16.

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Samuel a été un parfait gentleman du début à la fin.  On est retourné chez lui, là où se trouvait ma voiture, après avoir fait plusieurs parties de billard et de bowling.  Heureusement, l'ambiance s'est allégée après mon petit mélodrame et le reste de la soirée s'est passée sur le ton de l'humour.  J'ai appris entre autre qu'il était responsable des achats dans la boîte.  J'ai eu un peu honte quand je lui ai posé la question de ne toujours pas le savoir depuis le temps qu'on discute ensemble, mais comme toujours il s'est comporté comme si la question était parfaitement normale.  Il arrive toujours à me mettre à l'aise.

Quand je suis enfin rentrée chez moi, j'étais vannée et je me suis mise au lit sans tarder.  Évidemment, ce matin, Camille vient aux nouvelles.  C'est elle qui m'a réveillée.

— Alors, me demande-t-elle au téléphone, comment ça s'est passé hier avec Samuel.

Je lui fais un bref résumé et lui demande à elle comment s'est passée la soirée.

— Décevante.  Il était plus beau dans mon souvenir et surtout moins chiant.  Enfin, on a quand même baisé, mais là aussi, c'était plutôt chiant.

— Autrement dit, tu ne le reverras plus.

— Exactement.  Et toi, qu'est-ce que tu as prévu aujourd'hui ?

— Je vais aller dire bonjour à ma mère.

— Tu ferais bien de l'appeler avant pour ne pas faire le trajet pour rien.  Je te rappelle qu'elle aime bien partir sans prévenir personne et il t'est déjà arrivé de te taper cinquante bornes pour rien.

Elle n'a pas tort ;

— Ouais, je vais l'appeler tout de suite.

— Si jamais tu ne fais rien, fais-moi signe, mais j'ai comme l'impression que tu vas avoir de l'occupation.

— Pourquoi tu dis ça ?

— Je préfère ne pas en dire plus au cas où je me tromperais.  Je t'aime.

Et elle raccroche sans que je puisse l'interroger d'avantage.  Je me demande ce qu'elle a encore manigancé, mais bon, je verrai bien plus tard.  Je compose le numéro de ma mère, mais je tombe sur son répondeur qui m'informe qu'elle est partie pour une semaine à Dubaï.  Sérieusement, j'aimerais parfois avoir son train de vie, même si elle ne me prévient jamais de ses départs.  Je sais qu'elle finira par me rappeler de là-bas.  On est tellement différente elle et moi.  Elle est spontanée, insouciante, tandis que je suis toujours réfléchie et à me poser cent cinquante questions à la seconde.  Je dois tenir ça de mon père j'imagine, je ne peux que deviner, je ne l'ai quasiment pas connu, il nous a abandonnées ma mère et moi quand j'avais cinq ans.  Ma mère ne veut pas parler de lui et refuse de me dire où il se trouve.

Je n'ai pas cherché plus que ça de mon côté non plus, à part à l'adolescence, un peu avant de connaître Benoit, mais j'ai finalement décidé que je me portais très bien comme ça, sans lui, avec juste mon excentrique de mère, et j'ai abandonné les recherches après quelques mois.

Donc, je suis libre.  Je vais rappeler Camille mais elle ne répond pas.  Tant pis, je vais en profiter pour prendre un long bain relaxant (oui, j'aime particulièrement prendre des bains, je sais, j'abuse).

Tandis que je fais couler l'eau, mon téléphone sonne; j'ai un message.

Coucou, c'est Samuel.  Camille m'a envoyé ton numéro de téléphone par SMS — bien que je ne sache pas comment elle a eu le mien — et j'en profite pour te remercier pour la journée d'hier.  J'ai vraiment passé un moment très agréable en ta compagnie.  J'espère qu'on pourra refaire ça très bientôt.

Une seconde chance (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant