Anderson. À l'écoute de ce nom qu'elle avait délaissé depuis des années déjà, Calixte en oubliait de respirer. Ce seul nom la rebutait car c'était le nom de sa tante ou plutôt celui de son mari. Ce nom portait avec lui ses blessures et meurtrissures, son passé avec les Anderson. Ils étaient une des raisons de sa froideur et Julian une autre. On pouvait dire que le jour les Anderson étaient son tourment et la nuit c'était Julian. Enfermée dans la pièce, elle regardait son reflet dans le miroir. Ses yeux vert se flouttaient dans le flot de larmes qui les envallissaient. Elle les ferma promptement pour refouler tout sentiment. En les réouvrant, son visage repris son air neutre. Calixte arrangea son chignon qui avait était défait par Damon. Elle le détestait d'avoir fait cela car ça avait fait remonter les souvenirs de Julian. Elle s'en serrait bien passer. Depuis le début, elle l'avait reconnu mais pas lui et elle ne comptait rien lui dire car cela n'était pas nécessaire vu qu'elle avait enterrée la hache de guerre.
La tête haute, elle sortit des toilettes. Damon et Julian qui étaient entrain de discuter se levèrent aussitôt.Julian se passa une main nerveuse dans ses cheveux châtains. Il cherchait les mots pour expliquer cette situation. Une situation dans laquelle, il était le bourreau.
- C'est incroyable de te revoir ainsi, murmura Julian. Tu a tellement changé.
Calixte s'empêcha de rouler des yeux face à son expression hébétée.
- Mademoiselle Mayer, voulez-vous bien m'expliquer ce qu'il se passe! Pourquoi ne suis je pas au courant du fait que vous vous connaissez ? Demanda Damon en allant s'assoir sur son fauteuil.
- Vous ne me l'avez pas demandé !expliqua Calixte. Monsieur Tuck je ne tolererai plus un tel écart de conduite avec moi est-ce clair ?
Damon fit comme s'il n'avait rien entendu.
Julian s'avança vers elle, l'air dépité. Il releva le menton pour essayer de se donner contenance.
- Calixte, je te demande pardon.
- Écoutez monsieur De la Vegas, on a du travail alors veuillez nous laisser, lança t-elle en faisant fi de ses excuses.
- Calixte, s'il te plaît, insista t-il.
Harassée, elle se dirigea vers Damon et lui demanda une faveur.
- Vous voulez bien nous laisser une minute ?
- Que gagnerais- je en sortant ? A ce que je sache c'est mon bureau ici.
- Je vous devrais une faveur, céda Calixte en de massant la tempe gauche.
Un sourire presque machiavélique, Damon sortit du bureau. A peine Damon fût sorti que Julian se tourna vers Calixte la suppliant encore et encore pour ce qu'il lui avait fait.
- Je me suis toujours demandé ce que tu étais devenu. Tu avais quitté l'Université et je ne t'ai plus jamais revu.
- J'ai fini l'Université, ne vous inquiétez pas et aussi je ne suis pas du genre rancunière, dit elle sincèrement. Vous étiez jeune et idiot, ce n'est pas de votre faute.
Le passé l'avait blessé à une époque. Une époque révolue à présent. Le fait que cet homme l'ait un jour maltraité ne l'atteignait plus. Mais, elle ne pouvait nier que de le voir la supplier gonflait son égo. Sachant que quelques années au paravant c'était elle qui le suppliait et que maintenant elle avait atteint ce statut de chef d'entreprise par ses propres efforts était extrêmement satisfaisant. Femme de valeur et de courage, cette étape de sa vie avec Julien ne l'avait point stopper.
- Après ton départ, il y a eu tellement d'histoire sur toi...
- Des histoires? s'étonna t-elle.
- Oui, certains disaient que tu avais eu un enfant, d'autres disaient que tu t'étais donné la mort. J'ai tellement paniqué que j'ai sombré dans l'alcool.
- Enfant ? Suicide ?
Calixte se mit à rire amèrement. Les gens racontaient réellement ce qu'ils voulaient, sans se soucier de la réalité.
Lasse d'en reparler, elle lui demanda de la laisser enfin travailler avec Damon. Il accepta le cœur un peu plus légé que ces derniers années. Damon rentra dans le bureau à sa suite, un café à la mais.- Bien. A nous deux.
Damon se resaisit et se concentra sur le travail. Calixte le fit assoir sur son fauteuil et se mit près de lui.
- J'ai fait quelque petites constatations, commença Calixte en lui mettant des dossiers sous le nez.
- Lesquelles ?
- Premièrement, vous refusez systématique les demandes des PME, alors que de par leur nombre, elles pourraient vous rapporter gros et en plus cela élargirait votre carnet de connaissance. Deuxièmement, vous exigez toujours le payement comptant, grosse erreur. Troisième et dernier point, votre nonchalance. Vous êtes un bon entrepreneur mais vous n'êtes pas totalement investit. Va-t-il falloir que j'organise aussi votre vie personnelle afin qu'elle cadre avec votre vie professionnelle?
Damon était subjugué et rassuré de ses compétences.
- Je vous comprends mais les PME sont des actifs pas très fiables car ils ne sont pas tous forcément stables. S'il fallait en plus leur accordés des crédits ce serait une faillite amorcée. En plus leur potentiel d'achat n'est pas très élevé.
- Ne savez-vous pas prendre des risques ? Sourit malicieusement Calixte. Une entreprise n'est pas fait que de rentrée d'argent mais aussi des partenariats et collaboration. Ces entreprises ne vous apporteront peut-être pas beaucoup financièrement mais cela vous ferait des alliés. A vouloir toujours imposer vos idéaux par la force brute, vous n'y gagnerez que des prédateurs prêts à bondir au moindre de vos faux pas. Tisser des liens est aussi important que l'argent. C'est aussi ça la richesse d'une entreprise.
Il fut forcé de reconnaître qu'elle avait raison et que son argumentation était parfaite.
- Vous evoquez la théorie des liens mais vous êtes aussi froide qu'un glaçon, consta Damon.
Calixte ne répondit pas et rangea les dossiers.
- On a rendez-vous monsieur Tuck, lança Calixte.
- Avec qui?s'étonna Damon.
- Avec monsieur Krüger, un chef d'une PME.
- Et si j'avais refusé ? Questionna Damon avec l'impression d'avoir été manipulé.
Elle lui répondit qu'on ne le saura jamais vu qu'il avait accepté. Calixte rammassa sa sacoche qui contenait son ordinateur et sortit de l'entreprise avec Damon. Une jalousie évidente traversa les yeux de Sarah lorsque celle-ci les vît passer. Calixte aurait pu en rire d'un tel pathétisme.
La rencontre avec monsieur Krüger débutait sans incident. Cet homme était fort sympathique à Calixte et étrangement à Damon aussi bien qu'il trouvait cela ennuyeux de négocier de si petit montant. Néanmoins, voir cet homme exposé ses idées de développement plut à Damon. Il s'avoua que tous n'étaient pas indignent d'intérêt et qu'il pourrait même peut-être tisser un partenariat avec plusieurs de ces PME.
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L'assistante
RomanceDamon Tuck est un grand entrepreneur. Il a créée une société qui prospère et s'étend bien. Mais un grand pouvoir implique de grande responsabilité et le gérer était difficile. Son aide, son assistante. Ils se côtoieront pendant le temps de leur coll...