L'assistante

Chapitre 8

Calixte se frotta légèrement les yeux. Elle essayait de reprendre son calme. Après la scène avec Jake dans le parc, elle se sentait affaiblie. A chaque fois, qu'elle était en face de lui, sans savoir pourquoi, son ancien elle revoyait le jour. C'est à dire une Calixte faible, sans prestance et troublée à la moindre occasion par ses sentiments envers Jake. D'ailleurs que ressentait elle vraiment pour lui? De l'amour comme elle l'avait déclaré à Ellie? De la reconnaissance ? Elle n'en savait rien. En ce moment, son cœur battait plus du fait que Damon Tuck soit entrain de la soigner plutôt que pour Jake.

Jake !

Cet homme la troublait d'une manière pas saine. Ellie le lui répétait mais elle s'entêtait à le suivre. Elle même ne se l'expliquait pas. Entre eux, c'était comme un lien malsain déguisé en amour et elle avait l'impression d'être dépendante de cette relation.

Douloureusement, son cœur se serra. Il se serra de rage et de honte mêlés. Voici l'homme à qui elle avait tenu tête avait assister à un spectacle aussi désolant, sans qu'elle ne puisse y faire quoique se soit. Elle était affreusement embarrassée de relever les yeux sur lui.
Elle jouait nerveusement avec sa robe, essayant d'oublier cette imposante présence au près d'elle.

- Votre lueur c'est affaiblie, lança Damon qui avait enfin lâché son bras. Si je recroise cet homme, je ne garantit pas de mon calme.

Son regard sombre la convainquit de son sérieux presque effrayant. Calixte ignora sa cette phrase terrifiant me et lui demanda :

- Comment ça affaiblie?

Elle se redressa dans l'attende dune réponse. Damon se leva et abaissa son regard sombre sur elle. Il s'imposa de toute sa hauteur. Son regard au départ admiratif, s'assombrit de plus en plus.

- Le feu de battante qui brûlait dans vos yeux constamment a diminué. Simplement parce que cet homme irrespectueux s'est pointé et vous avez succombé, dit il tristement. Je suis déçu par votre attitude mais après tout, vous n'êtes qu'une femme.

Subjuguée, Calixte ouvrit grand les yeux. Sa fierté fût blesser par cette dernière phrase. Les mains moites et le visage rougissant de colère, elle se leva promptement.

- Vous les hommes, vous êtes trop arrogants. Je suis une femme, oui, mais je vais vous montrer de quoi les femmes sont capables. Car, nous femmes, nous avons bien plus de valeur que vous ne pouvez l'imaginer.

Rageusement, elle reprit son souffle et expira en regardant toujours Damon droit dans yeux. Sans défaillance. Calixte se rendit compte qu'elle perdait son sang froid mais elle ne se calma pas pour autant. Une rage bouillonnait en elle, une rage qui raviva sa flamme.

- On se retrouve demain au bureau.

Sur ces mots, elle tourna ses talons et se dirigea vers la sortie. Ses talons claquaient rageusement le sol. Elle s'en allait en laissa à Damon le goût de la victoire car, il venait bel et bien de prendre le dessus sur elle. Toutefois, cela n'était que dans le but de la rebooster.

- Laissez moi au moins vous ramener chez vous, lança t- il moqueur.

- Je vais prendre un taxi, répondit elle d'une voix fulminante.

Elle claqua la porte derrière elle. Après son départ, Damon se mit à rire, ravit d'avoir pu la mettre hors de ses gonds. Il espérait qu'elle puisse se réveiller et voir qu'elle n'avait pas besoin de cet homme. Elle était assez forte et mature pour s'assumer. Ce Jake ne faisait que la tirer vers le bas, il n'était qu'un poids mort. Il ne se rendait même pas compte de la chance qu'il avait de pouvoir profiter d'elle.
Le retentissement de la sonnette mit court à ses pensés. Risa, sa gouvernante sortie de nulle part et se précipita pour aller ouvrir. Une jeune femme vêtue élégamment se trouvait à l'encadrement de la porte. Elle entra et donna sa veste à Risa. Elle traversa le grand hall en admirant la maison.

- Damon est il là, dit elle en se retournant vers la gouvernante.

- Je suis là, répondit il lui-même.

La gouvernante s'éclipsa les laissant ainsi seuls. La jeune femme se rua sur Damon et embrassa ses joues rugueuses.

- Tu es toujours aussi..ténébreux, roronna t-elle.

Damon s'empecha de rouler des yeux et l'invita à s'assoir. Elle s'assit près de lui en roucoulant. Jouant de ses atouts féminin, elle arqua son dos pour faire ressortir sa poitrine, sublimé par ses boucles blondes.

- Bonsoir Carine, salua Damon.

- Je suis ravie que tu te souvienne de moi, dit elle en battant des cils. Ta présence en France se fait rare.

Elle s'accrocha à lui sans retenue.
Encore une. Encore une conquête d'un soir qui le poursuivait. Il croyait pourtant être assez claire avec ces demoiselles. Aucunes attaches, seulement du sexe. Mais, elles revenaient toujours pour en redemander. Il en avait mare et ne savait plus comment les repousser.

- Tu t'es déplacé jusqu'à New-York pour me dire ça? Fit il d'une voix bourrue en mettant un écart entre elle et lui.

- Non mais c'était juste un constat, tu sais comme ton entreprise est aussi implantée là-bas je me disais que je te verrais plus, sussurra Carine.

Ses yeux noisettes brillaient d'envie. Elle observait Damon en se mordant la levre. Voyant que Damon regardait ailleurs plutôt que vers elle, elle se racla la gorge et prit un air sérieux.

- Je suis là pour te proposer un projet, finit elle par dire.

Damon leva un sourcil, intrigué. Quel genre de projet pouvait elle bien lui présenter ? Lui qui l'avait longtemps prit seulement pour un jolie visage.

- Je te propose d'investir sur moi, proposa t-elle en levant le menton.

Pendant un instant, il avait cru qu'elle s'était ressaisit. Qu'elle avait prit son destin entre ses mains au lieu de passer d'homme en homme, mais même son projet tournait autour d'elle.

- Tu sais déjà que j'ai fait la couverture de certains magazines célèbres et que je suis très apprécié dans le milieu de la mode.

Il est vrai qu'elle était sollicitée dans ce milieu, d'ailleurs, c'est à l'occasion de la prise d'une photo pour la couverture d'un grand magazine que Damon l'avait rencontrer. Blonde, élancée, au yeux noisettes, elle était la fille parfaite pour ce genre de chose. Mais de là à investir sur elle, il en doutait. Damon se massa la tempe, vraiment harassé par son discours. Il voulait se débarrasser d'elle au plus vite.

- Passe au bureau pour en parler à mon assistante!

- Ton..assistante ? Mais enfin ce n'est pas elle qui décide, s'empressa t-elle de dire.

- Si justement.

- Mais...

Un regard noir de la part de Damon la stoppa aussitôt. Elle avala douloureusement sa salive. Cet homme était très ouvert mais quand il le décidait, il devenait très effrayant. Personne ne pouvait lui tenir tête, pensa Carine.

- D-d'accord, je passerai à ton bureau.

Damon la mit quasiment dehors. Sa visite brève l'avait malgré tout épuisé. Il monta dans sa chambre à l'étage. Il prit une douche rapide et se vêtu d'un costume des plus simples avec une chemise d'un blanc immaculé. Pressé par un important rendez-vous dans un autre pays, Damon emprunta son jet privé dans rien dire à Calixte. Pour l'instant elle ne s'occupait que de l'entreprise basé en Amérique, il devait donc continuer à gérer les autres bien que tout seul. Dans les nuages, il s'imaginait déjà la tête qu'elle ferait lorsqu'elle serait au courant de son déplacement imprévu. Elle s'empourprerait sûrement de colère et il regrettait presque de ne pas voir ça.