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Le reste de la semaine a été chargé en travail. Heureusement, mon canal lacrymal semble s'être calmé. Fini les crises d'hystérie.  Il faut dire aussi que je n'ai pas eu beaucoup de temps pour penser à quoi que ce soit d'autre que le gala.  Il a fallu envoyer les rappels par mail de la soirée à tous les participants, vérifier une dernière fois le menu avec le traiteur, faire un dernier tour de la salle et de la décoration, prévoir les transports (limousines pour les grands patrons, car pour les employés qui prennent habituellement les transports en commun), etc.  Bref, samedi est arrivé avant que j'ai pu dire ouf.

Nous sommes toutes les quatre chez Camille.  Ce n'est pas elle qui a la plus grande maison, mais elle a la plus grande collection de maquillage et plus d'accessoires de coiffure que la moitié de la planète, donc on a atterrit chez elle pour se préparer.

J'ai réussi à enfiler ma robe tant bien que mal.  C'est une robe fourreau avec de la dentelle dans le dos, sur les épaules et le tour de cou.  Elle est fendue au niveau de ma jambe gauche et elle a une couleur prune très foncée.  Je dois admettre que c'est une robe magnifique, mais j'ai dû acheter des sous-vêtements spéciaux pour pouvoir la mettre, sinon, on voyait mon soutif et ma culotte.

— Je me sens ridicule là-dedans, je soupire.

— Tu es folle, me dit Pauline.  Tu es juste superbe.  Regardes-toi dans la glace enfin, tu es magnifique.

— Tu vas faire tourner des têtes, c'est certain ! ajoute Sandra.

Camille ne me dit rien, mais son regard me suffit.  Elle me trouve belle, et c'est ma meilleure amie depuis toujours, alors je sais qu'elle ne me laisserait pas sortir de là si je n'avais pas fière allure.

Je passe donc à la coiffure et au maquillage.  Mes cheveux sont suffisamment longs pour faire une coiffure élaborée, mais je me contente de faire un chignon lâche qui contraste totalement avec ma tenue.  J'adore l'effet que ça produit.

Mes sourcils sont très fournis.  C'était un de mes complexes à une époque, mais je me réjouis de ne pas avoir cédé (ou plutôt, que ma mère n'ait pas cédé) à les épiler quand j'étais jeune.  Non seulement parce que ça me va bien, mais en plus, parce que c'est revenu à la mode.  Je ne me maquille quasiment jamais.  Ici, je me contente d'appliquer du rouge à lèvre « rouge pute » et un tout petit peu de blush sur mes joues et je suis prête.

Je me regarde dans la glace, et pour une fois, j'avoue que je ne me trouve pas moche.  Si j'essaye de sortir de mon corps et de me regarder objectivement, je suis même pas mal.  Evidemment, la robe fait tout pour.  Madame Nicoles est un vrai dictateur, mais elle connait son métier, y a pas à dire.

Camille porte une robe à corset rouge, plus longue derrière que devant, avec des volants et une paire de talon aiguille affolante.  Pauline a opté pour une robe sirène vert d'eau.  Avec ses cheveux teints moitié noir moitié vert, ça donne un effet bluffant.  Quant à Sandra, elle a opté pour une robe plus classique, noir, avec des paillettes sur le bustier et comme un tutu en bas, qui touche le sol.  Elles sont magnifiques toutes les trois, chacune dans leur genre.

Nous montons toutes les trois dans ma voiture, une vieille Skoda Fabia version break, antique, mais spacieuse, et je nous conduis jusqu'à l'hôtel où aura lieu le gala.

Pour nous remercier de notre travail, les grands pontes de la boite ont décidé qu'on pouvait, nous aussi, dormir à l'hôtel.  Il n'y a normalement que les directeurs qui y avaient droit, mais notre responsable à parler en notre faveur.  En même temps, il pouvait bien faire ça.  Il n'a jamais besoin de venir nous voir, nous superviser, ou nous sermonner, notre travail est toujours impeccable.  On a donc droit chacune à une chambre, et on aura une prime en plus.  Du coup, mon break n'était pas de trop pour nous transporter toutes les quatre ainsi que nos bagages.  On a tout prévu, l'hôtel dispose d'un spa, et on aura le droit d'en profiter toute la journée de demain.  En plus, la semaine prochaine, la boite est fermée.  C'est le cadeau de la société à tout le personnel, une semaine de congé offerte gracieusement.

Une seconde chance (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant