Chapitre 14

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- Vous étiez dans l'armée ?

Damon fronça les sourcils en fixant Calixte. Dans l'avion qui les emmenait à Moscou, Calixte s'était d'abord murer dans le silence puis avait subitement posé cette question.

- Pourquoi ? Demanda t-il méfiant.

- Simple question. Je remarque vos habitudes. Vous vous asseyez toujours droit et lorsque que vous êtes debout votre buste est aussi droit. Vous mettez souvent les mains dans le dos et ouvrez légèrement vos jambes. Et aussi, la façon dont vous avez maîtrisé Jake a piqué ma curiosité. C'était.. impressionnant.

Ce qui était impressionnant est qu'elle ait remarqué tout ça à son sujet. Damon lui même ignorait ses gestes qui était désormais anodin pour lui.

- En effet, j'étais dans l'armée.

Calixte ne prononça aucun mot attendant qu'il continue mais il se tue, la faisant languir.

- Et ? Encouragea t-elle.

Damon qui était assit sur le siège en face d'elle, se redressa. Il la défia du regard puis dit.

- Pourquoi Julian vous appelle Anderson ?

Encore cette question. Cette fois-ci, il ne comptait pas lâcher l'affaire et tenait à le savoir. Un sentiment naquit au fond de lui depuis le jour où Julian l'avait reconnu. Il était jaloux du fait qu'ils aient un passé commun.

- C'était le nom du mari de ma tante. C'est un peu compliqué et je ne voudrais pas vous ennuyez avec ça.

- Si tu ne me le dis pas, je vais le découvrir moi-même.

La jeune femme haussa des épaules, le défiant ainsi. Chacun n'était encore prêt à dévoiler le passé qui le hantait. Jusqu'à l'atterrissage, ils ne s'adressèrent plus la parole. Damon descendit de l'appareil en premier. Connaissant bien ce pays, il portait les vêtements adéquats.  Calixte par contre s'était vêtue d'une veste trop légère et elle fit les frais. Un vent glacialoa frappa à sa sortie de l'avion.

- Il y a un problème, demanda Damon en revenant sur ses pas.

- Bah..je..mes..je

Damon compris qu'elle avait froid. Il s'empecha de rire devant son désarroi.

- On n'est pas au printemps?, se plaignit Calixte en se frottant les bras.

- Si c'est justement la fonte des neiges qui entraine la nevasse. Mais vous savez en Russie les température sont généralement basses. Si on était venu un peu plus tard, on aurait peut-être eut un temps plus doux.

- Vous avez l'habitude de venir ici ?

- Je suis originaire d'ici.

- Ah, fit Calixte très étonnée.

Avec un sourire en coin, il enleva son manteau et le déposa sur les épaules de Calixte. Une douce chaleur émanant du vêtement, la réchauffa. Il voulu retirer aussi ses gants pour les lui mettre.

- Votre manteau suffit déjà, l'arreta t- elle gênée.

Sans qu'elle ne s'y attende, il la souleva puis marcha jusqu'à la voiture. Là, dans ses bras, elle ressemblait à une enfant emmitouflé dans ce grand manteau. Ses joues prirent une teinte rosé faisant jubiler Damon.
Elle se contenta d'observer les rues pendant tout le trajet, trop gênée pour lui adresser la parole. Les lumières éclairaient le rues animées malgré le froid. Mais elle ne put observer la véritable beauté de la ville en pleine nuit.

Après un long moment de trajet, ils rentrèrent par un grand portail dans une propriété encore plus grande. Après un petit bout de chemin semblant être l'allée principale, ils descendirent devant un immense manoir. Sa demeure de New-York n'était rien comparé à celle-ci. Deux grandes gargouilles trônaient sur des piliers ornant les escaliers qui conduisaient à la grande porte. Une fois à l'interieur, Calixte était tel un château branlant. Elle ne savait plus où donner de la tête. La main froide de Damon se glissa sous son manteau pour atteindre son dos. Il la conduisit parmi des dédales de couloirs.

- Repose-toi ! Ordonna Damon une fois au pas de la porte d'une des nombreuses chambres. Je vais faire monter vos affaires.

Elle acquiesça et se faufila dans la chambre. Une chambre aux allures d'époque mais aussi très moderne. Elle avait un charme que Calixte appréciait.
Quelques minutes après, elle vit Damon revenir avec sa valise.

- M..merci, balbutia t-elle.

- De rien moya dorogoya.

Elle s'empêcha de frémir d'excitation en l'entendant parler russe.

- Vous êtes une sorte de prince ou un truc du genre ? Demanda t-elle curieuse. Parce que ce manoir est..très grand.

Damon effaça la petite distance qui les séparait.

- Si c'est le cas, tu vas m'obeir ?

Une lueur d'amusement traversa le regard de Damon. Il vit ses lèvres s'étirer en un fugace sourire.

- Si vous l'êtes, ça ne ferait que renforcer votre côté arrogant.

- Veux tu bien arrêter de me vouvoyer ?

- Sinon quoi ? Le défia t-elle.

Sans crier gare, il l'emprisona dans ses grands bras et passa sa main de son dos  à son cou. Calixte essaya de se débattre mais il resserra sa prise. Damon ressentit sa poitrine compressée contre le sienne. Il essaya de contrôler le désir qu'elle lui inspirait.

- Monsieur Tuck...

Cette fois, il plongea sa tête dans son cou et l'embrassa. La réaction de Calixte ne se fit pas attendre, elle émit gémissement sans pouvoir se contrôler.

- Je continue? Murmura t-il d'une voix gutturale.

- Non.. arrête, haleta Calixte.

Elle le repoussa et il s'éloigna, satisfait.
Calixte le regarda partir en tenant son cou. Les frissons qui avaient traversés son corps l'avaient trahi et elle se sentit mal. Essayant de comprendre ce qui lui arrivait, elle mit une nuisette, s'allongea sur le lit à baldaquin et expira fortement. Ses yeux se fermèrent d'eux même. La fatigue était trop grande pour resister au sommeil. Cette nuit fût mouvementée. L'objet de son tourment fut Damon. Ces flashs incessants de lui la réveilla en sueur. Calixte sortie de sa chambre et se mit à harpenter les couloirs. Pied nu, elle espérait ne faire aucuns bruits qui réveilleraient le chef de lieux. Elle finit par se perdre dans ces nombreux couloirs. A chaque tournant, elle se perdait un peu plus. Perdant espoir, elle vit de la lumière dans une pièce. Lorsqu'elle y jeta un œil, elle vit Damon torse nu, feuilletant un livre. Calixte voulut s'éclipser avant d'être vu.

- Calixte, appella Damon alors qu'elle s'enfuyait.

Obligée d'y retourner, elle le rejoignit dans la pièce. C'était en fait une grande bibliothèque à deux étages. Calixte avança le cœur battant. Sa nuisette lui semblait minuscule à cet instant. Damon l'embrassa du regard avec un sourire. Enfin, elle avait volontairement détaché ses cheveux. Un grognement traduisant son excitation, franchit le barrage de sa bouche.

- Que cherches-tu à cette heure de la nuit ? Demanda Damon.

- Je n'arrivais pas à dormir, répondit elle en détournant les yeux de ses muscles saillants.

Damon laissa le livre qu'il lisait et s'approcha d'elle. Il la contourna puis revint devant elle. Il prit une poignée de ses cheveux et les admira.

- Avec une tenue aussi provocante, j'espère qu'aucun de mes hommes ne t'a aperçu.

- N..non personne ne m'a vu..enfin je crois.

- Sauf moi.

Oui, sauf lui, qui l'embrassait maintenant d'un regard brûlant de désir. La flamme sauvage qui dansait dans ses yeux la fit reculer quelque peu.
Damon la regarda puis s'attarda sur ses cuisses à moitié dévoilées.

- Qu'est-ce que c'est? s'enquit il en soulevant sa nuisette.

Surprise par son geste, Calixte le gifla et rabaissa sa robe. La mollesse de sa frappe traduisait son manque animosité. Elle voulait juste le ramener à l'ordre.

- Damon..enfin, lança t-elle rouge pivoine.

De ses larges mains, Damon la saisit par la taille et la déposa sur la table. Un hoquet de surprise sortit de la bouche de Calixte. Ensuite, Damon s'abaissa et romonta encore sa nuisette. Plus doucement cette fois-ci. Il respecta tout de même son intimité en s'arrêtant avant de voir sa culotte.

- Des cicatrices...

L'assistanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant