que le bus les attendait. Ce sont les filles de la directrice ", se dit-il envers lui-même.

- En chair et en os. Mais je ne signe des autographes qu'entre 7h et 10h45. Dommage tu as laissé passer ta change, se moqua la brunette d'un ton acerbe.

Robin baissa les yeux vers sa montre qui afficha : 10h46. Il soupira face à l'ironie de cette jeune fille et reporta ses yeux sur elle. Mais elle semblait s'être replongée dans sa lecture et complètement refermé à une quelconque discussion, Robin le sentit. Alors il ne fit rien et se contenta de renfoncer ses écouteurs au creux de ses oreilles pour le reste du trajet.

Des vacances de Mills Où les histoires vivent. Découvrez maintenant