Partie 2.5

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Ma dernière semaine au camp aura été des plus étrange. Après l'incident au musée de la monnaie canadienne, Lily m'a pratiquement ignoré pendant le reste de la semaine. Les moniteurs me surveillaient pour s'assurer que je mangeais réellement. Au final, j'ai quitté le camp avec une seconde valise pleine, en saluant Lily de loin, comme si nous étions redevenus des étrangers.

Après un vol de vingt heures, je remets enfin les pieds en Corée du Sud après six longues semaines fortes en émotion. Arrivé à l'aéroport, mes parents m'accueillent, visiblement inquiet, qu'est-ce qu'ils ont?

- Renjun, souffle ma mère en me prenant dans ses bras comme si j'avais frôlé la mort. Mon chéri...

Je leur ai manqué à ce point?

Mon père prend mes valises, il ne dit rien, puis nous allons vers la voiture. Je m'endors pendant le trajet, le décalage horaire plus mes nombreuses insomnies vont très certainement me faire dormir pendant 24 heures tellement je suis crevé.

Ma mère me réveiller lorsque nous arrivons chez nous, du moins c'est ce que je pensais, mais nous ne sommes pas chez nous, nous sommes à l'hôpital, pourquoi? Je veux rentrer moi, aller dans mon lit et dormir sans entendre ronfler cet idiot avec qui j'ai partagé ma chambre toute l'été.

- Pourquoi on est ici? Que je demande à mes parents alors que nous avançons dans l'hôpital où ils travaillent.

Aucune réponse, c'est une blague? Je dois être au beau milieu d'un rêve, ou d'un cauchemar.

- On veut juste s'assurer que tu vas bien. Me dit mon père le plus sérieusement du monde.

Nous entrons dans une salle d'examen, mes parents me demande de m'assoir sur le lit, ce que je fais. Ma mère s'assoit sur la chaise à côté de moi alors que mon père reste debout près d'elle. Près de trente minutes plus tard, une infirmière arrive enfin. Elle prend ma pression, mon rythme cardiaque et me fait une prise de sang, tout ça alors que je n'ai encore aucune idée de pourquoi je suis ici alors que je ne suis pas malade.

À côté de moi, je vois ma mère les yeux en eau, comme si j'étais sur mon lit de mort, ce qui est loin d'être le cas. Un médecin arrive enfin, il salue mes parents, puis me regarde avec un sourire se voulant rassurant. J'espère au moins qu'il va me dire pourquoi je suis ici.

- Les résultats ne sont pas très bons, commence-t-il. Ton taux de fer est très bas, tout comme ton rythme cardiaque, mais j'ai encore quelques testes à te faire passer avant de confirmer le diagnostic.

Je regarde ma mère, puis mon père, ils sont médecins, évidemment qu'ils savent de quel diagnostic il est question, mais pas moi. Qu'est-ce qui se passe? Je suis malade? Depuis quand? Et pourquoi personne ne me là dit avant?

Je suis le médecin vers une autre salle, il me donne le fameux habit d'hôpital et me dit que je peux aller le mettre derrière le paravent, ce que je fais. Ensuite, il m'invite à monter sur la balance. Lorsque le chiffre s'affiche, mon souffle coupe court. 50kg.

- C'est ce que je pensais.

- Quoi?

- Allons retrouver tes parents avant.

Pourquoi personne ne veut e dire ce qui se passe? Je crois que j'ai le droit de savoir, non?

De retour dans la petite salle avec mes parents, je m'installe de nouveau sur le lit, puis enfin on m'explique la raison de ma visite.

- Renjun, tu souffres d'anorexie nerveuse.

C'est comme un coup de poignard dans le dos. Je ne comprends pas, je veux dire, comment peut-il dire ça après aussi peu de temps? Je ne l'ai jamais vu ce médecin, il dit se tromper, c'est certain.

- Mon cœur, ça va aller, me dit ma mère voyant que je commence à paniquer.

- Non, non. Vous vous êtes trompé, c'est impossible.

Je ne suis pas malade, je ne suis pas anorexique, je veux juste ressembler à la personne sur les photos, faire plaisir à Jeno et Jaemin...

- Nous allons te garder pour la nuit, m'annonce ensuite le médecin comme si ce n'était pas assez. Ton corps est en mode survie, m'explique-t-il ensuite, il faudra te donner un soluté et tu devras aussi manger.

- Je n'ai pas faim, que je réponds comme si c'était une formule magique.

- Renjun, il faut que tu manges, me dit alors mon père.

Si je passe la nuit ici, je ne pourrais pas les voir demain, ils vont me garder plus longtemps, c'est certain.

- On revient te chercher demain, dit ensuite mon père en aidant ma mère à se lever.

- Vous me laissez seul?

Aucune réponse, ils partent, et deux infirmières entre pour me mettre ce foutu soluté. Ensuite, on m'apporte un plateau de nourriture, l'infirmière reste assise où ma mère était plus tôt et me fixe. Qu'est-ce qu'elle veut?

- Pourquoi vous restez là?

- Je dois m'assurer que tu manges, me dit-elle simplement.

- Et si je ne mange pas?

Sortie de nulle part, elle me montre une de ces fameuses boissons repas, c'est dégoutant, saveur de vanille en plus.

- Et si tu ne bois pas ça, tu auras une sonde.

Je préfère ne pas savoir ce que c'est.

À contre cœur, je prends une première bouchée, puis une deuxième. J'ai beau mangé, on dirait qu'il y a toujours autant de nourriture dans mon plateau, impossible que j'arrive à tout manger.

- Je ne vais jamais arriver à tout manger...

- Si tu ne mange pas tout, tu devras aussi boire ça.

- Sérieusement?

Elle hoche la tête, je soupir.

C'est de la torture.

Mais je réussi à finir mon assiette, l'infirmière reste à côté de moi, m'explique un peu ce qui arrivera ensuite.

Une nutritionniste me prépare un plan alimentaire que je vais devoir suivre à la lettre, dans deux semaines je vais revenir faire les mêmes tests et si ça ne s'est pas améliorer, ils me garderont de nouveau, mais bien plus longtemps cette fois.

- Combien de temps? Que je demande.

- Le temps qu'il faille pour que tu aille mieux.

J'ai déjà passé tout l'été loin de Jeno et Jaemin, je ne veux pas les quitter encore une fois, sans savoir quand je les reverrais. 

Montagnes russes [ɴᴏʀᴇɴᴍɪɴ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant