Montagnes russes [ɴᴏʀᴇɴᴍɪɴ]

Partie 1.4

Jamais de toute ma vie je me serais imaginé vivre une journée comme celle-ci. Sauver un garçon qui se fait battre et me retrouver dans un café avec deux personnes pour travailler sur un exposer de littérature. En réalité, je m'attendais à ce que nous travaillons réellement, mais pour le moment ça ressemble plus à trois vieux amis qui passent du temps ensemble après les cours.

Nous discutons de tout et de rien. On apprend que Renjun aussi est arrivé ici assez ressemant, après les vacances d'été l'année passée. Lorsqu'il est arrivé, tout le monde lui parlait et voulait être son ami, puis après un mois il était devenu invisible. Je le comprends, ça m'est souvent arrivé ce genre de situation. Être le nouveau attire l'attention un moment, puis après on se fond dans la masse.

- À ma deuxième journée ici, commence Jeno en souriant, je fumais tranquille pendant la pause et une fille de la classe vient me voir pour me dire qu'elle trouve ça vraiment sexy un mec qui fume. Je lui ai dit que je pensais pareil. Vous auriez dû voir ça tête.

Il rit en se remémorant la fameuse tête de cette fille, puis deux fils se touchent dans mon petit cerveau. J'ai peur qu'il le prenne mal, mais si je ne le demande pas je ne saurais jamais.

- T'es gay? Que je demande sans aucune gêne.

- Ah non, je suis bi pour être juste.

- Oh! M'exclamé-je heureux de l'apprendre. Et bien moi je suis gay, genre vraiment très, très gay, que je dis en riant.

Je suis surpris, agréablement surpris même.

- Et toi? Demande Jeno à Renjun qui semble soudainement gêné de la tournure de la conversation.

- Si je suis gay?

- Ou bien hétéro, ou ce que tu veux au fond. Explique Jeno en prenant une gorgée de café.

- Je ne me suis jamais vraiment posé la question, on m'a un peu appris que les garçons sortaient avec des filles et inversement.

C'est facile de deviner que Renjun doit avoir une famille très conservatrice. Sans doute fils unique en plus, il doit être chouchouté à souhait. Je ne devrais pas trop parler, mon père m'achète tout ce que je veux sans regarder le prix.

- Mais, continue Renjun alors que ses oreilles rougissent, je dois avouer que quand tu es arrivé au lycée la première chose que j'ai pensé c'est que je n'avais jamais vu un mec comme toi avant, dit-il à Jeno.

- Un mec comme moi? Demande-t-il en regardant Renjun droit dans les yeux.

Il y a une tension entre eux, Jeno bouffe Renjun du regard et il se laisse manger sans problème. Je me sens presque de trop à cette table, mais j'aime les voir aller.

- Un... Bad boy?

Jeno me regarde, je me retenais de rire mais en voyant sa tête je ne peux me retenir plus longtemps. Un Bad Boy, c'est la meilleure! On dirait presque un mauvais film d'ado : « Renjun le solitaire rat de bibliothèque qui ton sous le charme de Jeno le bad boy du lycée »

- Ne riez pas! Dit Renjun en riant lui-même.

- Désolé, tu as raison, je suis un bad boy...

Deuxième fou rire général. Si Jeno est le bad boy et que Renjun est l'enfant sage aux bonnes notes, ça voudrait dire que je suis le sportif? Non, je suis loin de l'être. Moi je suis le fils de riche, voilà ce que je suis. Mais à voir mes deux camarades habiller en marque de la tête au pied je me doute qu'ils pourraient aisément prendre le rôle de fils de riche aussi. Je suis donc simplement Jaemin.

Nous continuons de discuter un moment, et plus le temps passe moins nous travaillons. Rapidement il commence à se faire tard et la café ferme ses portes. Nous sommes donc tous les trois dehors à se demander si l'on se quitte pour aujourd'hui où si l'on va chez quelqu'un pour réellement travailler cette fois. Une chose est sure, on ne peut pas aller chez moi, il y a encore tout le bordel que mon père à fait hier soir. Le pire c'est que je vais sans doute devoir ranger, jamais il ne le fera.

C'est justement à ce moment que mon portable sonne. Je le sors de ma poche et vois « maman » qui s'affiche. Une haine immense prend possession de moi, si elle pense que je vais lui répondre après ce qu'elle m'a fait elle se met le doigt dans l'œil.

- Tu ne réponds pas? Me demande Renjun alors que je fixe mon téléphone.

- Non, ce n'est pas important. Je vais rentrer moi. Que je dis. À demain.

J'avais du plaisir avec mes nouveaux amis, les premières personnes avec qui j'ai réellement envie de passer du temps depuis une éternité, et il a fallu qu'elle vienne tout gâcher. J'espère du plus profond de mon cœur qu'elle ne revienne jamais. Peut-être que mon père va se calmer si elle n'est plus là. J'espère qu'il se calmera.

Aussitôt chez moi, je saute sous la douche. J'observe un moment mon reflet dans le miroir. Plus de regarde les marques, plus je les trouve belles. Elles sont de toutes les couleurs. Des plus noirs, d'autres jaunâtres, mauves, vertes. J'ai un arc-en-ciel sur moi, c'est presque triste qu'il disparaîtra d'ici une semaine.

Sans trop réfléchir j'attrape mon téléphone est prend des photos. Je ne sais pas trop pourquoi je le fais, mais je le fais. Je vais ensuite sous la douche et lorsque je sors, j'entend mon père qui fait du bruit à l'étage du dessous. Je m'habille et descend, j'espère qu'il est de bonne humeur.

- Oh Jaemin, ta journée s'est bien passé?

Il semble presque flotter sur un nuage. Autant en profiter.

- Oui, et toi?

- Magnifique journée, tu as mangé?

Je secoue la tête, autre que le muffin acheter au café après les cours je n'ai rien mangé, j'ai terriblement faim.

- On commande des nouilles? Qu'il me propose en refermant la porte du réfrigérateur qu'il venait d'ouvrir.

- Oui!

Une vingtaine de minute plus tard, nous sommes assis à table avec nos nouilles bien chaude, c'est parfait pour terminer cette belle journée.

Parfois, je déteste mon père plus que tout au monde, mais au fond je sais qu'il m'aime plus que tout. Il me le dit même quand il me frappe. Je crois que le problème c'était ma mère, si elle part pour de bon nous allons être mieux.

- Est-ce que maman va revenir? Que je demande. Parce que je ne veux pas.

Mon père me regarde surpris, puis souris.

- Elle ne reviendra pas, j'ai reçu des papiers de divorce aujourd'hui.

La cerise sur le gâteau de cette magnifique journée.

- Tant mieux, que je dis avant de continuer à manger.

Je suis certain que nous serons bien mieux juste nous deux. C'est de la faute de ma mère s'il me frappe. Il m'a frappé hier parce qu'elle est partie sans le prévenir. Si elle ne revient pas, il ne me frappera plus jamais.

- Est-ce que je pourrais inviter des amis à la maison?