La hache se logea dans le crâne de l'homme qui s'effondra sur le sol pavé, foudroyé par la mort. La jeune femme ne broncha pas à cela, désormais imperméable à la violence de ce monde brutal qui avait envahi le sien, elle n'arrivait même pas à réaliser que son bourreau venait d'expirer son dernier souffle. La cacophonie autour d'elle résonnait étouffée à ses oreilles, enfin à son oreille gauche seulement, ayant perdu quelques années auparavant l'audition de son oreille droite suite à une explosion.
La fumée qui entourait la forteresse lui piqua les yeux et elle baissa alors ces derniers sur ses mains, elles étaient recouvertes de crasse et de sang, certains de ses ongles manquaient même, mais elle était depuis bien longtemps insensible à cette douleur.
Une main entra dans son champ de vision, elle releva à peine le visage et tomba sur celui d'une Normande qui était recouverte de sang, mais le faciès de cette dernière se mêla aux traits de son tourmenteur, un cri rauque s'échappa alors de sa gorge tandis qu'elle se reculait du mieux qu'elle pouvait, le fer qui mordait la chair de ses chevilles entravant ses mouvements.
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- Eh, eh,eh... Tout va bien, je ne vais te faire aucun mal...
La blonde s'approcha d'elle tel d'un animal apeuré, son visage couvert de sang n'aida pas la malheureuse a se sentir plus en sécurité et la femme dû comprendre cela car elle essuya du revers de sa manche son faciès ensanglanté avant de tenter de l'approcher à nouveau. Elle déposa une main sur sa cheville droite, fermant son poing sur cette dernière ce qui la fit glapir et sans aucun préavis, il abattit son arme sur la chaîne et la brisa en deux. La guerrière l'avait libéré de ses chaînes, enfin pas entièrement mais cela restait un geste symbolique...
- C'est fini, c'est fini...Tu es libre. Quel est ton nom ?
-... (Y/N)... Dit-elle d'une petite voix éraillée, signe qu'elle n'avait pas parlé depuis longtemps.
- Tu peux marcher (Y/N) ?
Elle hocha négativement de la tête, la plupart de ses muscles s'étaient atrophiés avec le temps et elle se souvenait à peine de comment marcher sans chaînes autour de ses chevilles.
-Mon nom est Eivor, j'appartiens au clan du Corbeau. Si tu le désires, tu peux t'installer dans notre camp, il y a une place pour toi. Plus jamais tu n'auras à vivre dans la peur.
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Elle lui tendit une main, un sourire graciait ses lèvres, la jeune femme n'avait qu'à la saisir, elle devait la saisir, une nouvelle vie s'offrait à elle et cela était grâce à cette étrangère au grand cœur qui en avait fait plus pour elle que les siens...
