III- Un nouvel habitat

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4h53. C'était le temps qu'avait duré le trajet au total qui ne devait pourtant durer que 4h25. Bien que le jeune De Locksley ait compté en plus le retard qu'avait fait perdre les deux filles au trajet, il c'était tout de même trompé de huit minutes. Enfin, ils finirent par arriver et le bus se gara juste devant une grande bâtisse blanche, très chic et impressionnante. Pas seulement cette sorte de grand habitat, mais également la forêt s'élançant à côté, et le lac qui semblait s'écouler à des mètres plus loin encore. Il n'y avait pour le moment que le personnel de présent, dont Cora Mills qui semblait bien plus effrayante en vraie. La femme était vêtue d'un costume féminin noir. Entièrement noir. Il n'y avait aucune autre touche de couleur sur la quarantenaire si ce n'est ses lèvres peintes de rouge. Robin descendit du bus après plusieurs de ses camarades et récupéra ses affaires. Lorsqu'il se retourna, il étudia la zone et put remarquer qu'aucune des filles de Cora n'était encore présentes. Robin avait toujours eu un sens très développé pour les détails, il remarquait tout ou du moins faisait des efforts pour tout comprendre. Partout où il allait, il devait être au courant de tout. Et il savait qu'entre cette troupe qui comptait au total 67 personnes, en comptant les deux Mills qu'il n'avait pas compté la fois d'avant, il y avait de nombreux secrets à faire éclore. De toutes les personnes présentes ici.

La visite débuta et les chambres furent attribuées à chaque personne. Tous étaient en colocation avec un camarade, et lui se retrouvait avec un dénommé Jean. L'homme avait des cheveux bouclés et longs, une corpulence assez généreuse et un visage encore arrondi d'enfant. Dès qu'ils furent dans la chambre ils s'échangèrent chacun des banalités comme :" Qui prend quel lit ? "..." Comment tu t'appelle ? ". Le jeune De Locksley se trouva bien vite soulagé de savoir qu'il était tombé sur une personne aussi gentille que Jean, l'homme ayant l'air toutefois un peu trop jovial à son goût. Toutefois Robin n'en releva rien et s'occupa d'agrémenter son côté de la chambre de ses affaires. Pour aujourd'hui rien n'était prévu, chaque élève pouvait mener sa vie comme bon lui semblait, le blond décida alors de sortir sur le balcon. Il s'assit sur une des chaises présentes, un petit carnet noir en main et l'autre tenant un crayon qu'il bougeait régulièrement au même rythme que son poignet. Il racontait simplement sa première journée ici, le trajet, la matinée aussi, mais il finit bien vite par se lasser. Ayant entendu par Jean qu'une partie de foot allait être organisée dans les terrains du domaine, il décida de prendre ses écouteurs qu'il entra dans ses oreilles et d'avancer dans la propriété jusqu'aux terrains. Il regarda les garçons jouer et les filles assises à côté et ne put que trouver cela triste. Il y avait deux clans déjà parfaitement faits, celui des filles et celui des garçons. Mais encore une fois aucune trace d'aucune des sœurs Mills. Depuis qu'elles étaient descendues du bus c'est comme si elles s'étaient toutes deux volatilisées. Il avait beau faire le tour du domaine, découvrant d'ailleurs une grande piscine à l'arrière du bâtiment, les sœurs Mills ne semblaient être nulles part. Enfin peut-être étaient elles dans leur chambre. Chambre dont il ignorait où elles se trouvaient. Il savait juste que les deux Mills avaient des chambres proches, ce qui était apparemment mauvais. Il avait entendu Ruby Lucas parler d'une dispute entre les deux jeunes filles. Ruby était une grande brune aux mèches rouges, avec des yeux bleus perçants et des tenues très légères de ce qu'avait aperçu Robin. Elle se faisait même déjà draguer par plusieurs garçons alors qu'ils venaient à peine d'arrivé. Et au fond il ne pouvait s'empêcher d'être triste pour elle qu'elle est si peu de respect pour son propre corps. Ou alors peut-être aimait-elle se balader si peu couverte ? Mais il en doutait beaucoup, la plupart des filles s'habillant dans le style de Mme. Lucas, faisait ça pour plaire. Surtout que la plupart de ses tenues étaient rouges ou noires, souvent avec de la dentelle à un endroit. Et il ne pouvait s'empêcher de se dire que derrière ce besoin de plaire se cachait en réalité une plaie profondément ouverte. Une plaie qu'il allait essayer d'analyser davantage. Il avait deux mois complets pour discerner chaque personne de cet endroit. Dont les sœurs Mills. Peut-être finalement que ses vacances allaient se révéler plus intéressantes qu'il ne le pensait.

Bien plus tard dans la journée tous furent appelés à manger. Robin se rendit donc à la grande cantine du bâtiment, avec un sol en faux carrelage beige et des murs blancs. De nombreuses tables en bois étaient dissimulées un peu partout, dont celles réservées aux moniteurs. Robin se prépara un plateau de nourriture, des simples haricots avec une viande aussi dur que du béton et un riz au lait en dessert. Il alla s'asseoir à une table, seul, avec la musique de ses écouteurs, regardant une fois de plus chaque détail de la pièce. Et il remarqua une fois encore qu'aucune Mills n'était présentes. Pas même Cora. Peut-être après tout qu'elles mangeaient toutes les trois ? Cora était la directrice donc Regina et Zelena  étaient un peu chez elles. Alors qu'il rêvassait en silence un plateau se posa à côté du sien et Jean peu de temps après. Par politesse Robin enleva ses écouteurs et lui sourit.

- Ooh bonsoir Jean, le salua poliment Robin qui n'avait pas l'habitude de la sociabilité.

Eh oui, Robin était un adolescent très solitaire. Il n'avait même jamais vraiment eu des copains. Tous le trouvaient " bizarre ", par son besoin irrésistible de connaître chaque détail partout où il allait. Jean vit sa gêne et lui tapa dans le dos d'une tape amicale.

- Aller Roby, détends-toi. Je ne vais pas te manger, il rit alors que Robin rougissait doucement. Plus sérieusement j'ai vu que tu étais seul mais si tu veux je peux repartir.

- Non non vas-y reste, Robin lui sourit et commença à manger.

- D'accord, l'homme lui sourit tout autant et se mit à manger aussi. Alors c'est la première fois que tu viens ici ?

- En effet oui et toi ?

- Non je suis déjà venu l'année dernière, avoua l'homme en essayant de manger sa viande.

- Ooh c'était bien ? S'intéressa Robin qui se disait qu'il pourrait peut-être lui soutirer quelques informations.

- Si ça ne l'avait pas été je ne serais pas revenu, se moqua gentiment l'homme en regardant Robin.

- Oui c'est évident, il rougit et grimaça. Mais donc tu connais déjà certains trucs d'ici ?

- Euh ouais, affirma Jean cette fois-ci moins convaincu. Pourquoi ?

- Je voulais savoir si tu connaissais un peu Regina Mills ? Demanda honnêtement Robin.

Et Jean se mit à sourire bêtement. Il fixa Robin et lui donna un petit coup d'épaule pour le châtier.

- Pourquoi ? Tu t'intéresses à Miss Mills ?

- Elle est juste assez étrange, j'arrive pas à la cerner, avoua Robin sans mentir. Bien qu'il ne disait pas toute la vérité il ne mentait pas.

- J'en connais pas beaucoup sur elle non. Elle est très discrète. Pendant les deux mois où j'ai été là aux dernières vacances je ne l'ai même que très peu vu. Mais chaque fois que je la vois elle a toujours ce regard très dur, je sais des autres qu'elle est aussi très mesquine. En bref méfie toi d'elle, lui affirma le jeune homme en chuchotant comme si c'était un secret.

- Et tu sais quoi sur les autres ? Demande Robin soudain intrigué.

- Je sais, il hésita à le dire mais haussa finalement les épaules. L'année dernière on racontait des histoires autour d'un feu qu'on avait fait avec des amis. Et Killian Jones se vantait d'avoir apparemment couché avec elle. Je ne sais pas si c'est vrai, plein de monde disait que non, d'autres que Regina couchait avec tout le monde de toute manière. Le lendemain tout le monde était au courant que Regina et lui avait " couché ensemble ". Je sais que ça l'a beaucoup affecté, au point qu'un jour, alors que je mangeais mon sandwich près du lac, j'ai entendu du bruit dans un abri en ruine. Je me suis approché et je les aie découvert. Regina paraissait hors d'elle. Elle était en train d'étrangler Killian. Mais le plus bizarre était qu'elle avait la tête en sang. J'ai pensé qu'il l'avait frappé pour se débattre, mais même encore maintenant je n'en sais rien. Après ça plus personne ne l'a revue pendant une semaine, jusqu'à ce qu'elle réapparaisse comme une fleur. J'ai préféré ne rien dire, tu sais je préfère toujours éviter les problèmes. Surtout que les Mills sont des personnages très particuliers. Je savais que si j'en parlais cela se retournerais contre moi à coup sûr.

Robin écouta son ami en fronçant les sourcils. Qu'avait-il bien pu se passer entre Regina et Killian pour que la jeune fille entre dans une telle colère ? Au point de vouloir le tuer ? Cette réaction était assez surdimensionnée, même pour des faux ragots. Il y avait forcément autre chose, une histoire bien plus sombre.

Des vacances de Mills Où les histoires vivent. Découvrez maintenant