CHAPITRE IX : Descendant

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░ Le 1er Novembre 2020

« Je pensais que tu allais être avec les membres de ton club ce soir ».

« C'est un jour spécial aujourd'hui, alors je me suis permis de ne pas y aller. Mais ne vous inquiétez pas, je les ai prévenu ! » Gêné, il se gratta l'arrière de la tête. Il fouilla dans son sac et sortit une boîte et un sac. Il n'y avait aucune marque ou symbole qui m'aurait permis de savoir d'où ils provenaient. Il s'avança vers moi en souriant à pleines dents et me les tendit.

« Joyeux anniversaire Megami ! ». Je comprenais par ce qu'il entendait par jour spécial, j'avais réussi à oublier mon propre anniversaire. À force de me perdre dans mes pensées, je perdais aussi la notion du temps. Je le remerciai du fond du cœur et commençai par ouvrir découvrir le contenu du sac. En l'ouvrant, je tombai nez à nez avec une superbe robe, rouge et noir, orné d'amaryllis brodés, accompagnée d'une longue traine rouge ; c'était tout ce que j'adorais. J'ouvris l'autre emballage qui se révéla être un vieux livre ancien, qui avait l'odeur d'antan. C'était dans ce type de livre que je relatai mes pensées. J'avais une étagère entière réservée à mes journaux intimes située dans ma bibliothèque de ma maison. Parfois, il m'avait de tomber sur Yūji en train de les lire. Il me demanda beaucoup de fois l'auteur de ces livres et je lui répondis que je n'en savais rien. J'enlaçai Yūji et le remerciai de m'avoir offert tous ces merveilleux cadeaux.

Je proposai à Yūji d'aller se laver et de faire ses devoirs pendant que je lui préparai un festin digne des plus grandes cours royales. À la fin, je pense en avoir fait un peu trop, car on ne voyait plus la table tellement il y avait des plats. Au moins, il aura des bentos pour la semaine prochaine. Je l'appelai et on se mit à table. Suite à un bon repas animé, il m'aida à débarrasser et on s'installa dans le salon.

« Je ne t'ai pas demandé, comment va-t-on grand-père ? »

« Il a l'air d'aller bien, il me fait la leçon à chaque fois que je lui rends visite » répondit-il en rigolant. Ce que Yūji ne savait pas, était que son grand-père, lui et ses parents étaient les seules descendants qu'ils restaient sur Terre. Enfin, en ce qui concerne les parents de ce dernier, la situation était compliquée. Il m'avait confié Yūji lorsqu'il avait trois ans il me semble, et je n'avais jamais eux de nouvelles depuis. La chose qui me paraissait étrange, fut que je sentais leur présence sans la sentir, quelque chose me bloquait pour la pister. Or, comme pour cette même personne il y a fort longtemps, tant que leur présence persistait, c'était signe de bon présage.

« Hey Megami, j'ai une question qui peut paraître idiote : pourquoi aimes-tu tant les robes, les kimonos et les vieux livres ? »

« Si je me souviens bien, j'ai commencé à aimer les robes quand je suis rentrée au lycée. Je les considère comme des œuvres d'art, qui a leur manière, raconte une histoire. Je les trouve intemporelles, mystérieuses et inspirantes. Quant aux livres, ils m'aident quand j'ai des décisions à prendre et que je n'arrive pas à me décider, ainsi que pour exprimer ma créativité. De plus, l'odeur des vieux livres est quand même incroyable, presque enivrante. Encore merci pour ses cadeaux ! »

« Ce n'est rien sincèrement ! Avec tout ce que tu as fait pour moi depuis que tu m'as recueilli, c'est la moindre des choses que je puisse faire. En plus, je n'ai pas à me plaindre de ma situation : j'ai un toit, je peux faire ce qu'il me plaît, et je vis avec quelqu'un qui m'inspire jour après jour, sans parler de l'argent de poche. D'ailleurs, comment as-tu autant d'argent ? »

« Mes ancêtres ont toujours été riches et je travaille à côté, et mon boulot paye très bien. Ce qui m'a permis de m'acheter cette sublime et moderne maison, une jolie voiture, sans compter toutes mes robes et mes livres »

On se mit à regarder un film d'action, jusqu'à temps que je me sente partir à cause de la fatigue. En tant que fléau, je n'avais pas besoin d'énormément de sommeil, sauf quand j'utilisai mes pouvoirs qui nécessitaient beaucoup d'énergie. Alors que j'allai partir me coucher, Yūji m'interpella tout en éteignant la télévision.

« Pardon, je sais que tu es fatigué mais j'ai quelque chose qui me trotte l'esprit : comment as-tu connu mes parents ? » fit-il l'air triste. C'était compréhensible, ses parents devaient lui manquer. Je ne pouvais pas dire que c'était mon cas...ils l'avaient cherché aussi.

« Ne t'inquiète, je comprends que tu ailles des questions. C'est ta mère que j'ai rencontrée en premier dans un café du centre-ville. Le café était bondé et elle s'est installée à ma table. À l'époque, les interactions sociales n'étaient-ce que je préférais, mais elle a réussi à me mettre à l'aise. Au fil du temps, on passa de plus en plus de temps ensemble et on est devenue meilleure amie. Puis, elle a rencontré ton père et je suis partie à l'étranger. On garda toujours contact, et ils me rendaient visite et je suis aussi devenue ami avec ton père. Je suis revenue au Japon quand ta mère t'a donné naissance et elle me demanda si je voulais être ta marraine, ce que j'acceptai dans la seconde. Un jour, elle est venue avec ton père dans mon ancienne maison te déposer alors tu avais trois ans, c'était urgent et ils avaient l'air pressé, j'avais l'impression qu'ils fuyaient quelque chose. Depuis, tu es ici et je n'ai jamais eu de nouvelles. Évidemment, j'ai impliqué les forces de l'ordre, mais rien n'a prouvé qu'ils étaient décédés, bien au contraire, les preuves trouvées montraient qu'ils étaient en vie mais ils se cachaient. Je ne sais pas si ça répond à ta question, mais ne vais pas penser qu'ils t'ont abandonné Yūji ! Selon moi, il y avait quelque chose de sombre dans leur entourage. Cependant, je suis persuadée qu'ils reviendront ! ». Je lui ébouriffai les cheveux et il basa le regard, les larmes aux yeux. Yūji n'était pas un garçon qui pleurait facilement, mais on pouvait le lire comme un livre ouvert. Mon devoir était de protéger mes descendants, et je n'avais pas été capable de protéger sa mère et son père, en sachant que sa mère était celle qui descendait de Kyosuke et Haruna. Je m'en suis voulu de leur disparition, surtout que tout ce que les policiers trouvaient n'avait aucun sens. Pendant un certain temps, je crus qu'un fléau les avait attaqué et je pense toujours que c'est le cas.

« J'y pense, en sortant de la douche, j'ai remarqué que j'avais une étrange marque à l'arrière de mon épaule droite. Tu ne saurais pas par hasard ce que ça pourrait être . J'ai vu qu'il ressemblait à des motifs se trouvant sur tes robes ». Il enleva son t-shirt et me tourna le dos. Effectivement, il y avait bien une marque, ma marque en fait. C'était rare qu'on puisse la voir, seuls les fléaux devaient la voir. Je me disais, au milieu du XIXème, un de mes descendants était devenu exorcistes et grâce à son énergie, il avait rendu la marque visible pour ceux capables de maitriser l'énergie maudite. Alors, Yuji en avait . Ça n'avait aucun sens, je la sentirais.

« C'est une fleur, une amaryllis du Japon. Elle a plusieurs significations : une séparation définitive, elle guide les défunts vers la réincarnation ou les « Enfers ». De plus, en tant que fleur rouge et céleste, ça peut être un signe de bon augure. Je serai toi, je ne m'en préoccuperai pas, ça doit être une sorte de tache de naissance ». J'inventai tellement de mensonges, qu'un détecteur de mensonges disjoncterait.

Finalement, je partis me coucher après avoir répondu aux questions de mon filleul. J'appréciai ma vie du moment, elle était simple et plutôt calme. Même si j'étais une meurtrière sans pitié, un fléau puissant, une déesse de la mort, je me trouvais normale de nos jours.

Jujutsu Kaisen : Megami ScarlettOù les histoires vivent. Découvrez maintenant