CHAPITRE VII : Mahito

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░ Date inconnue

Cela faisait maintenant plusieurs années que je n'avais pas été attaqué par des exorcistes, ça rendait mes journées un peu trop monotones. En revanche, les Enfers ne se désemplissaient pas. Je n'avais jamais vu ça auparavant, l'endroit était devenu un véritable monde, à la limite d'avoir des pays. Il y avait vraiment toute une nouvelle forme de vie, mais il fallait différencier les Hommes et les fléaux. Les Hommes envoyés aux Enfers étaient considérés comme les pires crapules de l'humanité, alors que les fléaux naissaient des sentiments négatifs des hommes, et utilisaient les Enfers comme endroit pour se sentir en sécurité, car aucun exorciste n'avait réussi à y pénétrer et c'était tant mieux. Il y avait des fléaux d'apparence humaine qui préféraient vivre aux enfers et ne pas avoir à faire aux exorcistes, d'autres qui alertaient entre Enfers et la Terre et enfin d'autres qui vivaient seulement sur Terre et qui semaient la terreur. Une chose que je remarquai, fut que beaucoup de fléaux commençaient à savoir parler, soit leur propre langue soit la langue des Hommes. Ainsi, pour les aider, j'ai créé une sorte d'école pour leur apprendre, mais ce n'était pas tout, on y apprenait aussi à se battre et à utiliser ses pouvoirs. De nos jours, les fléaux sont de plus en plus forts, ce fut une très bonne chose car, peut-être qu'un jour nous réussirons à éliminer tous les exorcistes qui nous empêchaient de vivre. Une chose que je n'avais pas réussie à comprendre : pourquoi en vouloir aux fléaux de tuer des Hommes alors que c'étaient eux l'origine des fléaux ? Certains pensent qu'on pourrait tous cohabiter, j'avais du mal à le croire. Je savais de quoi étaient capables les humains, j'en étais un avant et j'étais sur Terre depuis plus de 1000 ans, alors je savais de quoi je parlais. Néanmoins, peut-être qu'un jour, cela arrivera réellement. Si c'était vrai, je resterais aux Enfers.

En ce moment, j'habitai dans une grande demeure au nord de Tokyo. Mes voisins faisaient partie de l'élite de Tokyo. La plupart possédaient de grandes entreprises, étaient des politiciens ou encore des artistes. Je vivais dans une maison traditionnelle, qui ressemblait à mon sanctuaire à l'époque de Kyosuke. Je pouvais profiter d'avoir une vue dégager sur le reste de la ville, la rendant presque utopique. Le nombre de fois où je m'étais endormie en admirant le coucher du soleil, et réveillé, les rayons du soleil frappant mon visage. En 1000 ans, Tokyo en avait connu des changements, surtout au niveau de sa modernité. Je mettais mise à écrire un journal intime après que Kyosuke et Haruna se marient. J'allai leur rendre visite, au moins une fois par an mais en venant les voir, je les mettais en danger. J'avais quand même eu l'occasion de rencontrer mes petits-enfants Ichiro et Izumi, puis j'ai disparu sans laisser de trace. J'envoyais régulièrement des fléaux en repérage, pour savoir si tout allait bien et je les laissais tranquilles. Aujourd'hui, mes descendants vivent à Osaka et Tokyo.

Alors que j'étais en train d'ajouter une page à mon cher journal, j'entendis les cloches de mon entrée retentir. Je n'étais pas forcément habituée à recevoir de la visite, je parlais rarement à mes voisins et les seules fois où ça arrivait c'étaient des fléaux. D'ailleurs pour les distinguer des humains, j''instaurai un code secret : trois coups de cloches, frapper deux fois à la porte tout en récitant « le noir est la couleur du néant et le rouge la couleur du sang. Quand on les mélange, ils provoquent le chaos ». Et c'est ce qui se passa. Je partis en direction de la pièce principale, habillée d'un kimono moulant fleurit, noir et rouge comme d'habitude et ouvert sur les côtés, ainsi que de mon fidèle chapeau. Il s'agissait du dernier vêtement que me cousit Haruna avant de décéder, et j'y tenais autant que la bague qu'il m'avait donnée. Assit au milieu de la pièce, se trouvait un fléau d'apparence humaine. Son corps avait des marques de coutures, comme si on l'avait assemblé de toutes pièces, il avait les yeux vairons : le droit gris et le gauche bleu foncé. Ses cheveux aussi étaient bleus, mais plus clair et il n'était vêtu que de noir. En me voyant arriver, ses yeux se mirent à briller, m'aveuglant presque au passage et il me salua.

« À ce que je ressens, tu es né il n'y a pas si longtemps. Qu'est-ce qui t'amène en ces lieux ? »

« J'ai suivi votre présence par instinct, je ne sais pas vraiment comment j'ai atterri chez vous mais, êtes-vous vraiment la déesse de la mort et de la vie ? » J'acquiesçai silencieusement. Il avait quelque chose qui sommeillait en lieu et qui attendait de se réveiller.

« J'ai besoin de votre aide pour réaliser et réussir ma mission, qui est d'éradiquer les humains et de les remplacer par des fléaux » Pardon ? Repeupler la Terre qu'avec des fléaux était une idée intéressante mais idiote.

« Aurais-tu besoin de moi pour maîtriser ton pouvoir ? » lui demandais-je. Il me regarda surpris que je connaisse la raison de sa venue. Il m'expliqua qu'il pouvait modifier l'âme d'autrui, mais il ne le contrôlait pas. Il arrivait seulement à faire exploser les corps des personnes qu'il touchait, et il ne savait pas quoi faire d'autre. Je lui affirmai que je l'aiderai, car j'avais senti un immense potentiel en lui et qu'il dépassait la plupart des fléaux : premièrement, il maîtrisait la langue humaine et son pouvoir était rare. Je possédais ce pouvoir après mettre entrainer pendant des années, et il était si puissant, que j'en avais presque peur. De toute façon, je ne l'utilisais que très rarement, parce que mon pouvoir de vie et de mort me suffisait.

« Pour faire simple, nous avons le même pouvoir, je peux faire ce que je veux de l'âme des personnes et j'espère que plus tard, après ce que je t'aurai appris, tu seras capable des mêmes prodiges. Déjà la première à faire, c'est d'être capable de contrôler sa propre âme, qui fera changer ton corps et ensuite tu contrôleras les âmes des autres. Je suis persuadée que tu trouveras tes propres techniques, alors je vais t'enseigner les bases ».

Les mois qui suivirent notre rencontre, je lui enseignai bien plus de ce que j'avais prévu. C'était un garçon très intelligent et qui assimilait à une vitesse ahurissante. Nous nous étions rapprochés et au lieu de m'appeler maîtresse, il utilisait mon prénom sans bégayer. Il me considérait comme son mentor, sa grande sœur et moi comme mon junior, mon petit frère. Même si nos idéaux variaient, nous étions devenus amis. Au bout de deux mois, je me rendis compte que je ne lui avais jamais demandé son nom.

« Dis-moi, tu ne m'as jamais donné ton nom ? »

« Oh...je n'en ai pas » me fit-il comme si c'était normal. Je lui proposai de lui en donner un pour qu'il ait une véritable identité.

« Mahito sera ton prénom. Je n'ai pas réellement de raison particulière à pourquoi ce prénom, mais pour avoir vécu plus d'un siècle, j'ai connu énormément de prénom et celui-ci m'est resté en tête. Et ironiquement, je trouve qu'il te correspond » 

Jujutsu Kaisen : Megami ScarlettOù les histoires vivent. Découvrez maintenant